"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
«Nous partîmes la nuit suivante et ce fut le noir. Dans la soute, il n'y avait plus ni lueurs ni reflets, que le noir répété mille fois jusqu'à ne plus être un nombre, et mille fois le râle de l'asphyxie, la neuvaine du salut, la prière des torturés.» Passes noires, conte des mille et une nuits de brutalité et de solitude, donne à voir l'apocalypse des femmes venues au monde pour l'esclavage et l'injustice. Arrachée à son Afrique natale par des négociants de chair fraîche, la jeune Fiona échoue dans un port italien où elle rejoint l'Amie chère, Cendrillon et la Boiteuse pour vendre son corps dans les obscénités et les humiliations des soldats, étudiants, pères de famille, magistrats, marchands de fritures et prélats qui dévorent les filles à vil tarif, sous l'oeil mort de la sainte patronne de la ville.
Quatrième titre de cet auteur sicilien qui arrive grâce à une écriture d’une grande sensibilité à nous conter et à rendre belles des histoires à la fois dures et tristes. J’avais été touchée, éblouie même, avec Borgho Vecchio et Le tram de Noël.
Là, je ne vous cache pas que ma lecture fut beaucoup plus laborieuse. J’ai eu du mal à m’accrocher (si ce n’avait été dans le cadre du challenge #cemoiscionlit je crois que j’aurai abandonné ! ), ai malgré tout poursuivi, et vous avoue l’avoir fini en le survolant.
Il y est question de prostitution, de ces femmes africaines que l’on va chercher dans leur pays en leur promettant une vie meilleure et qui se retrouvent à faire le tapin dans des rues sordides d’un port sicilien. Elles sont quatre qui « veillent » les unes sur les autres pour se protéger de leur maquereaux ou de certains clients. Il y est question de leur quotidien noir, glauque, avilissant, des humiliations qu’elles subissent sans cesse. Le tout est porté par une langue d’une crudité sans nom qui par la répétition de ce que ces femmes subissent a fini par véritablement me déranger.
J’ai bien conscience que cette prostitution ne peut en rien être comparée à celle d’Emma Becker décrite dans La maison (l’autrice choisit de devenir prostituée dans une maison close à Berlin pour écrire sur le sujet), et que ce récit est probablement nécessaire pour faire connaître le sort de ces femmes en tout point similaire à celui de dizaines d’autres partout en Europe et le dénoncer. Cependant la lecture en rebutera certainement plus d’un ou d’une.
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