"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le premier noyé de la saison, c'est un peu comme l'ouverture de la cabane à chichis, la première grosse pousse de cèpes ou la première gelée : ça rythme l'année.
Un premier recueil de nouvelles chez Agullo, pour inaugurer notre nouvelle collection petit format, Agullo Court. Une balade souvent très drôle dans le Médoc des Landes, territoire sauvage et méconnu.
Préface d'Hervé LeCorre : On pourrait passer en revue toutes les histoires de ce recueil tant elles collent à la mémoire, comme la résine aux doigts avec cette odeur forte. Yan Lespoux écrit sans lyrisme, sans pathos, au plus près de son sujet.
Un coin secret de champignons. Un tracteur en boîte de nuit. Une vierge phosphorescente. Un concert fantôme. Des chemins de sable qui serpentent entre les pins jusqu'à l'océan.
L'envie de partir et le besoin de rester...
Presqu'îles, ce sont des tranches de vie saisies au vol, tour à tour tragiques ou cocasses qui, à travers les portraits de personnages attachés de gré ou de force à un lieu, les landes du Médoc, parlent de la vie telle qu'elle est, que ce soit là ou ailleurs. Au fur et à mesure que ces textes courts se répondent et s'assemblent, un monde prend forme. Celui de celles et de ceux dont on ne parle pas forcément, que l'on ne voit pas toujours.
Sans pathos, au plus près de son sujet, Yan Lespoux dessine un archipel de solitudes qui touche à l'universel.
En trente-huit nouvelles, Yan Lespoux peint une fresque médocaine. Autant d'histoires, autant de portraits, qui nous font découvrir cette région, et sa mentalité. Et pour certaines, on pourrait allégrement les transposer à d'autres endroits.
J'ai beaucoup aimé lire ces nouvelles, mais j'avoue avoir été pas mal rebutée par celles traitant de la chasse. Mais bon, ça existe, donc ça a sa place également.
Ce qui est sûr, c'est que l'auteur a un réel talent pour nous immerger dans un récit en quelques lignes, et le clore de manière bien souvent surprenante, et toujours en faisant surgir une émotion en nous.
Bref, si vous dites à qui veut l'entendre que vous n'aimez pas les nouvelles, lisez ce recueil, il pourrait bien vous faire démentir.
Ce recueil de nouvelles a pour décor le Sud-Ouest, ce Sud-Ouest rural fier de son appartenance, qui cultive le rejet du Bordelais, déclinaison du parisien en version locale. Et attention, il suffit d'un séjour ne serait-ce que quelques mois hors du terroir, pour être assimilé à ceux qui ne sont pas d'ici…"Presqu'îles" contient une trentaine de ces nouvelles qui nous décrivent ce microcosme médocain.
Yan Lespoux démontre une nouvelle fois toute l'étendue de son talent. L'art de la nouvelle, il l'a assurément : il soigne ses attaques, installe son cadre en quelques lignes, maîtrise habilement la concision et t'abandonne dans ses chutes, à la punchline qui tue ou au prolongement qu'il fait naître.
On passe facilement du rire aux larmes, il arrive, même, à nous faire sourire de drames comme ce passage sur le premier noyé de la saison.
Une fois n'est pas coutume, je ne me suis pas jeté sur ces textes en lecteur affamé que je suis généralement. Je les ai distillés lentement durant un mois, au rythme d'un par jour et en parallèle d'autres lectures. Cela a offert au final de beaux moments de lectures.
Pour ne rien gâcher au plaisir, la couverture du format poche est MAGNIFIQUE !
- Merci à Lecteurs.com et aux éditions "J'ai Lu" pour l'envoi -
Presqu'îles c'est le Médoc. C'est le coin à champignons tenus secret par la grand mère même si ça rapporte pas grand chose au kilo. C'est aussi les copains. Les moments graves, les moments tendres, la mer, les arbousiers et si t'es pas du médoc alors t'es un bordelais ou pire un parisien et ça peut faire trente ans que t'habite là ça change rien. Les nouvelles de Yan Lespoux ce sont des tranches de vie d'hommes avec des parts de meilleurs ou des morceaux de pire et si vous en riez alors c'est que la scène vaut bien le détour et que le surnom est bien choisi. Un bon moment de lecture.
Yan Lespoux possède un incontestable talent de conteur. Même dans le format concentré des nouvelles il confirme cette affirmation.
Presqu’îles contient une trentaine de ces nouvelles qui nous décrivent le microcosme médocain.
Oh ! pas le Médoc que l’on s’imagine aux vignobles tirés à quatre épingles et aux châteaux photogéniques, non dans ces historiettes pas de bling-bling.
L’auteur nous parle de son terroir, des Landes de Médoc où dunes de sable et forêt de pins parent le bleu de l’océan atlantique.
Mais ne comptez pas trop sur Yan pour nous donner un portait complaisant de la population locale. Comme le dit la phrase d’accroche du Monde sur la couverture du livre : « une étude de caractères tendre et cruelle, admirablement maîtrisée ».
On passe facilement du rire aux larmes, il arrive, même, à nous faire sourire de drames comme ce passage sur le premier noyé de la saison : « Le premier noyé de la saison, c’est un peu comme l’ouverture de la cabane à chichis, la première grosse pousse de cèpes ou la première gelée, ça annonce une nouvelle période, un changement de lumière le matin quand on se lève. Ça rythme l’année. Et puis ça nous rappelle que nous, pendant ce temps-là, on est vivants ».
Sur cette terre de transit estival, le local reste méfiant et goguenard contre toute personne extérieure à son clan. Le vacancier, le charentais, le bordelais, l’arabe s’intègrent difficilement dans le paysage et tous sont critiqués et moqués, tout élément extérieur est jugé suspect. Surtout si l’importun empiète sur SON territoire à champignons.
J’ai apprécié cette lecture parfois amusante : le Surnom, Sécurité routière, le Premier noyé de la saison, parfois plus sombre : Carnet du jour, Rien ne va plus, ou encore émouvante et nostalgique : Une vie, le Couteau. J’aurais mis probablement la note de 4, si dans ce kaléidoscope de portraits il n’y avait pas eu les nouvelles qui ont trait à la chasse : Dépeçage, le Cerf qui lui font perdre une
demi-étoile, mais tous les goûts sont dans la nature cela ne correspond qu’à mon ressenti personnel on va tout de même pas rallumer la guéguerre chasseur / pas chasseur.
Merci à lecteurs.com de nous faire découvrir d'autres contrées littéraires grâce aux cadeaux des concours.
Les îles où les presqu’îles sont des cadeaux de la nature qu’il faut protéger pour pouvoir en profiter longtemps
C’est un plaisir de les parcourir, il y règne une atmosphère délicieuse. j’en fréquente certaines sur l’Atlantique et je comprends que cet environnement soit source de bons romans.
Une autrice américaine que je suis sans crainte, même si tout le monde ne partage pas mon engouement, c'est Laura Kasischke. Dans ce roman, une mère se réveille perturbée un matin de Noël : « Quelque chose les avait suivi de Russie jusqu'à chez eux. »…
Car ce couple d'américains a adopté leur fille Tatiana en Sibérie treize ans auparavant. Mais l'ambiance de cette journée de Noël va en se dégradant entre la mère et la fille bloquées ensemble par la neige. Un huis-clos magnifique et prenant…
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Presqu'îles
17 décembre 2022
Presqu'îles de Yan Lespoux
Cela faisait un moment que j'avais envie de lire ces nouvelles, premier recueil de l'auteur paru chez Agullo, et situées dans le Médoc, pas celui des vignobles réputés, mais celui des villages entre lacs, forêts de pins et océan. Un monde assez fermé où le Bordelais et le Charentais sont considérés comme des étrangers, sans parler du Parisien, bien sûr. La chasse, les coins à champignons, les discussions de bistros, les annonces de décès dans le journal local, les petites arnaques, la cohabitation avec les touristes sont, entre autres, les thèmes de cette trentaine de chroniques douces-amères, pas vraiment des nouvelles, qui brossent une fresque de cette région.
Une fresque attachante, avec une écriture sans effets inutiles, et une pointe d'humour qui fait sourire des situations pourtant souvent dramatiques. Les personnages, presque tous masculins, du jeune garçon à l'homme âgé, se débattent pour conserver leurs traditions, à grand renfort de solidarité virile et de chauvinisme. Ces moments de vie pourraient, à quelques exceptions près, être localisés dans d'autres régions, et s'avèrent, de ce fait, assez universels.
J'ai lu ce recueil sans déplaisir, et souri souvent, mais sans être complètement séduite toutefois, j'en avais peut-être lu des avis trop enthousiastes. Je décide donc d'attendre l'auteur dans une forme plus longue, et on verra.
Le Médoc, cette langue de terre coincée entre l’océan et la Garonne, si proche de Bordeaux et pourtant si diffèrent, est le lieu unique de cette trentaine de nouvelles de Yan Lespoux.
On y croise des chasseurs, des jeunes un peu désœuvrés, des noyés, des vieux, des racistes, des gens qui se rêvent ailleurs et ne sont bien qu’ici.
Le talent d’évocation de Yan Lespoux est dingue.
Trois lignes et on visualise tout. Trois de plus et on s’attache déjà (ou pas) aux personnages et on entre complètement dans l’histoire.
Quand elle se termine on rit, jaune le plus souvent, on est quelquefois ému aux larmes, effrayé parfois.
Impossible d’enchaîner les nouvelles trop vite, chacune d’entre elles laisse sa petite trace à l’esprit, nécessite son petit moment de digestion.
Ça pique, ça gratte, c’est tout à fait irrévérencieux, totalement politiquement incorrect. A découvrir absolument, le cœur bien accroché.
Préface d’Herve Le Corre
Dites 33 ! Trente trois comme le département bien sûr, mais aussi comme 33 nouvelles, plus ou moins courtes, qui font de ce recueil un éventail régional de vies, de personnages qu’on croise le plus souvent sans les voir… Yan Lespoux les connaît, il les observe, peut-être même les côtoie-t-il ?!
Enfin pas tous… pas trop les bordelais, encore moins les parisiens et surtout pas les charentais. En tant que charentais (heureusement d’adoption seulement) je n’en rajouterai pas sur mon statut de victime.
Ces tranches de vie sont ici concentrées entre dunes et vignes, pins et estuaire, océan et fleuve… Dans cet espace restreint on vit au rythme des marées, des dates de chasse, de cueille des champignons, au rythme aussi du passage des touristes… on y croise des locaux essentiellement, certains ne connaissent pas d’ailleurs, d’autres sont partis mais y reviennent contraints ou pas… il y a surtout des chemins qui se croisent, s’abiment, qui s’arrêtent brutalement, des destins qui se jouent… C’est noir, drôle, jouissif, bien écrit et on peut dire qu’on a là un véritable page-turner tant les histoires courtes se succèdent avec le même plaisir.
Cher M. Lespoux, je vous invite à Angoulême, si poser les pieds sur le sol charentais ne vous fait pas trop peur… Promis il n’y aura pas de représailles…
Au final, toute géguerre régionale mise à part, voilà un excellent recueil de nouvelles à lire et pour lequel voter au prix VLEEL 2021 !
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