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Il s'agit de la première édition bilingue de la traduction du Paradis perdu de John Milton (1836), avec le texte anglais original que Chateaubriand dit lui-même avoir utilisé : Paradise Lost [1674], édité par Jacob Tonson (1725).
Chateaubriand, catholique et royaliste, s'est pris de passion pour Milton, protestant et républicain. Avec cette traduction, il prétend apporter « une révolution dans la manière de traduire », à une époque où fleurissent encore « les belles infidèles ».
« J'ai calqué le poème de Milton à la vitre ». Chateaubriand innove en faisant pénétrer le génie de la langue anglaise dans la langue française, privilégiant ainsi la langue source sur la langue cible. Le français doit se plier à la grammaire et à l'idiome étrangers, ce qui ne va pas sans déplaire aux élites intellectuelles parisiennes ; ainsi Villemain : « il lui a fait prendre [à la langue française] des plis violents et contre nature ; il l'a martelée, il l'a brisée pour l'assouplir à une fantaisie étrangère ».
Ce travail inédit se propose de vérifier si Chateaubriand a vraiment fait ce qu'il prétend. Les textes, précédés d'une introduction, sont assortis d'un important appareil critique et complétés par deux index. En annexe, nous avons reproduit le MS 1695 (1835) comportant des extraits de la traduction du Paradis perdu, avec de nombreuses corrections autographes de l'auteur.
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