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Comment naît un serial killer ? Comment un homme à qui tout semble réussir peut-il d'un coup sombrer dans une folie assassine ?
Pour Petit-Zob, c'est quand son passé qu'il pensait révolu surgit soudainement devant lui que tout bascule.
Pour l'inspecteur Alex Troudunowicz, cette affaire va devenir un poison.
Car ce serial killer qui laisse sans complexe traîner empreintes et ADN se révèle insaisissable. Et aussi parce que le nouveau commissaire principal se révèle être un véritable abruti et un incapable.
De son enfance extraordinairement sordide à sa cavale meurtrière, ce roman suit l'histoire de Petit-Zob avec une précision qui fait froid dans le dos.
Étrange roman noir qui s'attarde sur les protagonistes qu'il met en scène plus que sur l'enquête. Même si le travail pointilleux est bien montré, il faut une belle part de chance pour que les flics flairent la bonne piste.
Ce qui marque dès les premières pages, c'est le calvaire de Petit-Zob : si avec un tel titre, je croyais entrer dans un roman un peu léger, j'en suis pour mes frais : "A l'arrivée d'Attila, Petit-Zob allait définitivement tomber en enfer? Jusqu'à présent, il était négligé, bousculé, maltraité, il ne sortait jamais, n'avait aucun jouet et aucun contact avec d'autres enfants, ne recevait jamais de cadeau, mangeait les restes des adultes, couchait sur un grabat immonde dans un cagibi infesté de vermines. A 3 ans il avait l'air d'en avoir 2 à peine. Il était battu régulièrement par Émilie et Grand-ma Pan Pan avec le manche d'une énorme cuiller de bois réservée à cet usage. Attila utilisait son ceinturon cloué et, les jours où il était mal luné, une batte de base-ball. Quand il était vraiment très mal luné il concluait la séance par des coups de pieds." (p. 6) Et la suite est pire encore, mais paradoxalement, jamais insoutenable, notamment parce que Bernard Nuss ne s'attarde pas sur les descriptions scabreuses.
Puis il fait un bon dans le temps et s'intéresse à Petit-Zob devenu grand dont on ignore l'identité et aussi aux flics et dans les chapitres consacrés à iceux, le ton est plus léger, l'auteure ironise sur les ambitions politiques de Quémeune de la Hure et sur le personnage en entier, sur les politiques en général. Il s'en donne à cœur joie et on profite bien content de profiter d'un peu d'humour.
Bernard Nuss fait preuve d'originalité en changeant de ton et de style pour ses deux principaux personnages ou point de vue. Ce qui donne à ce roman un ton à part. Comme il a en plus la bonne idée de ne point faire trop long, ça me va tout à fait, mais attention néanmoins à ne pas mettre forcément entre toutes les mains sans avertissement.
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