"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
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Pardon, s'il te plaît, merci, ce sont des nouvelles. Pop culture, zombies, jeux video, science fiction ou parfois plus d'ancrage de la réalité. Charles Yu ne s'interdit aucun genre, aucune forme puisqu'il en joue également, à coups de pages longues ou très aérées avec parfois seulement une phrase.
Tout ne m'a pas plu dans ce recueil, notamment la nouvelle intitulée Le héros subit des dégâts considérables et d'autres qui m'ont laissé perplexe. Mais celles qui m'ont plu, m'ont vraiment beaucoup plu. La première par exemple Pack de solitude standard qui parle des joies et surtout des peines de la vie que, de plus en plus, on tente d'occulter, Charles Yu a trouvé la parade : le client paye pour qu'un autre souffre à sa place : "Une industrie était née : le commerce de la souffrance. Pour le juste prix, il était devenu possible d'éviter presque tous les mauvais moments de la vie." (p. 15)
Charles Yu manie l'humour et l'absurde pour dévoiler les travers de notre société, on se retrouve plongé dans des mondes futuristes censés être meilleurs que le nôtre ou dans des mondes parallèles très différents. J'aime beaucoup l'extrait qui suit qui montre bien la difficulté de la rencontre dans un monde ou la virtualité prend beaucoup de place :
"Elle ne me regarde pas, mais je sens -ou espère ou imagine- que la façon dont elle ne me regarde pas est légèrement différente. La manière dont elle détourne les yeux donne l'impression qu'elle tâche consciencieusement de ne pas me regarder, et je vois bien qu'elle sait que j'essaie moi aussi de ne pas la regarder. Nous nous évitons mutuellement du regard. Et pourtant, il y a quelque chose dans la façon dont elle ne me regarde pas... Pour la première fois depuis longtemps, j'entrevois une lueur d'espoir." (p. 26)
Aux forges de Vulcain publie plusieurs ouvrages de cet auteur original et talentueux qui ose changer de style, d'écriture et de genre, ce qui n'est pas si fréquent que cela dans le monde des livres et que je vous souhaite et conseille de découvrir.
Relevé, atypique, subtil « Pardon, S’il te plaît, Merci » est un condensé de nouvelles originales, hors du sentier battu, éloignées de la terre-mère. Dans cette lecture raffinée, élevée se glissent des avertissements en poivre et sel. Saveurs et délectations, sourires et grimaces, la pertinence est la levure des rois. Cette pépite est bien plus qu’un livre rare. Charles Yu est un grand auteur. Les nouvelles, mariées dans un troisième degré plaisent aux érudits de l’Anticipation. La Science-Fiction déploie le tapis rouge. Le lecteur est en voyage dans ce monde où l’identité revêt son habit le plus existentialiste possible. L’impression fulgurante d’être entre deux couleurs, le noir et le blanc, le sombre et la clarté, les sentiments et le lâcher prise. Tout ce qui est relié au XXème siècle se trouve en décadence dans une approche d’une ère nouvelle que l’auteur construit avec ses connaissances et convictions. La terre ferme vacille. Le questionnement cher à aux philosophes prend ici des notions futuristes superbement maîtrisées et intelligentes. « Mieux vaut avoir aimé et perdu que ne jamais avoir aimé du tout ? Que dites-vous de cela : j’ai perdu des choses que je n’ai même jamais eues. »Ces nouvelles sont une chance. Dotées d’un enseignement perfectionniste, toutes de prouesses et délivrées par un grand connaisseur de « Franz Kafka, Kurt Vonnegut, et Douglas Adams. » Charles Yu possède le genre, apprécie l’envergure Fantastique, délivre dans ses nouvelles l’emblème d’une Science-Fiction dont il connaît tous les degrés, les arcades et la fibre littéraire. L’écriture contemporaine, agréable, aérienne est une œuvre intégrale à part entière. « Nous avons atteint le point où notre connaissance du monde surpasse désormais notre capacité à croire, croire ce que nous voyons, croire en nos capacités… » « Il a l’art de parler en italique. » « Ce que nous sommes capables a désormais atteint et probablement surpassé l’intuition de ce que nous pensions possible. » »Pardon , S’il te plaît, Merci » est un langage à apprendre par cœur. Les illustrations de la première de couverture de Elena Vieillard, pavloviennes et remarquables sont toujours au summum d’un trait qui par sa fidélité aux Editions Aux forges de Vulcain sont appréciées et attendues. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) avec brio par Aude Monnoyer de Galland. Les Editions Aux forges de Vulcain prouvent une nouvelle fois leur haute qualité éditoriale. A lire par tous les temps. A offrir sans modération.
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