Les 6 incontournables de nos lecteurs & bloggeurs
Quelques jours dans la vie de Thomas Kusar ou comment un jeune cheminot de Trutnov (Tchécoslovaquie) croise sur son chemin Vaclav Havel, comment une amitié se noue entre les deux hommes entre parties d'échecs et bières partagées jusqu'au balcon du Château, place Venceslas, à Prague... Le dernier roman d'Antoine Choplin, inspiré d'une histoire vraie, s'intéresse comme souvent aux humbles et montre comment, parfois, le destin les porte, les fait basculer du côté des justes et les fait participer, presque par hasard, à la grande Histoire...
Les 6 incontournables de nos lecteurs & bloggeurs
Et si on composait un texte nous aussi ?
Et vous, quels sont vos coups de cœur dans la liste ?
Pourquoi les dictatures et autres gouvernements populaires n’ont de cesse de fustiger, interdire la culture, les livres… Parce que c’est un moyen de s’élever, d’apprendre, de découvrir, de changer sa et de vie..
Tomas Kusar, depuis tout petit, voulait travailler dans les chemins de fer tchèque, il a la passion des trains, passion transmise par son grand-père « C’est avec le souvenir resté vif de son grand-père l’emmenant marcher en forêt le long des voies pour voir passer les trains que Tomas a décidé d’entrer aux chemins de fer. »
Son autre passion, c’est la photo. Photographier les écorces d’arbres qu’il rencontre dans ses longues promenades dans la forêt. Tout ceci suffit à son bonheur. « Les blessures d’écorces, voilà ce à quoi il se consacrait ces derniers temps lors de ses promenades, photographiant les plus singulières d’entre elles. Discrètes ou béantes, sculptées en relier ou en creux, traits d’élégances ou plaies difformes. »
Sa vie va prendre un virage lorsque il rencontre Vaclav Havel, directeur de la troupe de théâtre qui vient dans sa commune. Une représentation calamiteuse, les spectateurs mâles, tous pris de boisson envahissent la scène. Tomas voit sa vie changer avec sa rencontre avec Vacla Havel, qu’il voit essuyer les bancs avant la représentation, tout directeur qu’il est. Plus rien ne sera comme avant, en bien ou en moins bien. Il perd sa place de cheminot, mais trouve une amitié forte avec le clan Havel. Il suit le dissident jusqu’au bout sans jamais perdre sa personnalité.
Ce qui est étonnant dans ce livre, c’est la tranquillité de Tomas qui va sa vie, qui fait ses choix sans jamais se départir de sa sensibilité. Tomas, c’est dans la nature qu’il devient beau, important car il sait se fondre parmi les arbres qu’il aime tant.
Une histoire politique, d’amitié dans une écriture tranquille, non pas comme Baptiste, mais comme Tomas qui progresse son bonhomme de chemin ; Résistance au quotidien, sans action d’éclat. L’emprisonnement fait partie de son action, il le sait. Vaclav Havel en fait la dure expérience plusieurs fois. Tomas fait partie de ces petites mains si importantes pour faire fonctionner une cellule, une action, une entreprise… J’ai suivi avec grand intérêt son engagement auprès du futur président
Ce livre est une histoire d’amitié avant un livre politique même si Vacla Havel, en creux, est très présent. J’ai suivi le cheminement, côte-à-côte des deux hommes, les yeux rivés vers l’avenir et vers l’autre.
Un superbe lecture. Au fil des livres, Antoine Choplin confirme son talent avec une écriture simple mais loin d’être simpliste. Pas de fioriture, de grandes envolées lyriques, rien que le quotidien, le naturel et cela en dit, parfois, plus long.
Le cadre général de l’histoire est intéressant, il est question de la révolution de velours qui s’est déroulée dans les années 70, sous Vaclav Havel. On découvre cette personnalité de très près grâce au personnage principal, Tomas Kusar, un jeune et modeste cheminot de Trutnov (Tchécoslovaquie) qui se lie d’amitié avec lui autour de parties d’échec et de joies simples. On suit de près les actions et démarches qui ont permis l’élection de Vaclav Havel au pouvoir (avec des moments durs d’emprisonnements, de trahisons, de délations…). Néanmoins, l’écriture direct et sans fioritures de l’auteur rend les personnages assez peu attachants, les lieux assez difficiles à s’imaginer. L’affect dans ce livre ne m’a pas du tout interpellé. Certaines histoires ne nous parlent pas toujours ou semblent éloignées de nos centres d’intérêts mais apportent une dimension si sensible ou poétique qu’on si attache. Mais ça n’a pas été le cas, pour moi, dans ce livre.
Après "Le héron de Guernica", "La nuit tombée", "L’impasse" et "Une forêt d’arbres creux", sans faire de bruit, Antoine Choplin signe un nouveau régal qui se passe encore en Europe de l’est, "Le héron de Guernica" mis à part, en Europe centrale : Quelques jours dans la vie de Tomas Kusar.
Comme pour "La nuit tombée", nous sommes dans ce qui fut la Tchécoslovaquie mais dans les dernières années d’un régime totalitaire qui ne survit que par une pression policière de tous les instants. Le Printemps de Prague de 1968, avec Alexandre Dubcek, a échoué après l’invasion des chars russes. Vingt-et-un ans plus tard, dans la foulée de la Perestroïka de Gorbatchev, La révolution de velours triomphe enfin à Prague en portant Václav Havel au pouvoir.
Justement, le premier chapitre marque ce jour tant attendu où Václav Havel apparaît au balcon du Château. Tomas va prendre des photos de ce jour radieux. Il est en compagnie de Jiri, Markéta, Petr et Josk, ses camarades des années noires.
Le retour en arrière nous ramène à Trutnov où Tomas travaille dur comme cheminot, « les mains noires de graisse » après une journée sur ce train « un boulot de chien. » Dans le vestiaire, le jeune Tomas se fait chambrer par Fiala mais tous ne pensent qu’au bal qui va suivre. L’an dernier, Lenka Panenkova, jeune employée à l’économat, avait humilié Tomas devant tout le monde et cela, il ne l’a pas digéré.
Il pleut mais une troupe de théâtre venue de Prague s’installe et Tomas remarque un homme blond, avec une moustache, qui essuie consciencieusement les bancs et recommence après le passage d’une nouvelle averse. Commence alors le mixage réussi entre fiction et réalité car Tomas fait connaissance avec Václav. Séduit par sa simplicité et sa foi en la culture, lui le simple cheminot, il retrouve cet écrivain qui essuie les bancs et se lie avec lui et avec Olga, sa compagne.
Václav travaille à la brasserie de Trutnov mais il est surveillé. En secret, il rencontre Zdenek, un autre ami écrivain et confie à Tomas : « Nous essayons au contraire de nous opposer au mal que ce régime peut nous causer à tous. » Malgré la tension qui monte insensiblement, l’auteur émaille son récit de moments délicieux en forêt, le long de cette voie ferrée et de ces trains qui passionnent Tomas. Les dialogues s’enchaînent naturellement, révélant les sentiments de chacun.
Tomas s’engage de plus en plus aux côtés de Václav et de ses amis mais arrivent les premières arrestations et la prison pour celui qui présidera le pays plus tard. Quelques ellipses font sauter les années. Tomas a perdu son emploi de garde-barrière et vit maintenant à Hradecek, la maison de campagne de Václav, découvre tous les moyens utilisés pour surveiller l’écrivain, recopie ses pièces avec Markéta, subit la perquisition terrible de cinq policiers et fait signer la pétition réclamant simplement la liberté.
Il retrouve enfin Václav dans le Château et lui offre sa lampe de cheminot, scène extraordinairement émouvante, magnifique, car la tyrannie, la dictature et l’état policier ont été vaincus sans violence, par la culture. Václav Havel lui dit alors : « Ici, au Château, vous êtes chez vous. »
Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Antoine Choplin aime explorer l’histoire du XXe siècle en s’attachant à des personnages simples et humbles dont la petite histoire rejoint la grande.
L’intrigue de son dernier roman suit le parcours de Tomas Kusar , modeste employé des chemins de fer à Trutnov dans la Tchécoslovaquie des années 70.
A l’occasion du bal des cheminots, une troupe venue de Prague tente de donner une représentation théâtrale. C’est là que Tomas rencontre Václav Havel. Cette rencontre va changer sa vie.
Presque tranquillement, Antoine Choplin évoque le processus de ce que l’on appelé la « révolution de velours », jusqu’à la victoire de Vaclav Havel.
Le style est toujours aussi impeccable, sans fioritures inutiles ni dialogues excessifs. Choplin utilise l’ellipse, les flash-back, les phrases courtes. Sa marque de fabrique est de savoir parler des choses graves avec une délicatesse redoutable
Ici, c’est la puissance de l’art théâtral qui est à l’œuvre, doublée de la solidité d’une amitié qui va permettre à Tomas d’ouvrir sa conscience politique.
Antoine Choplin signe un profond et superbe roman sur la richesse des relations humaines, l'évolution des individus au fil de la vie ainsi que sur l’histoire récente de la Tchécoslovaquie.
Une belle lecture.
http://lechatquilit.e-monsite.com/pages/mes-lectures-2017/quelques-jours-dans-la-vie-de-tomas-kusar.html
Tomas Kusarest garde-barrière à Trutnov en Tchécoslovaquie. C'est un homme calme, solitaire, peu bavard. Il aime et se plait dans la nature, qu'il photographie à merveille. C'est un artiste à sa façon, même s'il est troptimide et humble pour l'admettre. Il voit sa vie basculer un soir de bal des cheminots par sa rencontre avec Vaclav Havel, écrivain et dissident politique. Une amitié simple et profonde va se contruire au fil des années entre ces deux personnages, malgré les épreuves qu'ils vont traverser.
J'ai aimé découvrir cette amitié naissante entre ces deux personnages de milieux différents. L'un s'ouvre à la politique, à la vie, aide son ami dans ses actions sans se poser de questions. L'autre découvre la natur, la simplicité de penser, les choses simples et encourage son ami dans son développement (écriture, photographie).
Cette rencontre pleine de richesse, d'échange, de soutien sans arrière-pensée, toute en simplicité m'a beaucoup touchée.
L'écriture simple et brute illustre très bien les sentiments qui traversent ce roman. On ressent très bien le calme et les silences.
A découvrir.
http://www.leslecturesdumouton.com/archives/2017/03/30/35113725.html
Tchécoslovaquie, fin des années 70. Tomas Kusar est un garde-barrière dans la petite ville de Trutnov. C’est un homme simple, taiseux qui aime passer son temps à prendre des photos en forêt. Un soir, lors d’une représentation théâtrale à laquelle tous les cheminots assistent, il fait la connaissance de l’auteur de la pièce. Il s’agit de Václav Havel, le dissident qui lutte pour la liberté du pays et qui deviendra le futur président. Alors que tout semble les séparer, une amitié solide naît entre les deux hommes, entre l’intellectuel et l’ouvrier. Au contact de Václav, Tomas s’éveille à la politique et aide son ami à ses risques et périls.
J’ai été profondément charmée par ce roman au style simple, à l’écriture concise voire minimaliste. La relation amicale entre les deux hommes passe souvent par les silences. Aucun des deux ne juge l’autre, bien au contraire. Il y a une forme tacite de reconnaissance et une grande compréhension mutuelle malgré l’absence des mots. Ce roman redonne foi en l’humanité et aux amitiés, relations improbables. Ce style dépouillé, cet éloge du silence et de la lenteur m’ont apporté une forme de plénitude que je ressens rarement dans un roman. J’ai également apprécié ce lien entre la petite histoire de ces hommes et la grande Histoire, un peu comme ce que j’avais pu lire avec le roman "Giboulées de soleil" de Lenka Hornakova-Civade.
Un bien beau roman qui mérite amplement d’être lu par le plus grand nombre. Je suis ravie qu’il fasse partie des trente sélectionnés du Prix Orange 2017. Espérons qu’il aille plus loin.
A l'époque du Mur, lorsque l'Europe était partagée en deux mondes antagonistes, Thomas Kusar, cheminot tchécoslovaque, se lie d'amitié avec un artiste dissident: Vaclav Havel.
Très belle histoire que celle-ci. C'est l'histoire simple d'une amitié entre un intellectuel engagé militant pour la liberté dans son pays, Vaclav Havel, et un cheminot à la fibre artistique qui s'exprime à travers la photographie, Thomas Kusar. L'art est certainement ce qui les lie. Le combat pour la liberté vient certainement après et c'est sous l'influence de Havel que Kusar s'y intéresse.
Ce que je retiens le plus c'est donc cela: l'amitié et la simplicité, au sens noble du terme. chacun des deux protagonistes n'attend rien de l'autre si ce n'est le plaisir simple du partage, malgré les difficultés de la dictature les difficultés matérielles, sentimentales.
Et puis, se replonger dans le contexte de l'époque a été assez amusant ne serait-ce que pour mesurer le chemin parcouru par l'Europe ces 30 dernières années. Choplin y décrit le harcèlement policier auprès de Havel dans un pays qui aujourd'hui n'existe plus: la Tchécoslovaquie. Tout cela pourrait presque paraître improbable. Presque...
Sans être un grand roman c'est un vrai grand plaisir de lecture.
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