En 1802, Chateaubriand ouvre le siècle avec la publica:on du Génie du chris-anisme. Soucieux de s'adapter à un public qui s'est éloigné de la foi de ses ancêtres, il y fait appel à la mémoire d'une culture commune et vise à ramener ses contemporains à Dieu par la voie du sen:ment et de l'imagina:on. Il s'agit pour lui de persuader du «génie» d'une religion qui peut se prévaloir d'avoir toujours été favorable aux leLres et aux arts, en préservant le sens du mystère et en renouvelant la dramaturgie des passions aussi bien que la veine descrip:ve.
Est-ce à dire pour autant que le Génie du chris-anisme fait rupture ? Les ar:cles recueillis dans ce numéro reviennent sur le dialogue établi dès le XVIIIe siècle entre philosophes et défenseurs de la religion, et ils rappellent que des apologistes avaient déjà choisi de louer l'excellence des oeuvres inspirées par le chris:anisme.
Ce numéro d'Orages fait entendre les polémiques qui, par exemple sous la plume de Germaine de Staël, inscrivent la religion au coeur du débat idéologique des années 1760-1830. De la dévote qu'avait déjà mise en scène le roman du XVIIIe siècle à l'athée dont Stendhal sonde le mal-être, des opéras bibliques de l'Empire au tableau de Louis Hersent Ruth et Boaz, il se veut une invita:on à explorer la présence de la ma:ère religieuse au cours de ceLe période dans la fic:on et dans les arts. Le volume présente également l'actualité de Chateaubriand, son rapport à l'islam, à la laïcité, à l'athéisme.
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