Dans l'esprit de Petite philosophie du tennis, de Petite philosophie du rugby de Petite philosophie du joueur d'échecs et de Petite philosophie du Surfeur, une autre « passion » vue sous l'angle philosophique pour un ouvrage qui tente de faire se rapprocher deux univers que rien ne semble unir, l'amour de la sagesse le goût de la fête et de la surexposition médiatique. Et pourtant...
La figure du jet-setter a traversé le XXe siècle au point de devenir une idole de la modernité. Tour à tour dandy ou people, chantre de l'instant ou colporteur de l'hédonisme ambiant, son influence ne se dément pas. Adulé ou décrié, il demeure dans la ligne de mire de l'homme ordinaire. C'est que nous aspirons tous, en dépit de nos moues désabusées et de notre fin de non recevoir, à mener un type d'existence où les objets du désir les plus en vue seraient enfin en notre possession. Si nous ne mesurons pas toujours la part de vanité et l'aspect illusoire de nos convoitises, nous sommes en revanche fort clairvoyants en ce qui concerne autrui. C'est pourquoi les moeurs clinquantes et la prétendue superficialité du jet-setter sont si souvent passées au crible de la critique. C'est que sa célébrité n'est plus légitimée par une quelconque transcendance. Sans talent avéré ni distinction manifeste, il s'octroie pourtant ce que chacun poursuit pour son propre compte. Jadis modèle à suivre, il devient désormais un rival embarrassant. Son appartenance à une société d'élus est à ce titre secondaire. Il est bien plutôt le témoin générique d'une époque, aussi bien de son hédonisme plat que de son rapport frénétique au
temps. Naguère précurseur, il n'est plus que le baromètre de son temps, développant les tendances actuelles jusqu'à l'excès, parfois même jusqu'à la caricature ou la pathologie.
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