Dans les deux récits brefs que nous donne à lire Youssou THIAM, les histoires racontées ne sont que des prétextes pour peindre une société africaine en pleine mutation, toujours déchirée par le conflit entre tradition et modernité. Dans le premier récit intitulé « Que résonnent les tam-tams », l'auteur, derrière le récit classique d'une jeune fille victime de sa marâtre, nous fait découvrir un monde partagé entre la rationalité moderne incarnée par l'Université et les pratiques irrationnelles et mystiques des séances d'exorcisme. Derrière le conte mélodramatique de la vie de Fily, on décèle une volonté subtile de décrire les ambivalences d'une société qui bouge et le désir de sauver les valeurs fondamentales de l'Afrique. Dans le second récit, « l'EVENEMENT » consacré à l'itinéraire d'un champion de lutte Babara, cette intention devient plus nette. En effet, par un récit anachronique et dans un mouvement inverse qui va de la ville au village, le narrateur nous décrit, avec minutie et nostalgie, les mutations de la lutte sénégalaise. Mais ce qui est fort c'est cette volonté de restituer la beauté de la lutte et les valeurs qu'elle incarne, d'où les chants de lutte populaires qui rythment le récit de bout en bout. Dans son désir de sauver la tradition tians la modernité, Youssou THIAM semble dire à l'Afrique ces mots du poète : « Je chante ta beauté qui passe Forme que je fixe tians l'éternel Avant que le destin jaloux ne te réduise en cendres pour nourrir les racines de la vie »
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