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Pennsylvanie, mai 2011. Sara apprend que son fils unique Jason est porté disparu depuis plusieurs jours. Tandis que les journalistes font le siège de sa maison, elle se trouve pour la première fois de sa vie impuissante face au destin. Sara, femme dynamique et volontaire, habituées des hautes sphères politiques, a élevé seule son fils après le décès de son père. Engagé dans les forces spéciales américaines, les Navy Seals, Jason est parti combattre en Afghanistan.
Désormais réduite à l'interminable attente, Sara plonge dans ses souvenirs et relit les lettres envoyées par Jason durant son entrai^nement, cherchant ainsi à se rapprocher de ce fils disparu et à comprendre les raisons de son engagement. Au bout de neuf jours, des nouvelles arrivent.
Le premier roman de Lea Carpenter est le portrait sensible d'une mère et de son fils, dont les choix courageux bouleversent leurs deux vies à tout jamais.
Onze jours est un roman étonnant. J'allais vous dire que je ne le trouvais pas "envoûtant" comme l'a dit Toni Morrison, mais en fait tous les adjectifs qui me viennent à l'esprit en sont synonymes !
C'est l'histoire de Sara, mère célibataire, une femme forte qui cache sa timidité sous une apparente froideur, confrontée à la disparition de son fils unique Jason en Afghanistan. Au lendemain du 11 septembre, celui-ci s'est engagé dans les forces spéciales américaines, les SEAL, les commandos ultra polyvalents ( terre/mer/air) de la US Navy.
C'est un roman qui a divisé les lecteurs. Oui il y a beaucoup d'acronymes, oui les descriptions de l'entraînement ou du matériel de guerre sont parfois un peu longues, oui c'est un roman fidèle à une mentalité américaine patriote qui nous est un peu étrangère.
Mais c'est un beau portrait croisé d'une mère et de son fils. Lorsqu'on lui annonce qu'il est porté disparu, Sara va se retrouver assiégée par les journalistes, entourée par ses voisins qui cuisinent pour elle et accompagnée au quotidien par un ami de son fils, l'esprit de corps et la solidarité n' étant pas un vain mot chez les Marines, il s'installe chez elle, insufle un peu de vie dans la sienne suspendue par l'attente des nouvelles. Au fil des souvenirs de Sara, souvenirs qu'elle convoque pour comprendre le choix de son fils, se dessine le portrait d'un amour fou, exclusif. Amour que lui rend bien Jason dont on suit parallèlement l'entraînement, d'une dureté physique et mentale inimaginable, et l'évolution au fil des "missions". Intelligent, lettré, Jason est une personnalité fascinante ...
C'est un monde méconnu sur lequel l'auteur, journaliste et scénariste a fait un travail de documentation remarquable pour un premier roman dense, qui demande un peu de concentration, mais offre en retour une histoire magnétique.
Dans le cadre de la rentrée littéraire 2018 et grâce au Picabo River Book Club, Léa Touch Book et les Éditions Gallmeister, j’ai eu la chance de découvrir, après L’habitude des bêtes paru aux Éditions Delcourt, le très beau premier roman de Lea Carpenter : Onze jours.
Une chance, mais pas une surprise, car quand il s’agit du Picabo, de Léa et de Gallmeister, je ne suis jamais déçue… et ça se vérifie une fois encore avec cet ouvrage !
IMG_7305Onze jours, c’est l’histoire d’une mère, Sara, et de son fils, Jason. Il y a eu un père, mais il ne fait plus – directement – partie de l’équation depuis bien longtemps. Sara a élevé Jason seule, en lui ouvrant l’esprit sur le monde, en lui donnant toutes les chances pour qu’il intègre une prestigieuse université, qui lui donnerait par la suite accès à une belle et longue carrière à un poste très haut placé.
Mais à 17 ans, Jason est bouleversé par les attentats du World Trade Center, le 11 septembre 2001. Après cet événement tragique, il décide de s’engager au sein de l’armée pour intégrer le corps des SEAL. Sara ne pourra rien faire contre la détermination de son fils à servir son pays et le soutiendra à chacune des étapes, malgré sa peur des dangers que son enfant, devenu grand, devra affronter, bien loin de la route qui semblait tracée pour lui initialement. Très vite, Jason s’avérera très doué pour les missions sur lesquelles il est envoyé. Et puis un jour, lors de l’une d’elle, il disparaît.
Onze jours, c’est la durée pendant laquelle Sara est sans aucune nouvelle de son fils.
Onze jours, à attendre.
Onze jours, à se refaire le film de sa vie.
Il m’a fallu quelques dizaines de pages pour bien rentrer dans le livre, parce qu’on se retrouve assez vite face au jargon militaire américain, et que c’est quelque chose que nous sommes, je pense, assez peu à maîtriser, moi la première. L’adaptation aurait pu être plus rapide si j’avais pris connaissance dès le départ du lexique présent à la fin du livre, mais j’ai décidé de me débrouiller sans, et de vérifier à la fin de ma lecture si j’avais bien capté les choses (verdict : je m’en suis plutôt bien tirée !).
Hormis ce petit détail, que je ne considère pas comme gênant, les bases sont très vites posées et on est facilement immergé dans l’histoire de ce duo mère-fils, très proches et pourtant si éloignés.
Le récit est très bien construit, on alterne entre le vécu de Sara et celui de Jason. Il y a constamment un parallèle entre les différentes étapes et épreuves qu’ils traversent tous les deux, et l’auteure s’attarde énormément (et c’est tout l’intérêt du récit d’ailleurs) sur les personnalités et les psychologies de ses deux protagonistes.
Sara tout d’abord, devenue mère à l’aube de ses vingt ans, et qui a du se débrouiller très vite pour élever son fils. On comprend très vite que c’est une personne assez secrète, très en retenue, qui a beaucoup serré les dents pour avancer coûte que coûte, pour son fils, la seule personne au monde qui compte pour elle. Tout la concernant est évoqué de manière très subtile et pudique, que ce soit sa relation avec le père de son fils – un homme mystérieux, charismatique qu’on déteste quasi-immédiatement (enfin, que moi j’ai détesté tout de suite en tout cas), celle qu’elle entretient avec Jason ou bien tout simplement avec elle-même.
Un très beau personnage que l’on observe faire face à une situation insupportable. Ce qui interpelle, et ce dont on ne peut être qu’admiratif, c’est la façon dont elle lutte pour ne pas perdre pieds. Un footing, un potager, une plongée dans un souvenir, une rétrospective sur sa vie. Elle tient bon et se refuse à toute conclusion, positive comme négative. Elle attend. Toute la force de Sarah transpire à chaque ligne. Une force dont elle a fait preuve toute sa vie, mais qui ne cache pas pour autant sa sensibilité.
Et puis, il y a Jason. Ce petit garçon que l’on devine inventif, créatif, ouvert et curieux de tout, qui devient cet adolescent qui avait devant lui une voie toute tracée vers l’université et le succès. Tout bascule ce jour de septembre 2001. Ce jour où il décide que sa vie, il la consacrera à la protection de son pays. Ce jour où sa vie change, et avec elle, celle de sa mère. Ce jour à partir duquel il deviendra progressivement un homme respecté par ses pairs.
Tout de suite, on comprend qu’à travers le cheminement de Jason, c’est en fait celui de milliers de jeunes américains que l’on suit. Lea Carpenter aborde un sujet que je n’avais jamais ne serait-ce qu’effleuré, à savoir l’engagement de toutes ces jeunes recrues qui a découlé du 11 septembre.
Finalement, ce qu’on prend au début pour un élan de patriotisme est en fait bien plus subtil que ça et c’est ce que j’ai trouvé particulièrement intéressant. Si on peut remettre en question les actions des USA suite aux attentats du World Trade Center, on ne peut sous-estimer le sentiment qui a envahi les esprits des américains, notamment la jeune génération. Concrètement, on sait très bien que si ces événements n’avaient pas eu lieu, Jason ne se trouverait sûrement pas là où il est actuellement, mais sûrement bien au chaud dans un bureau. Pour autant, quelque chose en lui s’est éveillé ce jour-là, et depuis il vit avec. Il s’est engagé avec. Il part en mission avec. On l’observe grandir, évoluer, épauler ses camarades qui doutent, et affronter ses propres questionnements. Combien sont-ils à avoir eu ce parcours à partir de cette date-là ?
Bien plus qu’un livre sur la guerre, c’est en fait un livre sur l’amour qu’on tient entre nos mains. L’amour universel, sous toutes ses formes. Celui d’une femme pour un homme, d’une mère pour son enfant, d’un fils pour sa mère, d’hommes pour leur pays, d’un soldat pour ses camarades.
Lea Carpenter signe un premier roman puissant, émouvant, et, il faut le souligner parce que le boulot a dû être énorme de ce point de vue aussi, très bien documenté. On a là énormément de termes propres à l’armée américaine ainsi qu’au renseignement. C’est vraiment très intéressant, d’autant plus que le récit s’inspire d’une mission qui a réellement eu lieu.
Bref vous l’aurez compris : jetez-vous sur ce livre, vous ne serez pas déçus ! (Et si ce n’est pas encore fait, jetez-vous aussi sur les éditions Gallmeister ! )
Bonne lecture
Pas vraiment emballée par cette histoire un peu longue où il ne se passe grand chose. Le personnage de Sara m’a paru un peu fade et passif face à sa vie, je l'ai trouvé plutôt molle. Quant à Jason, plus intéressant, il m’a laissé un goût de trop peu.
Même si le thème principal du livre n’est pas ça, j’aurai aimé en savoir davantage sur les SEALS.
Donc bof. Comme quoi il ne faut pas toujours se fier aux bandeaux des livres... j'aurai aimé mais malheureusement, je n'ai pas été envoûtée du tout !
Quand Léa du Picabo river book club a proposé le partenariat avec les éditions GALLMEISTER, comme toujours, j’ai été emballée. En revanche, quand j’ai lu le thème du roman de Léa CARPENTER, j’ai plutôt été sceptique parce que moi, les commandos spéciaux, les armes et autres, on ne peut pas dire que cela soit ma tasse de thé !
Bref, comme c’est une nouveauté GALLMEISTER, je me suis laissée tentée. Et j’avoue que j’ai été agréablement surprise par ce premier roman bien que mon ressenti soit mitigé.
Sara était très jeune quand elle a vécu une passion fulgurante avec le père, aujourd’hui décédé, de son fils unique Jason. Devenu mère alors qu’elle poursuivait des études brillantes, elle a tout sacrifié à son histoire d’amour et surtout à ce fils qu’elle a élevé seule et avec lequel elle entretient une relation quasi fusionnelle. Alors quand Jason, au lendemain du 11 septembre 2001, lui annonce sa décision de ne pas étudier à l’université où il est voué à un brillant avenir mais sa volonté de s’engager dans les forces spéciales américaines, Sara est désemparée et incrédule. Jason prend son destin en main et devient, au fil des entrainements et des services commandés un membre des SEAL, reconnu pour son professionnalisme et sa dévotion au corps armé. Sara accepte et comprend les choix de Jason mais vit avec la boule au ventre de voir son fils chéri blessé voir tué au cours d’une mission.Jusqu’au matin de mai 2011 où elle reçoit le terrible appel qui lui annonce la disparition de Jason….
Dans ce premier roman, Léa CARPENTER alterne les chapitres consacrés à Sara, son interminable attente, ses souvenirs et les chapitres relatant la vie de commando de Jason, son engagement et ses convictions. Elle réussit à construire un récit haletant qui nous entraîne aussi bien aux côtés de Sara qu'en cours de mission avec Jason et la tension monte au fil des chapitres et des jours qui s’égrainent.
Ce qui m’a avant tout plu ou plutôt émue dans ce récit est la belle relation mère-fils que l'auteur nous décrit. Cette relation d’autant plus compliquée et profonde que Jason, le fils, n’a pas de référent paternel puisque son père a disparu lorsqu'il était enfant et que Sara a élevé son fils seule. Dés les premières pages, on fait la connaissance de Sara, femme forte, qui attend avec courage des nouvelles de son fils.En tant que lecteur, on est immédiatement posté à ses côtés pour connaître l’issue de cette terrible attente. A travers les souvenirs de Sara, ses échanges avec son fils via internet pendant ses missions, on découvre une mère dévouée et attentionnée, qui a su respecter le choix de son enfant tout en redoutant le pire. Ces chapitres et ses évocations intimes ont su émouvoir mon cœur de maman et j’ai été vraiment très touchée par la dignité et la confiance que garde Sara tout au long de ces onze jours.
A l’opposé, les chapitres consacrés à l’armée et aux missions du jeune Jason n’ont pas trouvé écho chez moi. Même si j’ai tout à fait intégré la difficulté et les épreuves que doit traverser Jason, j’ai été peu sensible à cette partie du roman qui cependant est nécessaire car elle explique l’engagement du jeune homme, les enjeux de celui-ci, son évolution tant psychologique que physique et surtout ce milieu très particulier que constituent ces commandos spéciaux. Pour expliquer toutes les spécificités de ce monde, Léa CARPENTER a été obligée de citer acronymes et autres abréviations ce qui a rendu ma lecture plus laborieuse étant totalement inculte concernant l’organisation des forces spéciales américaines mais aussi en matière d’armes. Et même si j’ai pu toucher du doigt ou même comprendre les motivations de Jason à s’engager, je suis restée en dehors de ces chapitres.
Tout en étant bouleversée par ce roman, j’admets donc avoir souvent été perdue au cours de ma lecture, de cette attente, surtout lorsqu’il s’agissait du récit de missions armées. C’est bien dommage car le portrait de femme que nous dresse Léa CARPENTER en la personne de Sara est très réussi et poignant. Ma lecture a donc été en demi-teinte ce qui ne m’a pas empêchée d'avoir les larmes au bord des yeux à la fin du roman lors des retrouvailles de Sara avec son fils.
http://cousineslectures.canalblog.com/archives/2018/09/07/36686270.htmlMYMY
« Onze jours » où quand la guerre devient philosophique.
Sara tombe sous le feu des projecteurs lorsque son fils Jason, soldat dans les SEAL, disparaît en Afghanistan, lors d'une opération classée secrète. Il lui faudra onze jours avant d'apprendre ce qui est arrivé à son enfant. Ces onze jours vont lui servir à remonter le cours de leurs vies et de leur relation. Dans une série de flash-back, alternant la narration par la mère et la narration par le fils, on découvre l'histoire de la naissance de Jason, son engagement dans l'armée, sa formation militaire. Sara parle, Jason parle. Les deux volets narratifs mènent inexorablement à la mission au cours de laquelle il va disparaître.
Cet enfant brillant, élevé par une mère célibataire mais entouré de « parrains » haut placés, destiné à intégrer Harvard, décide aux lendemains du 11 septembre d'intégrer l'Académie navale, marquant le début d'une quête sacrificielle
Commence alors le récit des années d'entraînement de Jason dans les forces d'opérations spéciales et des jours douloureux dans la vie de Sara, sans nouvelles de lui. Pour mieux comprendre son enfant, Sara s'est familiarisée avec les questions militaires et à travers les courriers de Jason pendant sa formation, elle le voit se transformer en un leader fort et bienveillant. Jason, lui, s'interroge sur la guerre, sur le combat contre le terrorisme, sur son destin, sur l'engagement. Ses pensées se transforment en véritables réflexions philosophiques, avec pour références la mythologie, la littérature et la poésie qui l'ont bercé dans sa jeunesse.
Ce livre est impeccablement structuré et soulève de nombreuses questions : Pourquoi les nations envoient-elles des fils à la guerre et comment les mères peuvent-elles le supporter? Est-ce que faire partie de l'armée oblige l'individu à se transformer en un outil irréfléchi ? Est-ce que être soldat c'est anéantir sa personnalité ou au contraire affiner son caractère en devenant acteur de son époque ? Qu'est-ce qui a tant changé entre la guerre version 39/40 et les guerres contemporaines ?
Le réalisme du sujet de traité, associé aux méditations profondes de ses personnages sur la nature de la guerre, donne lieu à une réflexion fine sur le combat bien loin du manichéisme, et au-delà de l'image touchante du lien entre une mère et un fils, Léa Carpenter offre un regard unique sur la formation, l'histoire et la culture d'une des plus prestigieuses forces d'élite au monde.
Je ne suis nullement férue de guerre, je n'y connais rien en armée, j'ai même un petit côté antimilitariste (ce qui n'est pas très tendance en 2018) et pourtant j'ai réellement apprécié ce livre car ce roman montre les mutations qui se produisent lorsqu'un individu très intelligent s'engage volontairement dans une cause beaucoup plus grande que lui.
Merci infiniment au Picabo River Book Club (groupe Facebook spécialisé en littérature nord américaine, si jamais vous ne connaissez pas encore) pour cette découverte. Si j'apprécie les parutions des Éditions Gallmeister, je ne pense pas que je serais allée naturellement vers ce livre en raison du sujet, ce qui aurait été une grande erreur.
A l’approche du 11 septembre dont les images de 2001 restent gravées dans toutes les mémoires, c’est le cœur serré et la gorge nouée que je referme le premier roman de Léa Carpenter « onze jours » qui est mon premier partenariat avec le Picabo River Book Club (dont le groupe est sur FB) crée par Léa que je remercie vivement ainsi que les éditions Gallmeister.
Ce roman m’a profondément émue et bouleversée car il est tiré de faits réels en pleine guerre d’Afghanistan et il touche mon cœur de maman. C’est l’amour d’une mère pour son fils Jason qui s’est engagé dans les forces spéciales américaines et c’est l’amour patriotique de Jason pour son pays.
Nous sommes le 11 mai 2011, le roman débute au 9ième jour de la disparition de Jason à 27 ans lors de sa 5ième mission particulièrement dangereuse.
Des jours pendant lesquels Sara s’accroche à ses souvenirs et aux anciens mails envoyés par son fils pour être au plus près de lui et ne pas le perdre où qu’il soit. Sa vie est remplie d’attente, de brèves retrouvailles avec son fils, de longs silences entre les opérations militaires mais pas de renoncement. Sarah a cette force tranquille qui force l’admiration.
J’ai vu grandir Jason devant moi. J’ai été attendrie par sa passion de petit garçon pour les petites cuillères de toutes sortes qu’il aimait étaler comme des petits trésors.
Sarah a accepté les choix de son fils devenu adulte d’intégrer l’Académie militaire puis les forces spéciales (SEAL) et sa mobilisation au Moyen-Orient malgré la peur et le sentiment d’abandon qui va avec.
Pendant que Sarah se souvient, Jason nous dévoile ce qu’elle ne sait pas, les formations d’opérateur, les semaines d’enfer, les camps d’entraînement où il développe ses capacités physiques et psychologiques.
Léa Carpenter est au plus près de la réalité en allant interroger des anciens de SEAL et en se basant sur des archives. J’ai beaucoup apprécié son travail de reportage et ses talents de journaliste qu’elle met à profit dans son roman et qui m’a fait apprendre énormément de choses.
Puis viennent les vraies missions en zone dangereuse.
J’ai aimé la construction du récit à deux voix, celle de Sarah et celle de Jason qui s’alternent au fur et à mesure des événements faisant mieux comprendre l’histoire et l’idéal de chacun.
J’ai ressenti pleinement l’émotion contenue de Sara malgré les scènes de descriptions d’entraînement militaires et les techniques de combat qui m’ont d’abord rebuté au début du roman. Puis au fur et à mesure que je tournais les pages, je les attendais car elles me révélaient la personnalité de Jason qui me permettait de réconforter la part inconsolable de Sarah.
Sarah attend qu'on lui rende son fils depuis 9 jours, mais il lui reste encore 2 jours d'attente qui se précipitent au rythme enlevé de l’écriture adaptée à l’enchaînement plus rapide des événements.
Jason est le guerrier moderne de la mythologie grecque dont il porte un des noms, il préfère le nom de guerrier à celui de soldat ou de combattant.
Les héros de Jason sont ceux de l’Iliade et de la mythologie grecque, Jason écrit de la poésie comme le fut Wilfred Owen lors de la première guerre mondiale.
Comme ses héros, Jason est un être sensible qui ne peut se détacher facilement des sentiments qui font de lui un être humain.
ONZE JOURS de Léa Carpenter
Traduit par Anatole Pons
Éditions Gallmeister
A force de lire, on en vient à avoir de l'affection pour certaines maisons d'édition en raison de leurs catalogues, des qualités de traduction pour leurs auteurs étrangers, des couvertures,...
Aussi dès que Leatouchbook propose un partenariat sur le #PicaboRiverBookClub avec les éditions #Gallmeister, je n'hésite pas un seul instant (même si le résumé ne me tente pas plus que ça) car j'avoue avoir un (gros) faible pour les éditions Gallmeister et je leur fait confiance pour me proposer de bonnes lectures.
Comme je le disais, le résumé de "ONZE JOURS" ne me tentait pas du tout au départ car il m'évoquait un livre de l'écrivain israélien David Grossman, "Femme fuyant l'annonce"... Et à cause de ce préjugé, les 50 premières pages furent un peu difficiles mais, progressivement, Léa Carpenter s'est imposée et a su m'émouvoir car j'ai terminé ma lecture en larmes...
"ONZE JOURS" c'est l'histoire d'un amour fusionnel entre une mère et son fils, jusqu'à ce que le fils grandisse et s'affranchisse de sa mère en devenant un soldat américain. Mais Léa Carpenter est aussi journaliste et en moins de 340 pages, elle nous décrit l'entrainement des forces spéciales de l'US Navy (les fameux SEAL) et fait un constat sur l'évolution de la guerre pendant les 100 dernières années. Et la dernière mission du fils n'est pas sans ressemblance avec la traque d'un certain Ben Laden par l'armée américaine.
Bref, un premier roman extrêmement réussi et documenté.
Au final, s'il fallait comparer Léa Carpenter à d'autres écrivains, je penserais plutôt à Arthuro Perez-Reverte (car on y retrouve le même travail de recherche et d'érudition) avec un soupçon de Bob Shacochis.
Et il ne faut pas oublier le traducteur, Anatole Pons, car son excellent travail mérite d'être souligné.
Cette lecture a été passionnante et émouvante, j'ai adoré ce livre et j'ai déjà hâte de retrouver Léa Carpenter dans un nouveau roman... Mille mercis à Léatouchbook et aux éditions Gallmeister.
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