"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Avec ce second opus de Philippe Marion nous faisons un petit tour du monde à la recherche de l’origine de la police scientifique, de la balistique, de la dactyloscopie et de la géologie judiciaire en Angleterre, en Suisse, aux Etats Unis, en Autriche, en autres.
Nous allons à la rencontre :
- de Hans Gross, magistrat Autrichien, qui, pour la première fois en 1893, utilise le mot « criminalistique », ancêtre de la police scientifique.
- de Rodolphe Archibald Reiss, né en Allemagne, qui créa à Lausanne en 1909, le 1er institut scientifique nommé alors « L’école des sciences criminelles », encore actuellement l’un des plus importants instituts de police scientifique au monde,
- de Frances Glassner née en 1878 à Chicago et de ses maisons de poupées, reconstitutions fidèles de scènes de crimes permettant d’apprendre à observer, interpréter, évaluer les preuves indirectes mais importantes présentes sur les scènes de crimes.
On découvre Victor Balthazar né à Paris, qui en 1913 démontre qu’un projectile peut être rattaché de manière formelle à une arme à feu, c’est la naissance de la balistique judiciaire. Ensuite viendront les avancées dans ce domaine de Robert Churchill en Angleterre et de Calvin Goddart aux Etats Unis, sans oublier Charles Waite qui en 1920 créa, toujours aux Etats Unis, un catalogue des armes à feu. En 1996 fut crée le fichier CIBLE au laboratoire de Lyon, en 2016 le fichier FNIB, puis vient l’acquisition du système d’imagerie balistique « EVOFINDER » qui permet d’avoir des images en 3D de la balle avec un scanner rotatif permettant de numériser le périmètre complet du projectile.
En 1901 une erreur judiciaire va accélérer la création d’un département des empreintes digitales à Scotland Yard, dirigé par Edward Henry qui constate que l’identification d’un individu par témoignage visuel, sans appui d’autres preuves ne peut servir de base à un verdict sans danger. Entre alors en œuvre l’étude des empreintes digitales, après les publications de Robert Blake Overton en 1840, de Jean Paul Soulier en 1863 et d’Henry Faulds en 1880 qui ne convainquent ni la police, ni la justice, Sir Francis Galton et de nombreux scientifiques vont s’emparer de ce sujet et mettre au point des méthodes d’identification et de classement des empreintes digitales.
Vient ensuite la naissance de la géologie judicaire (prélèvements de traces minérales, végétales, de fibres …). Dès 1904 Georg Popp sera le premier à désigner un coupable grâce aux relevés géologiques effectués sur ses vêtements.
Toutes ces découvertes fondamentales : la balistique, la dactyloscopie, la géologie judiciaire sont ici racontées et judicieusement illustrées par de nombreuses et courtes histoires judiciaires internationales, comme l’affaire Sacco et Vanzetti, l’affaire Lindberg plus connues et tant d’autres moins connues mais résolues grâce à ces nouvelles techniques.
Je remercie ma filleule, qui, connaissant mon goût pour les polars, m’a fait découvrir les écrits de son éminent collègue.
Ce livre de 171 pages devrait être la « bible » de tous les amateurs de polars et de séries policières.
Philippe Marion, Docteur es Sciences, Ingénieur en chef de la police technique et scientifique, chef de la section Physique /Chimie du laboratoire de Lille à l’INPS, sait donc de quoi il parle quand il écrit ce livre.
Il va nous faire découvrir les trois hommes qui sont à l’origine de notre police technique et scientifique, qui a inspiré tant de séries télévisées.
Tout d’abord : Alphonse BERTILLON qui inventa l’anthropométrie judiciaire reconnue réellement en 1892 et la dactyloscopie (identification d’un individu par ses empreintes digitales), en 1893.
Puis Alexandre LACASSAGNE, lui, développa la médecine légale ainsi que la balistique en 1888.
Enfin Edmond LOCARD, qui créa en 1910, le premier laboratoire de la police scientifique car il s’intéressa très tôt aux différentes traces laissées sur les scènes de crime.
Après nous avoir fait découvrir ces trois grands hommes, Philippe Marion nous raconte ensuite, en quelques pages, des Affaires criminelles authentiques de cette époque, qui furent résolues grâce à ces nouvelles techniques.
Un livre passionnant et instructif pour les amateurs de polars et de séries policières car un expert nous plonge ici aux origines de la police technique et scientifique.
Si comme moi vous aimez lire des romans policiers et avez commencé par Agatha Christie, Conan Doyle et autre Simenon, vous aurez plaisir à découvrir sous la plume de Philippe Marion, les toutes premières enquêtes françaises de ce qui n’était encore que les débuts de la police scientifique. A la fin du XIXe siècle, trois français vont y jouer un rôle important Alphonse Bertillon, Alexandre Lacassagne et Edmond Locard vont mettre en place les bases de la police technique et scientifique. Nous allons lire ainsi de nombreuses et courtes enquêtes criminelles qui sont sur le plan criminalistique très révélatrice des progrès de l’époque, tout aussi bien que des déboires et des tâtonnements de ce qui allait devenir une science.. Les traces, les indices et tout ce que l’on peut prélever sur une scène de crime ont pris une importance décisive devant un tribunal parce que les scientifiques ont su démontrer par leur travail en constante évolution la véracité des preuves. J’ai apprécié me plonger dans des affaires criminelles célèbres comme celle de Dreyfus, de la bande à Bonnot ou encore celle moins connue de la malle sanglante de Millery qui ferait à elle seule un parfais polar. Les thèmes abordés par le biais des histoires criminelles abordées sont variés. On y découvre l’empreinte digitale, l’anthropométrie, la médecine légale, la balistique, l’autopsie, l’expertise psychologique et tant d’autres notions passionnantes et instructives qui ont amenés à la police scientifique d’aujourd’hui. Un petit livre ouvert à tous, passionnés ou non car même si l’époque était différente, on y retrouve une ingéniosité dans la résolution des crimes par la science qui est formidable, de vrais experts avant l’heure. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2019/05/15/37303773.html
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