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Pièges pour un tankiste : avoir 20 ans, être soldat américain, débarquer en Normandie, puis rouler par camions et/ou tanks jusque la région de Bastogne, pour se retrouver en première ligne des combats, délivrer l'Europe de l'ennemi allemand et terminer cette guerre qui dure depuis quatre longues années, est-ce le hasard ou la folie des hommes ? « La peur et l'envie d'en découdre » !
La Bataille des Ardennes - oui, encore et toujours elle, mais ! - vue, vécue de l'intérieur par un jeune G.I., avec toutes les vicissitudes inhérentes à cette dernière offensive nazie, et les horreurs toujours générées en pareille situation. Ce récit, adroitement construit, rassemble sur un seul homme, Ted, ce qui est arrivé à nombre d'entre eux, de façon « séparée », mais rien n'est à jeter : émotions, peurs, blessures, drames, découragements, espérances de courrier de la famille ou de « l'amoureuse », attentes interminables, froid glacial, obéissance absolue aux ordres, même si ceux-ci pouvaient sembler aberrants... « Il me semblait que les décisions des instances supérieures n'étaient pas toutes frappées au coin du bon sens » la guerre, c'est tout cela, pas moins, et les Américains ont payé le prix fort pour gagner cette ultime « Bataille » qui devait délivrer l'Europe du joug nazi.
Ce récit est parfois terrible : les « récupérations de terrain » s'effectuaient mètre carré par mètre carré, au prix, parfois, de plusieurs vies, aussi bien allemandes qu'alliées, ce qui a induit une réflexion lourde de sens d'un soldat blessé : « le 30 décembre, quelque part en Belgique, un obus allemand et moi avons combattu pour occuper le même emplacement, dans une prairie. L'obus a gagné ! » Et, last but not least, la violence s'installe, de part et d'autre, va crescendo, et transforme en profondeur le coeur même des combattants : « La guerre m'avait eu : j'étais devenu un chasseur, et même un tueur ».
Un récit juste, sobre, bien écrit, qui a le courage de relater aussi bien les avers que les revers des différentes actions menées par les combattants pour vivre, combattre et survivre. Nous ne pouvons que nous incliner devant cette évocation dure mais pourtant réelle de la Bataille des Ardennes, en 1944. Nous ne devons jamais oublier le prix de notre liberté.
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