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La forme du corps de Tom, apparue pendant le balayage mental des souvenirs d'océan, se confond avec l'ombre portée sur le sable, avec ondes, vagues, traînées de râteaux de plage. Limage qui persiste est étrangement celle d'un effacement - où le sable s'écoulant des doigts de Tom fait brouillage. Les coudes enfoncés dans le sable, Tom lit une histoire d'homme invisible devant la mer bruyante, une histoire de disparition. Puis Tom pense au bain et à la mer - l'eau plisse les chairs avec méthode et application, obstination. Tom pense au goûter de plage, sa température, le nombre de cristaux à la surface du biscuit, le vent mélangeant tout. Tom pense à un peu n'importe quoi. Celui qui mange de tout trop est un ogre - toujours, c'est écrit. L'ogre est gros, avec des plis remplis de sable, parce qu'il a joué sur la plage trop longtemps, par exemple. L'ogre vit dans un château, il aime la chair fraîche comme une rivière - et toutes ces sortes de choses. Un cadavre placé au centre d'un jardin. Une enquête. La poursuite des quelques traces laissées par une disparition. Une reconstitution. La traversée des lieux remplis par cette histoire - comme avancée à tâtons dans une pensée, une mémoire, une maison. Soit la recherche, par la prose du récit, d'un corps précis - celui de Tom enfant, jeune homme, et mort - en vie.
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