Rentrée d'automne 2024 : dix nouvelles plumes à découvrir
Sur scène, son pied se brise et sa carrière s'interrompt, la laissant sans boussole. Malchance ? Destin ? L'aiguille devenue folle pointe toujours le même nord : la Roumanie, patrie de sa mère. Alors, c'est décidé. Elle fera avec elle le voyage vers la ferme où vivent grand-mère et tante. Pendant six jours, elle enquêtera. Mais dans ce village saccagé par le communisme, on la promène. Empoisonneuses, ogres, vampires : les confidences se changent en contes et cent ans d'histoire roumaine s'invitent à la danse. Car ces femmes semblent par une chose reliées. Elle se nomme sauvagerie et habite chacun de leur corps.
Rentrée d'automne 2024 : dix nouvelles plumes à découvrir
Poupées roumaines par Marie Khazrai, Éditions Les Avrils
À cause d'un pied cassé, la carrière de la narratrice s'interrompt. Elle part donc 7 jours avec sa mère en Roumanie, patrie de cette dernière et où vivent encore la grand-mère et la tante de la narratrice...
Dans ce roman, Marie Khazrai nous fait voyager au pays des vampires, pays également où le communisme a laissé des marques.
Le lectorat est bousculé entre les différents membres de la famille, leurs secrets, le contexte politique, les légendes du pays...
Il m'a été difficile de cerner tous les personnages, trop nombreux pour moi. Les chapitres sont inégaux : parfois j'ai complètement été happée par le récit et parfois complètement perdue. La lecture reste pourtant agréable mais mitigée pour ma part.
Merci à #NetGalleyFrance et aux éditions Les Avrils pour l'acceptation de ma demande de lecture.
Un pied qui se brise lors d'un cours de danse et la narratrice part à la découverte de ses origines roumaines avec sa mère. Leur relation est très conflictuelle mais on comprend au fil du livre que la mère a eu une enfance difficile, étouffée dans une famille dysfonctionnelle au coeur d'un pays qui l'était aussi.
J'ai beaucoup appris sur la Roumanie, me suis pris d'affection pour cette jeune femme mais aussi pour cette mère cruelle totalement bouleversante. Un roman étonnant à découvrir.
L'histoire
Sur scène, son pied se brise et sa carrière s'interrompt, la laissant sans boussole. Malchance ? Destin ? L'aiguille devenue folle pointe toujours le même nord : la Roumanie, patrie de sa mère. Alors, c'est décidé. Elle fera avec elle le voyage vers la ferme où vivent grand-mère et tante. Mais dans ce village saccagé par le communisme, on la promène. Empoisonneuses, ogres, vampires : les confidences se changent en contes et cent ans d'histoire roumaine s'invitent à la danse.
Mon avis
Ce roman est un journal de voyage intime. Un huis-clos beau et sauvage. Une plongée abyssale de 7 jours dans un passé roumain nourrit de légendes, d'Histoire et de secrets familiaux. Un gynécée qui ne connaît des hommes que la violence et où les victimes sexuelles traumatisées ont des comportements déviants sur les générations suivantes.
Marie Khazri écrit "La mise au secret est un art de sorcières. Le montrer c'est être romancière".
Les révélations sont explosives. La narratrice, en fin, consciente de son amnésie traumatique se recompose en poétisant l'indicible.
Somptueux. Il m'a fallu plusieurs jours, une lecture multiple et un échange en MP avec Virginie @little_lecteur pour entendre le secret murmuré par l'auteure, ce secret enfouie au cœur de la matriochka roumaine.
En cette rentrée littéraire, Les Avrils proposent un nouvel « enthousiasme littéraire ». J’ai trouvé le début très prometteur et puis je n’ai pas tout compris. Bref, il faut accepter de se perdre et de ne pas être dans un roman avec une structure « classique ». Mais si vous aimez les livres qui sortent de l’ordinaire, celui-ci est pour vous !
La narratrice est une femme née en 1984, comme l’auteure. Elle est comédienne mais une blessure l’oblige à une pause. Elle part alors quelques jours en Roumanie avec sa mère, sorte de quête identitaire, pour voir sa grand-mère maternelle et sa tante. Elle ne parle pas roumain. Sa mère lui traduit les propos.
Elle est LA Française. Sa beauté fait la fierté de sa famille. Elle a un carnet noir où elle note les informations qu’elle arrive à recueillir. Il faut préciser que sa mère a des problèmes psychiatriques et qu’elle ne peut pas toujours se fier à ses propos. Alors elle interroge sa grand-mère avec l’aide de sa mère. Elle recoupe les souvenirs. Elle réussit à lever quelques secrets et non-dits. Elle essaye de mieux comprendre la folie de sa mère et ses origines. Parfois cela ressemble davantage à des contes et légendes de Roumanie avec des drames familiaux ou des violences infligées par jalousie. Les femmes ne sont pas tendres dans ce pays !
La vie dans ce petit village roumain est digne d’un film parfois surréaliste où des poussins se promènent sur la table, avec des personnages hauts en couleur et des conversations incohérentes. Les mœurs et les coutumes sont joyeusement foutraques. En arrière-plan, l’histoire de la Roumanie se mêle à celle de la narratrice. La toute fin du roman est éclairante avec une révélation sur un secret de famille.
J’ai relevé des expressions et des phrases originales, pleines de poésie. Un premier roman intéressant mais qui n’est pas un coup de cœur pour ma part. Je n’ai pas réussi à donner suffisamment de sens à ce que j’ai lu pour être embarquée. Je suivrai avec plaisir et curiosité le parcours de cette primo-romancière.
Je remercie Netgalley et Les Avrils pour cette lecture
Un nouveau texte de cette rentrée qui est un coup de cœur. Un texte qui m'a surpris, interpellé, troublé, émue.
Nous allons partir avec deux femmes en Roumanie : il y a la fille, une comédienne, qui s'est blessée, sans projet concret ou peut être documenter l'histoire de la famille de sa mère et sa mère. Elles vont partir en Roumanie, pays de naissance de sa mère et revoir peut être pour la dernière la mère de sa mère.
Telles les poupées russes, qui s'emboîtent ou se désemboitent, l'autrice va nous raconter la famille, la Roumanie, ses légendes, son passé, son présent, son avenir, les rapports mère-fille, les histoires racontées, fantasmées, mystifiées, les non dits, les légendes familiales.
La narratrice, peut être un peu ou beaucoup de l'autrice, nous parle de son enfance, de son rapport avec sa mère, rapport difficile, conflictuelle, de ses recherches personnelles, familiales. elle va essayer de comprendre ce pays, son histoire, ses légendes, mais aussi les histoires familiales. Ce texte est le portrait de femmes (les hommes ont un rôle très secondaires), des choix de ces femmes, de leur rôle d'aimante, de mère, de fille.
Une écriture qui interpelle le lecteur, des pages de pure poésie aussi, avec ces "dialogues" avec les poussins qui vivent dans la salle à manger. Elle décrit aussi la société roumaine. Cela pourrait nous perdre, nous embrouiller mais ce texte est réussi justement par ce dispositif car nous sommes en empathie avec cette narratrice et les différentes femmes de son histoire familiale.
Elle réussit aussi à parler e l'histoire ancienne, récente de ce pays.
La narratrice va réussir à comprendre ce pays, à tenter de comprendre les femmes de sa famille, que ce soit sa tante, sa grand mère et bien sûr sa mère. Des pages avec de simples gestes domestiques qui permettent d'en dire long sur le psyché des personnages.
Des images restent en mémoire quand nous avons refermé ce texte, des scènes dans les rues du villages, sur la table de la cuisine, dans le cimetière, au chevet de sa grand mère ... Il y a aussi beaucoup d'ironie, d'humour, auto dérision qui en fait un texte plaisant à lire, car parfois on a le sourire aux lèvres et la larme à l'œil.
Un texte intime, qui explore l'histoire d'un pays, l'histoire d'une famille et surtout l'histoire que les femmes se transmettent entre elles.
#Poupéesroumaines #NetGalleyFrance
Dans un village saccagé par le communisme, la narratrice va partir avec sa mère en Roumanie, dans ce pays de ses ancêtres, dans un pays de contes et légendes où il lui faudra rencontrer tant et tant de femmes, convier les défuntes aussi, pour trouver la vérité.
C’est un premier roman à la fois poétique et dramatique, où il est question de sang, de vampires et de secrets. D’ailleurs, là-bas tout le monde parle à demi-mots, ce ne sont donc plus des secrets, simplement des silences à interprêter; il faut juste savoir écouter cette langue, ces sons et les cris des cœurs et des corps.
Un premier roman, où les femmes tiennent une grande place, où les hommes sont des ogres, où les langues se nouent.
Marie Khazarai adopte un style imagé, ciselé et précis pour raconter sa famille. Elle parle très peu d’elle et laisse la place aux autres ; mais ces autres ne font-elles pas partie d’elle ?
Voilà l'un des romans de la rentrée à nous faire voyager jusqu'en Roumanie par l'intermédiaire de son autrice, Marie Khazrai, et de ses éditeurs Les Avrils. Comme un double de l'écrivaine, Marie, la narratrice de notre roman exerce en revanche la profession d'actrice. Une actrice blessée, et donc dans l'incapacité de travailler, qui s'en retourne dans le pays de sa mère, la Roumanie, retrouver la mémoire et l'histoire de sa mère, Olympia, de toute sa famille, et enfin les racines du couple qu'ont formé ses parents. Elles y retrouvent la grand-mère Mama Lucia, mère de Jana, et la tante Vera dans le village de Mioritsa.
Un retour au pays, un retour dans la mémoire, qui débutent comme une comptine, pas n'importe laquelle puisqu'il s'agit de celle-là même qui entraîne son locuteur dans les bois, voir si le loup y est. Il y a effectivement bien quelques loups dans les pages de la genèse familiale, surtout du côté des hommes, et plus globalement dans l'histoire du pays. Et à l'occasion de ces retrouvailles, entre femmes, là ou les hommes ont aussi disparu ou sont absents, Marie va remonter son arbre généalogique, avec ses noeuds, suivant ses veines et tombant sur ses drôles de coïncidences. La narratrice revient quémander son héritage, les grandes ramifications de sa famille maternelle auprès des soeurs, Vera et Jana, tante et mère, et de Lucia, alors même que le schéma familial, tombé en poussière, dont elle n'a que quelques vestiges sous les yeux est totalement discordant. Une fille plus jolie que l'autre, l'autre fille qui est restée près de la mère alors que la première est partie construire sa vie en France, et laissant sa soeur derrière elle aux côtés de sa mère, notre Marie observe cela depuis l'extérieur, depuis son poste de petite-fille et nièce française, qui s'est toujours refusée à parler la langue natale de sa mère.
C'est peut-être pour cela que le récit est tout sauf linéaire, la typographie oscille entre une police classique et l'italique pour rendre compte du discours direct, les autres formes indiquant un dialogue sont abolies, comme s'il était difficile, voire impossible. Les voix s'entremêlent toutes, avec les récits de chacun des personnages, pas facile de donner une linéarité et une verticalité à tout cela, à cet amas de souvenirs accumulés et rangés soigneusement dans des coins de mémoire. D'ailleurs, le nom du village Mioritsa évoque le nom Miorița, poème populaire roumain.
Soulever le couvercle de cette mémoire jalousement gardée, c'est donner l'occasion à ces femmes de se dévoiler un peu. de remettre des mots sur la fuite des parents de Marie en France, même s'ils sont isolés et désordonnés ; redécouvrir cette mère compliquée et perturbée, toujours un peu dans les extrêmes que l'accumulation presque asphyxiante de segments descriptifs. Une mère qu'elle redécouvre sous le prénom de Jana, appelée par ce nom seulement en Roumanie, elle démonte les différentes couches de sa mère, elle démonte toutes ces poupées gigognes que renferme le récit, de cette Olympia Lupesco, la mère qu'on appelle Jana Popa là-bas en Roumanie, double homonyme de cette aïeule. Les poupées roumaines se libèrent, se découvrent, l'une après l'autre, puis se remboitent. le récit polymorphe dévoile toutes ces figurines secrètement conservées dans l'ombre de figures plus présentes, plus récentes, qui se cacheront elles aussi à leur tour un jour dans le coeur d'une autre poupée.
Évoquer la famille roumaine mène inévitablement à évoquer cette Roumanie d'avant la révolution et tout ce qui a entravé la vie des familles. Sa mère évoque le passé communiste de son enfance, l'aberration de la collectivisation, l'histoire et les secrets de famille. L'ascendance, qui recèle le double de sa mère, une autre Olympia, qui a eu deux maris. Marie interroge sa grand-mère qui raconte sa vie, oncle de Bucarest, magistrat sous Ceausescu, a tenté de violer sa mère à 18 ans, c'est bel et bien ici qu'on finit par retrouver le loup de sa comptine.
Un texte posé comme un long cri déclamé, la voix narrative qui réclame, qui crie sa colère de ne pas savoir, une colère qu'elle expulse en un seul cri, une vérité qui finit bien par sortir de la tête et de la bouche de son aïeul, derrière des identités qui se retrouvent de génération en génération, derrière sa mère, qui elle-même ne tient pas un discours clair et limpide, elle-même perdue dans ses propres démons. le carnet Moleskine est ce dernier refuge, ultime confident, d'une narratrice déboussolée qui cherche ses origines et sa direction, pour se remettre sur la voie, sa vie sur les rails. Un carnet qui contient tous les secrets, leurs secrets à tous, ses vides, ses douleurs. le carnet qui rescelle le secret de ces poupées roumaines.
Une jeune actrice se blesse au cours d’un cours de danse. Le repos forcé l’incite à proposer à sa mère un retour dans le pays où vivent encore sa tante et sa grand-mère. C’est un voyage décliné en 6 jours au cours desquelles, il lui faudra démêler le vrai du faux, le réel de l’imaginaire, que les discours entrelacent à l’infini !
L’écriture est explosive, autant que les sautes d’humeur de la mère et les révélations successives. Cela nécessite soit une concentration extrême, soit au contraire un parti pris de lâcher prise, l’idéal étant les deux à la fois !
On trouve dans ce texte des fulgurances et superbes passages, mais j’avoue ne pas avoir été capable de reconstituer un fil logique à tout cela. Il n’y en a peut-être pas .
Voyage épique sur une terre de légende, grande victime de l’histoire, ce premier roman déstabilisant a quelque chose d’attirant malgré tout
A suivre.
Merci aux éditions Les Avrils pour l’envoi de ce service de presse numérique via NetGalley France. Cette chronique n’engage que moi.
224 pages Les avrils 21 août 2024
#Poupéesroumaines #NetGalleyFrance
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