Début XVIIe, le destin de 3 personnages bien décidés à vivre une autre vie que celle qui leur était dévolue
Début XVIIe, le destin de 3 personnages bien décidés à vivre une autre vie que celle qui leur était dévolue
Janvier 1627, naufrage sur la côte du Médoc du São Bartolomeu, caraque portugaise remplie de richesses. Des pilleurs d'épaves sans état d'âme. Un survivant se cache, c'est Fernando Texeira... Peur. Violence. Dépaysement immédiat. L'histoire commence ainsi, sauvage à l'extrême. Puis, au deuxième chapitre, retour en arrière de onze ans. Puis retour en avant au troisième, et ainsi de suite.
Depuis toute petite je suis fascinée par la mer et ceux qui la parcourent. Enfant, je voulais être pirate ! Alors cette histoire m'a emportée loin d'ici, dans mes rêveries de petite fille. Sauf que là, bye bye l'idéalisme idyllique de mon enfance, il y a un côté terrifiant de réalisme. Les recrutements forcés, les tueries, le supplice de la grande cale, la douleur, le danger, les maladies, les miasmes, les dents pourries, les haleines fétides, la crasse et les odeurs nauséabondes, tout y est.
J'ai voyagé avec Fernando et Simão, pris la Route des Indes, traversé le canal du Mozambique, visité les côtes du Médoc, fait escale à Goa et São Salvador de Bahia, puis à Bijapur où encore à Lisbonne, et tant d'autres endroits encore... J'ai assisté à des mises à mort, à des mutilations, à des échauffourées sanglantes entre Portugais et Hollandais, entre Portugais et Anglais, entre bons chrétiens et hérétiques.
On navigue et on visite des pays lointains aux côtés de Fernando et Simão, d'autres fois avec Diogo et Ignacio l'Indien du Brésil, mais aussi auprès du ténébreux et vaniteux Dom Manuel Meneses, où bien Marie la rebelle et son oncle sans foi ni loi dans le Médoc, et tant d'autres personnages, au gré des chapitres qui nous mènent d'une année à l'autre, d'un pays à un autre.
L'inquisition, puissante et partout, poursuit parfois jusque après la mort les hérétiques, juifs, protestants, musulmans et apostats.
Fernando a toujours eu l'impression de devoir composer avec un destin qui lui en voulait, que lui, serait toujours au mauvais endroit au mauvais moment. Jusqu'au jour où, peut-être... comme une percée dans un ciel nuageux il se prend à espérer qu'il pourrait enfin être maître de son destin.
Un grand roman d'aventures qui se nourrit de l'Histoire, car l'auteur est historien, et c'est enrichissant car j'ai appris des choses auxquelles je n'avais jamais pensé. J'ignorais, par exemple, que ceux qui prenaient la mer en ces temps étaient pratiquement assurés de ne jamais revoir leur pays. Les tempêtes, les combats en mer et les naufrages faisaient énormément de victimes, beaucoup de bateaux n'arrivaient jamais à destination. D'ailleurs certains, caraques ou galions, étaient des géants des mers difficilement manoeuvrables, dont le gigantisme laissait perplexe quant à la capacité à naviguer ou même simplement flotter. Lors des combats, les marins étaient tués autant par les boulets que par les morceaux du bateau qui étaient projetés et les déchiquetaient. Et les descriptions de naufrages sont d'un réalisme glaçant. Un véritable carnage à chaque fois.
J'ai été passionnée par cette histoire de marins, de voyageurs au long cours dont les vies étaient si précaires et qui rappelle que nous ne sommes rien face aux éléments mais aussi que l'homme est un loup pour l'homme. J'ai aimé ce roman du début à la fin, j'ai aimé les personnages, Fernando, Simão, Marie, Diogo et Ignacio, ces petits personnages dans le tourbillon de la grande Histoire.
J n'ai rien à rajouter à la critique de Ghislaine Degache, si ce n'est le fait que j'ai appris beaucoup sur le plan historique en lisant ce roman foisonnant. Un roman qui nous évade et nous instruit donc. ?
Yan Lespoux, l’auteur, offre ici un énorme roman d’aventures. J’emploie le mot « aventure » au pluriel, tant ce livre en est riche. Se déroulant au 17ème siècle, c’est une véritable épopée sur les océans où j’y vraiment appris plein de choses….
Naviguant au travers des océans, c’est pour un périple via, entre autres, le Portugal, le Brésil, la route des Indes, la France que vous embarquerez au gré des rivalités, des tempêtes, des guerres.
Toute l’histoire n’a pas été totalement inventée par son auteur. En effet, historien de formation, il s’est basé sur un fait historique de janvier 1627 : le naufrage le plus meurtrier que connut la marine portugaise : celui d’une armada de 7 navires revenant des Indes, chargés des richesses de l’Orient au large des côtes du Médoc et ce, à la suite d’une titanesque tempête.
De ça, Yan Lespoux en a imaginé toute une fiction, hyper prenante qui se lit comme une immense épopée maritime sur plusieurs océans et dans plusieurs contrées. De par les descriptions hyper détaillées et travaillées, le lecteur aura lui-même l’impression de se trouver au cœur des événements : que ce soit sur terre ou en mer.
Les personnages sont nombreux, mieux vaut donc bien les retenir dès le début, tout comme les décors et les lieux. Le style d’écriture est tout simplement hallucinant pour autant de justesse et de rigueur.
Un petit grief pour ma part : étant donné ma faible connaissance du milieu de la voile et des bateaux, de nombreux termes m’étaient totalement inconnus. Malgré le fait que j’apprécie particulièrement apprendre de nouvelles choses au travers de mes lectures, certaines longues descriptions à ce sujet m’ont perdue parfois un peu.…
Malgré cela, si vous cherchez un récit historique et d’aventure, totalement dépaysant, je vous l’ai tout trouvé en ce bouquin !
Pour mourir, le monde est un fabuleux roman d’aventures se déroulant au XVIIe siècle qui embarque le lecteur de la route des Indes aux rivages atlantiques.
En épigraphe, Yan Lespoux a choisi un extrait de Antonio Vieira dont il s’est inspiré pour le titre de son roman : « Un lopin de terre pour naître ; la Terre entière pour mourir. Pour naître le Portugal ; pour mourir, le Monde. »
Au mois de janvier 1627, sur la côte du Médoc, au cours d’une tempête effroyable, la caraque São Bartolomeu de la flotte portugaise revenant des Indes vient de s’échouer sur un banc de sable. Dans une mer glacée, Fernando Teixeira se débat pour échapper à la noyade, quand, une vague plus grosse et plus puissante que les autres le soulève et le propulse sur le rivage. Le voilà sauvé des eaux, il doit alors marcher pour se réchauffer et peut-être trouver du secours, mais il comprend vite qu’il vaut mieux se cacher s’il veut rester en vie et échapper aux costejaires, ces pilleurs d’épaves, misérables gens, tributaires de conditions hostiles, attirés par le butin que convoyait le navire et qui tendent à imposer à tous leurs propres lois. Une jeune femme, « une fille crasseuse, membre d’une tribu de sauvages vêtus de peaux de bêtes » lui fait alors signe de la rejoindre… Elle se prénomme Marie.
C’est ainsi dans cette tourmente que débute le roman.
Retour en arrière .
Fernando a du à son corps défendant devenir soldat, l’armée portugaise souffrant d’un manque d’hommes pour renforcer les garnisons de Goa et de divers comptoirs de la côte occidentale de l’Inde. « Toujours au mauvais endroit au mauvais moment depuis qu’il avait vu le jour », il a donc du quitter Lisbonne et embarquer pour les Indes.
Marie, quant à elle, vit dans le Médoc. Elle doit quitter la maison de ses parents et va bientôt devoir se réfugier chez son parrain qui dirige un camp de résiniers avec brutalité. Fière et rebelle, elle tente de faire sa place.
Et puis, il y a Diogo Silva, ce jeune brésilien de São Salvador de Bahia dont les parents ont été tués lors d’une attaque hollandaise. Recueilli par les Jésuites qui œuvraient à la conversion et à l’éducation des Indiens Tupinambas, il va bientôt devoir résister aux hollandais avant d’être amené à embarquer sur le São Joao sur l’ordre du commandant en chef de la flotte portugaise, dom Manuel de Meneses.
Ce sont trois personnages très attachants que nous allons suivre, trois jeunes gens, pauvres, mais décidés à prendre leur destin en main, Marie, Fernando et Diego, ces trois héros ordinaires dont les destins finiront par se rejoindre lors d’une tempête dantesque.
Inspiré par des faits réels, et notamment des récits d’un naufrage sur la côte du Médoc en 1627 lors d’une tempête épouvantable et à partir donc, d’une solide documentation historique et bibliographique, Yan Lespoux nous offre avec ce premier roman un formidable bouquin où se mêlent avec brio réalité et fiction.
Se déroulant entre 1623 et 1627, ce récit d’aventures maritimes nous embarque sur la Route des Indes jusqu’au littoral atlantique, nous faisant aborder de multiples rivages et découvrir tout un pan du monde tant du point de vue géographique qu’historique : le Médoc, le canal du Mozambique, Goa, São Salvador de Bahia, Bijapur, Lisbonne, Cap-Vert, Cascais, La Corogne pour finalement s’échouer sur ces côtes landaises.
C’est avec grand intérêt que j’ai suivi les pérégrinations de ces jeunes gens auxquels je me suis très vite attachée.
Le fond historique est passionnant et Yan Lespoux a su rendre avec réalisme et parfois crudité les scènes de batailles navales montrant bien la fierté et la détermination des commandants prêts à tout pour conquérir ou reprendre ces terres lointaines, tout comme l’âpre et souvent cruelle énergie déployée par cette communauté marginale vivant sur les côtes du Médoc.
J’ai d’ailleurs été médusée par la puissance des moyens autant humains que technologiques déployés dans cette conquête par L’Espagne et le Portugal.
L’auteur excelle également à nous faire ressentir au propre comme au figuré, les conditions de vie extrêmement difficiles auxquelles sont confrontées les marins.
J’ai apprécié l’épaisseur que Yan Lespoux a donné à des personnages secondaires tels que Simão, tourné entièrement vers l’aventure, qui part avec Fernando ou Ignacio, ce grand Indien Tupinamba, ami de Diogo, toujours avec son arc en bandoulière et sa massue à la main.
Quant à Marie, difficile de ne pas être admirative devant sa force de caractère, son ingéniosité, sa perspicacité et son courage. Une féministe avant l’heure !
Pour mourir, le monde est un roman historique richissime et un roman d’aventures haletant conduit avec maîtrise mais auquel j’ai trouvé cependant quelques longueurs.
À noter sa très belle couverture en parfaite adéquation avec le roman.
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/05/yan-lespoux-pour-mourir-le-monde.html
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