"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un jour, il est tombé des oiseaux en Normandie. Une pluie d'oiseaux. Et manifestement tout le monde s'en fiche, à peine quelques entrefilets dans la presse locale. Tout le monde, sauf un jeune parisien qui, pour tromper l'ennui, se passionne pour ce phénomène survenu dans le village où il est né.
Il embarque sur un bateau de croisière qui remonte la Seine et, entre des retraités en goguette et une trop jolie Capitaine, il tente de mettre de l'ordre dans ses notes et dans sa vie.
Et si finalement ces histoires d'oiseaux n'étaient que de la poudre aux yeux? Si elles n'étaient pour lui qu'un prétexte pour rentrer à la maison et se réconcilier avec son père? Une quête identitaire masquée par une enquête aviaire, une plongée dans une histoire de famille sous couvert d'Histoire Naturelle.
Une idée de départ à priori intéressante : des nuées d'oiseaux morts tombent inexplicablement au sol...et personne pour s'en soucier.
Notre héros y voit là l'occasion de donner un peu de sens à sa vie en enquêtant sur ce mystère.
Problème... ça ne prend pas. L'histoire est bancale, il ne se passe pour ainsi dire rien hormis d'incessantes digressions du héros sur tout et surtout sur les ternes épisodes de sa vie. Ajoutez à cela quelques incohérences (les morts ont eu lieu près de chez lui, il est désargenté....mais préfère se payer une croisière sur la Seine pour être au plus près de l'enquête !!!) et on s'ennuie ferme.
Quelques jolies tournures de phrases quand même.
L'idée de départ était originale, les premières pages accrocheuses et puis je ne sais à quel moment c'est l'ennui qui est passé au dessus de tout ça. Au final pas grand chose à dire de ce court roman qui par moment m'a même semblé un peu long.
Prêts pour l'aventure ? Alors, embarquez-vous avec Pouchet (oui oui, comme l'auteur), sur le Seine Princess. Pour aller où ? Pour descendre la Seine, de Paris à Honfleur en passant par Bonsecours, Haute-Normandie. Car à Bonsecours, figurez-vous qu'une pluie d'oiseaux morts vient de s'abattre sur la ville et notre ami Pouchet (vous verrez, il est très attachant cet homme-là) est très intrigué par le phénomène.
Ah bon, pourquoi ?
Parce qu'il est originaire de Bonsecours, alors cette affaire le touche (contrairement au reste du monde qui n'en a rien à faire), peut-être aussi parce qu'enfant, il a eu un perroquet nommé Alfred, ce qui l'a sensibilisé à l'ornithologie et puis, au fond, ça fait longtemps qu'il n'a pas vu son père et ce serait l'occasion de resserrer les liens comme on dit. Enfin, il doit travailler ses cours et il n'en a pas vraiment envie…
Cela fait donc au moins quatre bonnes raisons de s'intéresser à cette chute d'oiseaux morts, alors, il embarque pour mener son enquête : et si c'était l'apocalypse, la fin du monde ? Qui sait ? Peut-être y a-t-il urgence ? Pouchet le sauveur de l'humanité, le super héros des temps modernes… Suivons-le !
D'abord, des pluies d'animaux, il y en a plein la Bible : des grenouilles, des taons, des sauterelles, cailles et autres bestioles en tous genres tombent du ciel… et autant le dire tout de suite, ça n'annonce rien de bon. Un signe ? s'interroge Pouchet (ce nom me fait toujours penser à Pécuchet ) . Une piste ? Qui sait ?
Pris en charge par Suzanne, la « commissaire de bord », notre aventurier, « de 40 ans au moins le benjamin » de toute la petite troupe, découvre les activités proposées par la compagnie maritime, grignote quelques viennoiseries, discute avec Jean-Pierre, ingénieur dans l'armement, qui lui fait un exposé détaillé sur le « Pigeon Project » (ou comment on avait imaginé utiliser des pigeons pour guider les missiles pendant la guerre) et regagne le pont afin d'observer les usines produisant des fumées capables de tuer quelques milliers d'oiseaux innocents. La pensée de Pouchet s'égare, il repense à son enfance, à ce qu'il est devenu...
La croisière prend son temps et dans sa cabine, notre enquêteur ouvre un à un les nombreux livres qu'il transporte ( Livre des damnés de Charles Hoy Fort, Histoire naturelle de Pline...), recopie des passages dans son cahier, et sombre dans le sommeil « dans un état intermédiaire entre le positif et le négatif, le réel et le néant ».
Il n'ira pas visiter Giverny ni écouter la conférence sur « le tournant impressionniste », en revanche, il boira quelques verres en écoutant l'impro du pianiste Cheval, ne manquera pas d'embrasser Clarisse avant de s'abandonner au refuge-sommeil dans sa cabine n°313.
E la nave va...
Entre lectures et déambulations, errements et divagations, Pouchet, qui n'est ni ornithologue ni touriste, espèce de « guignol égaré dans un voyage organisé sur la Seine pour sauver l'humanité courant à sa perte », avance vers un avenir incertain (la fin du monde?) et un passé qu'il se réinvente au gré de son imagination et de sa douce folie, se trouvant un ancêtre célèbre : un Pouchet, un Félix-Archimède Pouchet (et j'ai vérifié - moi aussi je mène mon enquête! - le fondateur du Muséum d'Histoire Naturelle de Rouen est bien un certain Félix-Archimède Pouchet. De la famille de l'auteur ? Qui sait ?)
Où cette minutieuse enquête va-t-elle mener notre pauvre hère ? Peut-être à l'essentiel… donner un sens à sa vie, se divertir en offrant un peu de consistance à une existence bien tristounette : « Cette série d'élucubrations c'était sans doute la seule chose consistante que j'avais faite depuis quelques années. «- A quoi as-tu occupé ta jeunesse ? - J'ai rempli un cahier d'oiseaux morts. - Ah, très bien. »
Ou bien, est-ce le début de quelque chose de plus grave dépassant notre pauvre personnage et nous concernant tous : une espèce de menace qui s'appelle la disparition des espèces...
J'ai aimé le ton à la fois mélancolique et ironique de ce roman, qui met en scène un voyage insolite, absurde, une espèce d'embarquement, métaphore d'une quête intime, de soi et du père, un retour vers le passé, vers l'enfance d'un homme (double de l'auteur?) qui, ne sachant plus très bien où il en est et se voyant chuter (comme les oiseaux), se lance corps et âme dans un « river-trip normand » - est-il nécessaire d'aller bien loin pour se trouver ? - qui lui permettra peut-être de mieux se relever, de mieux repartir pour affronter la vie et « les ennemis de ses prochains duels ».
Un très beau texte sensible, drôle et plein de poésie ...
A ne pas manquer...
Lire au lit : http://lireaulit.blogspot.fr/
Il a plu des oiseaux morts en Normandie, par trois fois déjà, et plus exactement à Bonsecours, le village natal du narrateur. Pourtant personne ne semble y accorder plus d’importance que cela, ni les scientifiques ni les médias, rien de plus que quelques témoignages de riverains et des entrefilets dans les journaux. Qu’à cela ne tienne, le jeune parisien qui voit là une bonne occasion d’échapper à son désoeuvrement de thésard et à son angoisse chronique, décide de mener l’enquête.
Il s’embarque alors pour une croisière sur la Seine qui va le faire voguer à un rythme lent d’Hitchcock à Stendhal, de Mao à Félix-Alexandre Pouchet, un probable ancêtre scientifique adepte de la théorie de la génération spontanée – autrement dit peut-on grandir sans rien au-dessus de nous ? d’ailleurs, cette recherche ne serait-elle pas en réalité une quête du père vers lequel tout le ramène, ce père avec qui il y a eu des mots dont on ne saura pas grand chose, ce père qui ne répond étrangement plus au téléphone ?
De la rencontre avec une charmante navigatrice à la conversation avec la folle de la cathédrale, du Seine-Princess à un Museum, de théorie en théorie sur l’hécatombe, soigneusement retracées dans le cahier des oiseaux morts, le narrateur s’interroge : et si ce drame « ornitho-apocalyptique » annonçait le début de quelque chose ? On raisonne ici beaucoup par métaphores, saupoudrées d’un brin de poésie, plongées dans un grand bain de mélancolie, nostalgie de l’enfance, inquiétude pour le futur, et que serait l’avenir de l’homme sans les oiseaux ? Un atypique premier ouvrage qui vaut plus qu’un survol.
L'enquête est assez intéressante et est un prétexte au voyage sur l'histoire personnelle de l'auteur. Au fil de l'enquête sur la mort des oiseaux dans son village natal et ses alentours, l'auteur trouve des réponses sur sa propre histoire, son passé, ses ancêtres, son avenir...et on en apprends plus sur les chutes d'oiseaux ou d'autres espèces ou objets. Le roman est bien écrit et on se prend au jeu de l'enquête. J'ai bien aimé le passage à la bibliothèque qui porte le nom de son ancêtre et où j'en ai appris plus sur la controverse de son ancêtre Félix-Archimède Pouchet avec Louis Pasteur sur la question de la génération spontanée. Ce roman m'a dont instruite mais une question reste en suspens, celle du titre du roman qui finalement n'est pas résolu! Une volonté de l'auteur pour que l'on parte à la recherche de la réponse? J'ai trouvé très belle la couverture de ce roman, dommage que ne soit pas illustré le Héliothrix poucheti, nom donné par l'ornithologue anglais John Gould en l'honneur d'Anne Christie, la femme de F-A Pouchet à un colibri :)
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !