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Lorsque la mère de Z.El Iatab disait avoir séjourné enfant dans un camp de concentration pour républicains espagnols, elle s'entendait répondre qu'il n'y avait jamais eu de tels camps. Et pourtant, c'est au cours d'une rencontre radiophonique que Z. pourra enfin lui apporter les preuves que celle-ci n'avait en rien rêvé.
Le terme de camp de concentration apparaît officiellement dans le vocabulaire de l'administration française en novembre 1938.
L'auteur Brigitte Bataille présente donc ici le récit de ce personnage Z., auquel elle prête une expérience plasticienne et psychanalytique pour lui faire interroger ce qu'il en est de la transmission de la mémoire, question constante tout au long du récit, mais autrement posée après la découverte des faits avérés : comment se dépasse un démenti, même officiel ? Qu'est-ce qu'un bruit ? Une tradition ? qu'est-ce qui passe malgré le temps ?
L' individuel se mêle au collectif et notamment dans ce récit (mais pas seulement) ces secrets qui entourent cet épisode majeur de l'histoire de l'Europe : la guerre civile d'Espagne.
Le livre n'est donc pas un simple témoignage : de petits textes s'appellent et se répondent pour montrer dès le début que des souvenirs ou des transmissions se font par bribes avant de s'organiser en mémoire cohérente, et ensuite la lucidité acquise fera prôner alors à Z. une vigilance accrue face à toute ségrégation.
A chacun alors de s'orienter plutôt vers sa propre poésie de l'avenir, non pas prise en masse mais conjuguée au singulier pluriel.
Qué pasara ? Qu'est-ce qui passera ?
Voilà la question essentielle de ce livre qui emprunte tous les registres : fiction, témoignage, essai, car il ne s'agit pas d'un livre d'Histoire mais d'un livre d'histoires qui forment le labyrinthe de notre actualité.
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