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« Expert » est un mot que tout le monde connaît. Il est associé à ces spécialistes américains de Las Vegas, Miami ou New York, qui solutionnent une affaire criminelle en moins d'une heure à l'aide des dernières technologies scientifiques. Qu'ils se rendent sur la scène de crime pour prélever les indices, procéder à des tirs d'armes à feu ou pour identifier la victime par ses empreintes digitales ou génétiques, rien ne leur échappe. Mais savez-vous comment ces disciplines sont apparues, comment elles ont évoluées ? Cet essai passionnant sur l'histoire de la police scientifique nous dévoile avec originalité de véritables affaires criminelles. L'auteur mêle faits historiques, techniques et crimes afin de nous faire découvrir comment les premiers experts ont investi les tribunaux.
Avec ce second opus de Philippe Marion nous faisons un petit tour du monde à la recherche de l’origine de la police scientifique, de la balistique, de la dactyloscopie et de la géologie judiciaire en Angleterre, en Suisse, aux Etats Unis, en Autriche, en autres.
Nous allons à la rencontre :
- de Hans Gross, magistrat Autrichien, qui, pour la première fois en 1893, utilise le mot « criminalistique », ancêtre de la police scientifique.
- de Rodolphe Archibald Reiss, né en Allemagne, qui créa à Lausanne en 1909, le 1er institut scientifique nommé alors « L’école des sciences criminelles », encore actuellement l’un des plus importants instituts de police scientifique au monde,
- de Frances Glassner née en 1878 à Chicago et de ses maisons de poupées, reconstitutions fidèles de scènes de crimes permettant d’apprendre à observer, interpréter, évaluer les preuves indirectes mais importantes présentes sur les scènes de crimes.
On découvre Victor Balthazar né à Paris, qui en 1913 démontre qu’un projectile peut être rattaché de manière formelle à une arme à feu, c’est la naissance de la balistique judiciaire. Ensuite viendront les avancées dans ce domaine de Robert Churchill en Angleterre et de Calvin Goddart aux Etats Unis, sans oublier Charles Waite qui en 1920 créa, toujours aux Etats Unis, un catalogue des armes à feu. En 1996 fut crée le fichier CIBLE au laboratoire de Lyon, en 2016 le fichier FNIB, puis vient l’acquisition du système d’imagerie balistique « EVOFINDER » qui permet d’avoir des images en 3D de la balle avec un scanner rotatif permettant de numériser le périmètre complet du projectile.
En 1901 une erreur judiciaire va accélérer la création d’un département des empreintes digitales à Scotland Yard, dirigé par Edward Henry qui constate que l’identification d’un individu par témoignage visuel, sans appui d’autres preuves ne peut servir de base à un verdict sans danger. Entre alors en œuvre l’étude des empreintes digitales, après les publications de Robert Blake Overton en 1840, de Jean Paul Soulier en 1863 et d’Henry Faulds en 1880 qui ne convainquent ni la police, ni la justice, Sir Francis Galton et de nombreux scientifiques vont s’emparer de ce sujet et mettre au point des méthodes d’identification et de classement des empreintes digitales.
Vient ensuite la naissance de la géologie judicaire (prélèvements de traces minérales, végétales, de fibres …). Dès 1904 Georg Popp sera le premier à désigner un coupable grâce aux relevés géologiques effectués sur ses vêtements.
Toutes ces découvertes fondamentales : la balistique, la dactyloscopie, la géologie judiciaire sont ici racontées et judicieusement illustrées par de nombreuses et courtes histoires judiciaires internationales, comme l’affaire Sacco et Vanzetti, l’affaire Lindberg plus connues et tant d’autres moins connues mais résolues grâce à ces nouvelles techniques.
Je remercie ma filleule, qui, connaissant mon goût pour les polars, m’a fait découvrir les écrits de son éminent collègue.
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