"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Il y a cent ans, quand le lecteur d'un quotidien national ouvrait son journal de peu de pages il découvrait au rez-de-chaussée, c'est-à-dire en bas de la première page, un conte, une nouvelle ou des poèmes. Qui oserait reprendre cette tradition dans la société actuelle ? Un de mes livres de chevet est le recueil de quelques-uns des plus beaux poèmes du vingtième siècle. L'ouvrage, peu demandé, est vite parti au pilon où il s'est sans doute métamorphosé en boîtes à pizzas. Pourtant on espère toujours un renversement de la situation. Le titre « Perdus dans le transfert » m'a été suggéré par celui du film de Sofia Coppola « Lost in translation » mais aussi par l'exposition au centre Pompidou de Metz qu'Hélène Guénin intitula « Erre » et dont le fil d'Ariane était : « La question de la perte, de l'errance, et de la déambulation ». L'oeuvre d'art doit affronter la perte tout en espérant dans le transfert dont les connotations psychanalytiques et touristiques viennent s'ajouter au sens premier du substantif qui répond en latin au grec « métaphore ».
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