Le palmarès de la rentrée littéraire 2018
Le palmarès de la rentrée littéraire 2018
La sixième édition des explorateurs de la rentrée ? Du neuf, toujours du neuf, l’enthousiasme est intact !
Quand 50 Explorateurs partent à la découverte des romans de cet automne...
Il est très rare qu'après une lecture je ne sache point comment me positionner, ou plutôt que je me sente mal à l'aise de n'avoir pas su apprécier un roman. Quand je n'aime pas, je n'aime pas et puis voilà, pas de chichi, on passe au suivant en espérant mieux le gouter.
Car Oublier mon père a beaucoup de qualités et notamment celle d'aborder avec lucidité, sincérité, sans pathos, un sujet difficile : la quête identitaire d'un homme que l'on suit par chapitres alternés de l'enfance à la quarantaine, sa reconstruction après une vie emplie de violences en tout genre, sa voie vers la résilience. C'est souvent très cru, sans concession et bien porté par une écriture vraie .
Pourtant, je suis restée complètement extérieure aux souffrances extrêmes que subit le narrateur ; j'ai ressenti toute l'empathie de l'auteur pour lui, mais moi, je ne suis pas parvenue à en ressentir.
En fait, je n'ai pas su où me placer dans cette avalanche de péripéties souvent glauques qui conduisent le héros dans une descente aux enfers quasi sans fin : harcèlement, folie de la mère, mort du père, boulimie, anorexie, cancer ... Ce n'est pas le « glauque » qui m'a gênée : dans la même veine, j'avais été très impressionnée par le puissant En Finir avec Eddy Bellegueule d'Edouard Louis, et touchée au final par le sort terrible d'Eddy.
En tout cas, même la lumière de la Suède où le narrateur se reconstruit n'est pas parvenue à dissiper ce sentiment d'inconfort qui a brouillé mes sens de lectrice. Je le regrette.
Histoire triste mais réelle de la vie je pense que c est un très bon livre l histoire me captive malgré la tristesse du sujet familiale
Le roman s’ouvre sur une première scène qui présente une relation idyllique entre un père et son fils, au moment où le père prépare assidûment la prochaine course de ski de fonds qu’il compte aller disputer en Suède. Par crainte de briser l’instant le petit Alexandre va accepter les chutes, les habits mouillés et le froid cuisant pour cet instant de communion avec son père. Il ne résiste pas l’envie trop forte de prendre une photo de son père avec l’appareil qu’il convoite depuis si longtemps.
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En toile de fond de cette histoire, il y a la mère, omniprésente, qui râle, dispute, rouspète, gronde après ce mari qu’elle honni, après ce fils qui ne comprend rien et ne fait surtout rien correctement, qui lui fait honte, qu’elle gifle à l’envie, pour qu’il apprenne. Alex, l'enfant coupable de vivre, de tomber, de pleurer, d’exister.
Puis c’est le départ du père pour la course, l’accident de voiture, et ce père qui ne reviendra plus. Pourtant, Alex doit vivre avec ce manque, si bien matérialisé par cette photo de son père dans la neige... .
De ce jour, Alex va vivre une relation étroite et ambiguë avec cette mère étrangement peu aimante et surtout rancunière envers son époux mort au loin. Le fils devra se construire avec ce vide affectif, sans modèle paternel, et même contre ce modèle tant décrié par sa mère. Maladif, chétif, il sera incapable de s’épanouir dans sa vie d’adolescent, d’aimer, de vivre, dans sa vie d’homme, malgré ses rêves et son métier de photographe en souvenir de son père.
Jusqu’à ce jour où…
... Un magnifique roman sur l'identité, sur le mensonge et les secrets inavoués qui détruisent des vies.
Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2018/11/20/oublier-mon-pere-manu-causse/
Oublier le père. C’est ça le fil rouge de ce roman. Alexandre est enfant lorsque son père disparaît prématurément. Il se retrouve avec sa mère, seul et sans défense. Elle, je la qualifierais de démon et elle fait de la vie de son fils un véritable cauchemar. « -Pas la peine de chialotter, je ne t’ai pas fait mal, m’assure ma mère chaque fois qu’elle me gifle. » Ce gosse doit se construire avec une fondation bien mal en point. « Suis-je capable de vivre seul ? Suis-je capable, en fait, d’exister, moi, Alexandre Alary, fils d’un père absent et d’une mère folle ? » En grandissant, Alexandre rencontrera trois femmes. Trois relations inconcevables pour lui, le malade. Un jour, une certaine Johanna le contacte, elle a bien connu son père. Mais va-t-il encore une fois tout faire capoter ? Cet appel bouscule sa vie.
Manu Causse a bâti son roman sur l’identité, celle que l’on se forge dès l’enfance avec les bases branlantes ou pas, que l’on nous donne. C’est un texte bouleversant sur l’absence, le manque d’amour maternel, la manipulation, le harcèlement moral et le devenir. Il nous amène à réfléchir sur l’éducation que l’on inculque à nos propres enfants, sur les bienfaits d’une normalité et sur les démonstrations d’amour. Oui, c’est un exercice de lecture difficile mais il nous apprend tellement sur nous-même.
http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2018/09/09/36691382.html
Avis des 100 ères pages
les explorateurs :
Un roman qui s'annonce captivant avec une écriture simple, l'histoire d' Alexandre 9ans qui perd son père et se retrouve avec une mère colérique qui n'accepte pas les plaintes de son fils.
L'aventure s'annonce intéressante, comment Alexandre va t-il mener son adolescence, j'ai hâte de découvrir la suite.
Nous allons donc suivre Alexandre tout au long de sa vie en commençant par son enfance ou il perd son père et se retrouve seul avec sa mère qui est une femme colérique, elle ne supporte pas les plaintes de son fils et Alexandre va devoir composer avec.
C'est là ou toute la trame va se mettre en place, on réalise a quel point l'éducation que l'on reçoit va faire de nous des adultes plus ou moins "armés" a affronter la vie.
Pour sa part , Alexandre, lui va avoir une santé très fragile, ne pouvant exprimer la perte et la douleur du deuil de son père et le manque aussi, il va trouver des stratagèmes, des appels au secours que sa mère ignoreras tout simplement et qu'il va cacher toute au long de sa vie.
Devenu presque adulte, il va travailler chez un marchand d'appareils photos qui est sa grande passion , il va d'ailleurs y découvrir l'amour avec la fille du gérant.
Mais sa vie ne serait pas simple, ses problèmes de santé vont s'accentuer et sa vie sentimentale ne sera pas des plus parfaite.
Alexandre va t-il réussir a ce sortir de ce cercle vicieux et réussir a mener une vie normale et posée et une meilleure santé ?
Les rencontres de sa vie nous conduiront au final de ce roman troublant et parfois difficile mais qui m'est bien en avant que le devenir de nos vies repose en grande partie sur l'éducation que l'on reçoit.
Les explorateurs de la rentrée 2018. Point d’étape de la page… 110
Difficile d’arrêter une lecture à la bonne page quand elle vous prend aux tripes. J’ai tout de suite ressenti une immense compassion pour ce petit garçon de neuf ans qui raconte son histoire. Son prénom, Alexandre, résonne très fort en moi puisque c’est aussi celui d’un de mes fils. La gentillesse de son père a du mal à combler la rigueur et, je n’ai pas peur du mot, la méchanceté de sa mère. Alors quand ce père meurt prématurément…
Je vous en dirai plus à la 297
... et du roman dans sa totalité
Fermer le roman de Manu Causse "Oublier mon père" ne signifie pas l’effacer de sa mémoire et passer à autre chose, loin de là. Il fait partie de ces écrits qui vous hantent longtemps après, vous interrogent, vous remuent, vous bouleversent.
Le récit débute en Suède. Alexandre, le narrateur, nous raconte son histoire, sa vie, à coup de retours en arrière. Il est très jeune lorsque son père disparaît prématurément et il reste seul avec sa mère, colérique, sans chaleur, d’un autoritarisme forcené. Cette dernière le somme d’oublier ce père, doux et gentil. Ils s’installent tous les deux dans un collège de la banlieue de Tarbes où elle a obtenu un poste de documentaliste. L’enfant reste maladroit, peu communicatif. Harcelé par ses camarades, il traîne une existence douloureuse, ponctuée de "crises" jusqu’à la perte de connaissance, crises liées à des maux de tête insupportables dont personne ne comprend la cause. Ce n’est que petit à petit que l’auteur révèle les secrets de cette vie cassée.
Est-ce parce mon second fils porte le prénom du narrateur ? Est-ce parce que lui aussi est désormais un homme ? Est-ce parce que je me pose souvent des questions sur la mère que j’ai été ? Mais les difficultés d’Alexandre à trouver sa place dans le monde des "grands" m’ont particulièrement touchée. Ce récit pose la question essentielle de la construction de soi, de la responsabilité des parents dans le bonheur – ou non – de leurs enfants, de l’aide apportée à leur envol. Il étudie avec beaucoup de finesse et d’empathie le côté obscur de la vie, les conséquences d’un manque d’amour et de la perte d’un être cher. Il décortique les sentiments, la difficulté de l’enfant à admettre la nocivité de sa mère pourtant toxique.
Le style, sans fioritures, l’écriture, sobre et très simple facilitent la lecture et les pages volètent à vive allure. J’ai aussi trouvé, et beaucoup aimé, au détour d’une phrase, un mot vraisemblablement local, et régulièrement employé dans le roman : "chialotter" jusqu’ici absent de mon vocabulaire habituel. Son côté imagé, délicieux, suranné, adoucit la tristesse latente. La construction, m’a, par ailleurs, semblé intéressante qui, par chapitres alternés, nous fait voyager de France en Suède, nous parle d’un enfant puis de l’homme qu’il est désormais. J’ai aimé tout le travail autour de la photo, passion paternelle qui dévoile Alexandre à lui-même tel un cliché sortant de son bain de révélateur. Le final, inattendu, synonyme d’une nouvelle naissance se révèle plein d’espoir.
Un roman, véritablement poignant.
Le rendez-vous de la page 100 :
Un père trop gentil, une mère caractérielle et acariâtre. Voilà pour l’ambiance. Ajoutons le décès du papa lors d’un accident de la route et vous avez tous les ingrédients pour la construction précaire d’un enfant de neuf ans. Alexandre.
Ce livre n’a aucun mal a transmettre des émotions. Je suis d’ailleurs plutôt énervée contre cette marâtre, qui éteint l’avenir de son fils du bout des doigts. Je ne me languis que d’une chose, qu’Alexandre grandisse et qu’il oubli son passé.
Après avoir refermé le livre :
Alexandre, 9 ans, voit son père disparaître de sa vie du jour au lendemain. Sa mère, autoritaire, colérique et mythomane est alors son seul modèle pour se construire. On suit sa vie et ses déboires, toujours les mêmes erreurs qui se répètent, toujours les mêmes sensations de vide et de mal-être.
Alexandre passe le plus clair de son temps à essayer de disparaître, à faire ce qu’on lui dit, à supposer que la vie doit être ainsi. « J’écoute la voix de la sagesse. Après tout, mon beau-père, comme ma mère [...] sait mieux que moi où se trouve mon bonheur. »
Parsemée d’épisodes d’anorexie, de crises d’hallucination, de séjours en hôpital psychiatrique, la vie d’Alexandre est brisée par les mensonges de sa mère. Le passé le rattrape constamment et il dégringole de plus belle.
Petit à petit, Alexandre réussira à vaincre ces vieux démons en repartant sur les traces de son père disparu.
Après avoir fermé ce livre, je me suis sentie à la fois apaisée et triste de quitter Alexandre. Je garde encore en moi ce sentiment de plénitude, qu’atteint le personnage, en haut des montagnes de Suède.
J'ai été portée par la narration ; malmenée par l’histoire, aux côtés du protagoniste et bouleversée par ses péripéties. L'histoire est émouvante, prenante, l'empathie nous envahis complétement. Je dirais même que « empathie » est l'un des mots clés de ce roman. Le style, quand à lui, est très agréable et fluide.
Je le relirai sans aucun doute et le recommande chaleureusement !
Chronique :
Alexandre est un petit garçon de 9 ans qui voue une passion à la photographie. Il aime aussi passer des moments privilégiés avec son père, pendant lesquels ils vont skier.
Alexandre se fait régulièrement vomir après chaque repas. C'est un enfant qui a une santé fragile. Sa mère lui interdit de « chialotter » car c'est un garçon, et « un garçon cela ne pleure pas ». Il subit des remarques incessantes et le dénigrement de la part de sa mère. C'est une femme maltraitante avec son fils. Si son père est aimant, il a beaucoup de mal à s'opposer à son épouse.
Un jour, la mère d'Alexandre apprend à son fils que son père est mort dans un accident de la route alors qu'il se rendait en Suède disputer une course de ski de fond.
L'auteur utilise deux temporalités : 2017, Alexandre est adulte et vit en Suède où il trie des images d'archives. Il remonte dans son passé à partir de décembre 1983, alors qu'il a 8 ans et qu'il s'apprête à passer le dernier Noël avec ses deux parents.
L'auteur déroule l’histoire d'Alexandre afin que le lecteur comprenne ce qu'il l'a amené en Suède. Comment se (re)construire avec une mère toxique et un père absent ? Comment se libérer de cette relation pour enfin être heureux ? Telles sont les questions que pose l'auteur à travers ce roman sur la construction identitaire.
J'ai trouvé la construction de ce roman très intéressante car tout au long de ma lecture, je me suis demandée si Alexandre allait bien. Une fois adulte, quel était son parcours ? A-t-il réussi à se détacher de cette relation toxique avec sa mère ? Est-il toujours passionné de photographie, a-t-il pu en faire son métier ? Est-il toujours aussi seul ?
Le lecteur a envie de comprendre, de remonter toute cette enfance, pour savoir quel adulte Alexandre est devenu.
J'ai lu ce roman d'une traite car il m'était difficile d’arrêter. J'ai beaucoup aimé l'écriture sensible et délicate de l'auteur et je me suis beaucoup attachée à son personnage. Alexandre est un solitaire qui a une mauvaise estime de lui-même. Il se sent coupable et souffre de l’absence de son père. Son mal-être s'exprime par ses problèmes de santé (il souffre de migraines et de vomissements réguliers) et par sa difficulté à lier des amitiés et des relations durables. J'ai ressenti beaucoup d'empathie pour lui.
J'ai trouvé fascinant, à travers le parcours d'Alexandre, la description que l'auteur brosse du profil de la mère et les répercussions que ses comportements excessifs ont sur son fils.
Un roman bouleversant qui traite de la relation mère-fils et de la résilience qui ne m'a pas laissée insensible.
Rendez-vous de la page 100 :
Alexandre a neuf ans quand son père décède dans un accident de la route. Il vit avec sa mère, une femme qui s'emporte très facilement et le rabroue constamment. Il est de santé fragile et n'a aucune confiance en lui.
J'ai eu du mal à m'arrêter autour de la page 100 pour écrire ces quelques lignes tellement je suis prise dans cette histoire. Je ressens beaucoup d'empathie pour ce petit garçon et j'ai très envie de savoir ce qu'il va devenir. Un roman sur la quête identitaire qui suscite mon intérêt.
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