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2011 : L'ETA dépose les armes. Un armistice inédit qui bouleversera le destin d'une Espagne divisée par la haine et le nationalisme. Au coeur de ce conflit, deux familles, deux femmes : Bittori et Miren, amies d'enfance séparées par le terrorisme ; l'une est la femme d'un « assassiné », l'autre la mère d'un terroriste. 2011 résonne différemment chez elles. Deux points de vue, deux destinées... Librement adapté du best-seller de Fernand Arambaru, ce roman graphique bouleverse par la portée de ses textes et la force de son trait et de ses couleurs taillés dans le vif de la violence terroriste.
Bien... Voilà voilà...
Je viens tout juste de finir Patria et c'est ...
... plutôt interessant, mais sacrément éprouvant !
Le thème déjà. Les combats armés de l'ETA au pays basque, avec impôt révolutionnaire, crime "politique", et familles en froid. On le serait à moins...
Des destins brisés (juste avant la dépose des armes), oui c'est vraiment le terme éprouvant !
Les dessins et la mise en page sont vraiment originaux, dans des tons plutôt pastels (par moment j'ai pensé à Prado, autre auteur espagnol), un peu dans le brouillard, ou dans tous les cas "brouillés"/"brumeux". Ça rajoute à la complexité de l'histoire car les personnages ne sont pas toujours immédiatement identifiables, avec ces flash backs et ces flash forwards incessants. Un peu dur à suivre ou, quand et avec qui on est, d'autant qu'on n'y reste rarement longtemps.
L'album est riche, riche en personnages aussi. J'ai cru voir défiler tout le village... Combien de fois suis je revenu en arrière pour savoir qui était Henrique ??
J'ai un peu pensé à la complexité des 5 Terres, avec cette quantité de persos à l'infini.
Les 5 Terres, j'ai lâché, ça m'a assez vite gonflé. Ici, difficilement, je me suis accroché, car mine de rien c'est dense, intense. On s'attache à ces histoires de vie / de mort.
Conseil : Prenez des notes sur les interactions entre les personnages, sinon la fluidité de la lecture va en prendre un coup. Et c'est dommage...
Je prévois de relire l'album à froid dans quelques temps (clairement pas de suite, j'ai envie de me changer les méninges) pour mieux en comprendre la construction.
À coup sûr, j'ai loupé des choses :(.
Merci au site lecteurs.cop de m'avoir partagé cet album.
En complément des chroniques précédentes qui décrivent parfaitement l'histoire et les qualités et spécificités de cet ouvrage dans son contenu et sa forme :
- on rentre effectivement à tâtons dans ce pavé, pour assez rapidement se laisser emporter et laisser les différents chants s'exprimer, s'envoler, se développer. Car c'est bien une symphonie tragique qui est mise en dessin, et qui ...
- ... exprime aussi la douleur pesante des morts, et les déchirements des proches, pouvant aller jusqu'au regret de ne pas avoir dénoncé son enfant pour le protéger : "On peut sortir de prison si on a de la chance. De la tombe jamais." p 161 ...
- ... illustre les nœuds qui se nouent dans l'amour des proches, de la famille, et les forts sentiments d'appartenance à une terre, une langue, une culture. A ce qui est souvent appelé "Nation" ...
- et Toni Fejzula "se livre" au terme de cette somme avec, en "Epilogue" un texte sur ses origines et donne à mieux comprendre les problématiques d'appartenance, de nation, de frontière : lui qui est désormais espagnol, mais qui est aussi "d'origine serbe" et plus précisément Yougoslave ; traduisant son appartenance à l'histoire et à cette universalité des exacerbations de violence dans les batailles de territoires, de frontières et d'identité ... ce qui fait tristement échos aux situations présentes !
Euskadi Ta Askatasuna, ce qui signifie « Pays basque et liberté » en langue basque. Qui ne connait pas cette organisation indépendantiste qui a déposé les armes en 2011 après une période d’activité de plus de 50 ans ?
Fondée en 1959 pour résister à la dictature mise en place par le général Franco, elle est devenue progressivement une organisation terroriste luttant avec un fanatisme politique pour l'indépendance du Pays basque « Euskal Herria ».
Leur moyen d’action, la violence perpétrée à travers l’Espagne et le Pays basque. À son actif l’ETA comptabilisera plus de 800 morts, des mutilés, des enlèvements et de nombreuses extorsions de fonds.
Voilà comment des familles entières ont été brisées par la haine et le nationalisme. Patria est un roman graphique librement adapté du roman éponyme fleuve (624 pages) de Fernando Aramburu. Il relate la séparation qui s’est instaurée entre deux familles, celles de deux femmes Bittori et Mirren, auparavant amies avant que la violence ne les brouille.
2011, les hostilités ont cessé, un armistice est instauré entre l’Espagne et l’organisation, qui arrête définitivement la lutte armée. Bittori décide donc de rentrer au village, là où son mari Txato a été assassiné pour avoir refusé de payer l’impôt révolutionnaire à l’ETA.
Accueillie froidement par Mirren, dont le fils Joxe Mari se trouve en prison pour avoir perpétré des attentats, Bittori n’a qu’une seule idée en tête, découvrir qui a tiré à bout portant sur son mari.
C’est une incroyable plongée dans un univers rongé par la violence, le crime, la peur que nous fait vivre cet album sous forme d’un récit chorale à travers les interactions de neuf narrateurs chacun matérialisé par une couleur de bulle afin de se repérer plus aisément dans le récit.
Une mise en page et des dessins des plus originaux complètent ce très intéressant album.
J'ai été touchée et marquée par cette dure lecture, une plongée dans la réalité d'une Histoire meurtrière qui n'a pas encore fini de panser ses plaies.
Souvent l’ETA, Euskadi ta Askatasuna : « Pays basque en liberté « est évoqué dans les films ou séries mais rare de voir le sujet exploité dans sa globalité, certes vu à l’école mais ça remonte, alors quand j’ai vu ce titre, le lire fut une évidence !
Bittori et Miren, 2 femmes , amies d’enfance et pourtant si distante ? Pourquoi ? Alors que la 1ère est victime du terrorisme, la 2ème abrite un terroriste dans son foyer. Le destin de 2 familles liées et déliées par ces événements politiques. Une intrigue de Fernando Aramburu dans un roman choral nous livrant le point de vue et ressenti de chaque personnage .
Un roman de 650 pages que Toni Fejzula nous livre dans des bulles de 300 pages tout en respectant l’esprit « choral » et une certaine authenticité avec du vocabulaire basque, quelle prouesse ! Guidée par des codes couleurs liés à chaque personnages , je suis rentrée à tâtons, le temps de m’adapter . Mais c’est alors qu’en simple observatrice , je comprend, je constate , je réalise au fur et à mesure l’impact de cette période de terreur ! Tour à tour la psychologie des personnages nous provoque incompréhension et empathie , colère et tristesse , attachement et révulsion ...
Un ballet de personnages orchestré par un graphisme percutant , le crayon et les couleur de Fejzula sont superbes! Des personnages qui semble figés mais caractérisés avec des émotions palpables et cohérentes , on prend alors la mesure de cette douleur qui finalement opère des 2 cotés .
Un récit dense pour lequel il faut prendre son temps et je soulève l’initiative de l’auteur qui par le bias du 9ème art à su relever horreurs et souffrances vécues par cette population avec la réflexion du pardon et de la redemption pour des êtres pris dans les rouages d’un mouvement de colère .
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