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« Perséphone », absolument judicieux et plaisant et dans un même tempo, sous ses faux-airs s’élèvent les enjeux existentiels.
Dans notre ère où les débats sur la fin de vie, l’importance de fusionner avec les vertus, les philosophies altières et de repenser et sa propre mort et ce que l’on veut laisser comme héritage théologal, ce roman fait sens. Il est une percée de lumière dans le gris des incertitudes de l’après.
Un pied de nez à l’adversité. Il déjoue les codes, dévore la finitude et donne la carte à Rosa Campion, une jeune femme qui vient de créer une entreprise, pas n’importe laquelle : Perséphone.
Nous sommes dans le plein pouvoir d’une satire, tant la trame est osée et délicieusement décalée.
Rosa Campion reçoit des messages de sa clientèle, afin de les enregistrer et de les garder au chaud sur son ordinateur. Ces derniers seront écoutés par les proches, familles, amis (es), après leur mort.
Le récit bascule dans l’autodérision. Il se passe des choses dans ce récit vivement contemporain !
Elle est aidée par Ulysse son associé, et Grégoire l’informaticien. Deux personnes hautement atypiques.
Rien n’est simple pour Rosa qui a des difficultés. Entre un piratage, des concurrents, et un manque de clientèle.
Rosa est pragmatique, tenace, secrète et fragile aussi.
Le récit met en exergue les questionnements de la transmission, de la mémoire, ce que l’on désire laisser au monde. La peur de n’être que le néant. La voix persistera dans la vie.
L’héritage spirituel et affectif que l’on veut maintenir vivant, aux siens, comme une trace intangible et souveraine.
Solaire, d’alacrité, il est le point d’ancrage pour un cheminement initiatique.
Il faut du courage pour laisser les dernières paroles, ce qui est de loin le plus formidable souvenir pour les vivants.
Le plein été d’un roman pétillant aussi car Caroline Bouffault est très douée.
D’aucuns trouveront une connivence avec leur propre réalité.
Sous l’écorce de ce roman sensible, il est grave et de haut potentiel, tant il interroge nos doutes sur l’existence post-mortem.
Une voix est ce qui se perd en premier. Le deuil et le temps passé éloignent les sonorités.
Mais c’est sans compter sur la capacité surdouée de Caroline Bouffault qui offre « Perséphone » comme un lâcher de crayons de couleur.
C’est un roman empathique qui excelle de sentiments et d’attention à l’autre.
Publié par les majeures Éditions Fugue.
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Dernière réaction par Jean-Thomas ARA il y a 3 jours
Dernière réaction par Yannis Fardeau il y a 6 jours
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