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Le frisson, mécanique de précision mise au point après une lente évolution biologique. Certains l'éprouvent, d'autres non, parfois pour des raisons purement physiologiques.
Luc Madec nous en offre une vision imprégnée d'un réalisme et d'une rigueur... scientifiques. Mais c'est un frisson d'une autre nature, d'une autre densité, d'un autre rythme qui envahit rapidement cet ouvrage. Un frisson imprévisible, unique.
On assiste à sa genèse, une rencontre, une émotion qui bouleverse sa victime, qui la déchire : « Un beau jour, improbable, ouvrir mes yeux et regarder le ciel avec les tiens. N'être plus qu'une moitié de moi-même éblouie par celle qui ne m'appartient pas. » Quand il n'est pas encore question d'habitude, de mensonge, de douleur : « Recroquevillé dans le silence, une blessure saignante à juguler. Des années s'il le faut, le temps ne veut plus dire grand-chose. Il paraît qu'il en faut beaucoup pour que cicatrise la plaie ouverte par un si long baiser. » Les années passent, la lucidité reprend ses droits, interdisant de prendre le moindre risque : « Nuits sans rêve de peur qu'ils se mutinent. » Reste le droit de ne pas être lucide...
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