Prosper merimee

• Date de parution : 02/04/2009
• Editeur : Tallandier
• EAN : 9782847343342
• Série : (-)
• Support : Papier

• Nombre de pages : (-)
• Collection : BIOGRAPHIES
• Genre : Lettres et linguistique
• Thème : Critiques et Essais de Lettres et linguistique
• Prix littéraire(s) : (-)

Complexe, assurément, puisque destructeur du théâtre classique, Mérimée reste à l'écart des romantiques ; il use d'une plume distante, presque réservée, pour multiplier dans ses nouvelles les drames, les tueries, les mystères, l'étrange. Allons-nous voir " Carmen ", c'est une oeuvre de Mérimée,... Voir plus

Complexe, assurément, puisque destructeur du théâtre classique, Mérimée reste à l'écart des romantiques ; il use d'une plume distante, presque réservée, pour multiplier dans ses nouvelles les drames, les tueries, les mystères, l'étrange. Allons-nous voir " Carmen ", c'est une oeuvre de Mérimée, même s'il paraît habituel de parler de l'opéra de Bizet ! Relisons-nous " Colomba ", c'est un chef d'oeuvre mais sait-on que Mérimée, en Corse, est tombée amoureux de la fille de son héroïne au point de la demander en mariage. Colomba a refusé ! Visitons-nous Vézelay, Orange, Saint-Savin ou Nîmes, ce sont presque des hommages rendus à l'inspecteur général qui a organisé le sauvetage et la protection des monuments historiques. Ce diable d'homme, sans cesse sur les routes pour sauver ses chers monuments, est Académicien français dès l'âge de 41 ans, sénateur à 50 ans, et il aurait suffit qu'il dise " oui " pour être ministre de l'Instruction publique ! Mérimée, que Napoléon III n'avait pas séduit d'entrée, deviendra un collaborateur, un fidèle et, à l'occasion, un " honorable correspondant " du souverain. Son amitié pour l'impératrice Eugénie n'est pas étrangère à cette évolution. Il l'a connue enfant et sera, jusqu'à son dernier jour, le confident de la souveraine et l'ami très intime de Mme Montijo, la mère d'Eugénie. Ami ou amant ? La question se pose, mais il faut avouer que les conquêtes de Mérimée ne se comptent pas, d'une aventure manquée avec George Sand jusqu'à la grande passion de sa vie, Valentine Delessert, avec des coups de coeur multiples qui nous font parcourir la Cour, le Paris des Arts, des Lettres, les salons, les théâtres, les restaurants et quelques lieux plus faisandés. Suivre Mérimée, c'est tout connaître des usages et des plaisirs de Paris, de la France profonde qu'il parcourt en diligence ou à dos de cheval, de l'Europe jusqu'à la Turquie ; c'est visiter châteaux, villes et villages, et la prison de la Conciergerie, où il est enfermé pour avoir osé critiquer la Justice. Il est vrai qu'il a tout osé, ou presque tout, jusqu'à goûter au haschich... Mérimée a tout connu des règnes de Louis XVIII, Charles X et Louis-Philippe ; après les succès littéraires qui suffiraient à sa réputation, le Second Empire lui a apporté la reconnaissance, les honneurs. La catastrophe de 1870 sera le glas de sa vie ; à en mourir de tristesse.