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Petit frère

Couverture du livre « Petit frère » de Alexandre Seurat aux éditions Rouergue
  • Date de parution :
  • Editeur : Rouergue
  • EAN : 9782812618376
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Dans ce roman, Alexandre Seurat affronte une nouvelle fois une question tragique : le décès brutal d'un jeune homme, avant trente ans, d'addictions diverses. Remontant le fil de sa courte vie depuis l'enfance, le narrateur tente de comprendre ce qui a fait dévier son frère de sa trajectoire.... Voir plus

Dans ce roman, Alexandre Seurat affronte une nouvelle fois une question tragique : le décès brutal d'un jeune homme, avant trente ans, d'addictions diverses. Remontant le fil de sa courte vie depuis l'enfance, le narrateur tente de comprendre ce qui a fait dévier son frère de sa trajectoire. Livre de la douleur et de la culpabilité, «Petit frère» interrogera tous ceux qui ont pu être confrontés à des destins très tôt brisés. Par l'auteur remarqué de «La Maladroite» et de «L'administrateur provisoire».

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Avis (1)

  • Tous les livres de l’auteur sont empreints d’une gravité.
    J’ai ressenti celui-ci comme la clef des précédents.
    Petit frère, est l’histoire croisée de deux frères qui ont 5 ans de différence d’âge qui vivent au sein d’une famille bourgeoise.
    Le Petit frère est le vilain petit canard de la...
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    Tous les livres de l’auteur sont empreints d’une gravité.
    J’ai ressenti celui-ci comme la clef des précédents.
    Petit frère, est l’histoire croisée de deux frères qui ont 5 ans de différence d’âge qui vivent au sein d’une famille bourgeoise.
    Le Petit frère est le vilain petit canard de la famille, il a chevillé au corps un mal être si profond que les parois de sa vie sont lisses. Il va glisser vers l’irrémédiable pendant 23 ans.
    Le grand frère entame son récit par l’entrée dans l’appartement du défunt, tel qu’il l’a laissé, en désordre, vivant et criant la mort, tout à la fois.
    Facile, après coup, d’y voir des signes mais avant l’inéluctable difficile d’appréhender le fond de l’âme d’un être aimé .
    Savoir que la mort était sa compagne, son amie, plus forte que sa famille, sa petite amie, la vie est une gifle.
    Comment concevoir que pour un être jeune la mort peut-être une issue douce, comme une attraction amoureuse ?
    Pourtant c’est ce qui ressort des écrits du Petit frère, laissés en carnets bien rangés, archivés pour laisser sa trace, expliquer sa dérive et la conscience qu’il en avait.
    Adolescent, il était déjà trop tard, petit frère était un électron libre prisonnier de ses démons.
    « Quand il marchait, c’était de toute sa hauteur, par grandes enjambées nerveuses. Il avait un regard déterminé, un sourire ironique pour ceux qui lui parlaient, il allait vite et parlait vite. »
    Des parents totalement dépassés ayant l’impression de tout faire comme il faut, oui mais ce n’est pas ce que ce garçon fragile, hyper sensible attend.
    Des parents qui comptent trop sur leur aîné pour qu’il sauve le cadet, ce qui fait de l’aîné un être en hypervigilance et lui donne une responsabilité bien trop grande. Responsabilité qu’il a assumée.
    La présence comme l’absence de Petit frère rendait l’atmosphère électrique, tendue comme un ciel d’orage avant le déchaînement des éléments.
    Dix-huit ans et l’amour. L’amour fou, l’amour vite, l’amour comme un gouffre. Là aussi une vie sous tension et la mise en garde de l’entourage, ce qui accentue encore la distance.
    Il y a son milieu dans lequel il étouffe, le monde trop brut pour lui mais surtout des émotions et des sentiments comme un habit trop grand pour lui.
    L’attrait pour les gens en marge de la société, cette empathie spontanée qu’il a envers eux.
    C’est un cœur en or mais d’une sensibilité exacerbée qui lui laisse toujours un arrière-goût d’insatisfaction, il a besoin de trop, il attend trop, il est trop fragile.
    Il donne beaucoup à sa manière exubérante, mais au quotidien il ne sait jamais où est sa place, il a conscience d’être différent et entre impudeur et pudeur, difficile de trouver la justesse pour se livrer, autrement que par des écrits en cachette, des tableaux…
    C’est un beau portrait qui nous est livré, il est à la fois particulier et universel, car il y a beaucoup de monde en souffrance.
    Cette hypervigilance imposée, reste un fardeau sur les épaules de celui qui reste et se sent coupable de ne pas avoir sauver son Petit frère.
    Peut-on retenir ces êtres qui sont des étoiles filantes ?
    J’ai toujours eu le sentiment que certains naissent mais ne peuvent accepter de rester dans le monde tel qu’il est.
    23 ans d’une vie couchée sur le papier, c’est lui offrir une existence et lui dire son amour fraternel.
    Comme personne n’a de baguette magique pour résoudre certaines énigmes cela oblige à vivre avec ses fantômes et laisser le temps faire son œuvre pour que ceux-ci de sauvages deviennent apprivoisés.
    Un livre lucide et intelligent, une histoire d’amour.
    ©Chantal Lafon-Litteratum Amor 5 octobre 2019 .

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