80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
Tout leur fut arraché alors que l'avenir s'offrait à eux comme un beau fruit ouvert : la vie qu'ils portaient " tel un brin d'herbe entre les dents " ; l'espoir qu'ils partageaient aux champs avec leurs compagnons de labeur ; Majorque, leur terre chérie, battue de vents marins...
Et comme si ce scandale n'avait pas suffi à apaiser les haines on a déposé sur leurs lèvres en guise de viatique pour le dernier voyage une " obole de silence " : tel fut le destin de ces victimes innocentes qui, du fond de leur sépulture désolée, tendent depuis des décennies leurs mains décharnées vers les vivants, implorant que leur martyre ne soit pas oublié ni leurs noms pour toujours effacés des mémoires.
Il fallait un homme de justice et de coeur pour entendre cet appel ; il fallait un poète pour s'en faire l'écho. Jaume Mesquida a su être cet homme et ce poète : il a saisi au vol la rumeur sourde qui s'élevait des profondeurs et en a fait jaillir une voix, celle d'hommes simples, sauvagement réduits au " silence aride " de la mort, mais dont les noms sont désormais grâce à lui gravés sur les pierres des sentiers et dont le destin, par la parole transmise, peut enfin habiter le monde.
Jaume Mesquida, enfant de Manacor, rend ici un magnifique hommage à sa terre puisqu'il fait d'elle le lieu apaisé de la réconciliation possible entre tous les hommes, morts et vivants, qui y demeurent.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
Selma ne vit que pour les chevaux et c’est à travers eux qu’elle traverse cette période violente si difficile à comprendre pour une adolescente...
"Osons faire des choses qui sont trop grandes pour nous", suggère Maud Bénézit, dessinatrice et co-scénariste de l'album
"L’Antiquité appartient à notre imaginaire", explique la romancière primée cette année