"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
2030 environ. Le monde occidental semble se préparer à une révolution imminente. Un narrateur vivant aux États-Unis (où un mouvement citoyen sans précédent semble sonner la fin du capitalisme sauvage) vient d'atterrir précipitamment à Roissy et arrive au Bourget, sa ville natale dans laquelle il n'était plus revenu depuis de nombreuses années. En fait, précisément depuis sa médaille d'or en boxe anglaise, son geste de révolte sur le podium et l'exil volontaire qui s'en suivit. Il revient pour honorer un rendez-vous avec une personne qu'il n'a encore jamais rencontrée mais dont l'existence le bouleverse. Il se trouve qu'il atterrit un jour de liesse nationale en plein coeur de la Seine-Saint-Denis : la banlieue a voté en masse et fête la victoire à l'élection de la présidence de la République française de Rachida Meziane, fondatrice du PMD (parti des musulmans démocrates ayant fait alliance avec le PS lors de ces élections). Ce jour extraordinaire annonce une réconciliation entre les populations des banlieues et le reste du pays, l'espoir déborde et la joie est immense.
Une déambulation commence pour notre boxeur-narrateur dont le passé surgit à mesure qu'il traverse sa ville en fête, à rebours de la foule. À l'époque, il était un jeune blanc des banlieues et avec son meilleur ami, Yacine Inoui, ils rêvaient de tout dépasser. La banlieue était leur terrain d'entraînement et Paris leur objectif ! À eux deux, lui en boxe, l'autre en art, ils formaient un duo incassable, soulevant l'enthousiasme des quartiers, inquiétant les nantis, jusqu'à ce que chacun atteigne le sommet de leurs arts... juste avant la révolte. Car les élans de la jeunesse et les premiers amours seront brisés par la violence et l'errance commencera.
2030, un ex-boxeur champion de France revient en banlieue parisienne où les « émeutes » des banlieues de 2005 ont changé le pays. Et si les minorités françaises étaient enfin représentées au gouvernement ?
[...] À partir des « émeutes » des banlieues de 2005, l’auteur imagine ce que serait la France si le vent avait tourné autrement. Et il imagine que l’extrême droite aurait rompu sous le poids de toutes les minorités françaises.
Le personnage est plutôt antipathique, son histoire invraisemblable, et il (ou le narrateur ?) a cette façon agaçante à la longue de toujours tout ramener à la couleur de peau ou à la nationalité : tous les personnages sont en premier lieu décrits de cette manière, ce qui fait que ça ne dévoile rien de leur caractère. Le style est sec, grave, et ponctué d’expressions qui se veulent poétiques mais qui heurtent la lecture.
En fait, la portée politique est la principale qualité de ce roman. C’est comme si les idées politiques étaient habillées par les personnages, et le procédé est très intéressant. On pourrait reprocher à ce roman son aspect peu plausible, presque naïf, quand on connaît l’ascension du FN depuis 30 ans et la baisse proportionnelle des partis de gauche. Quand bien même, ce roman soulève une problématique cruciale : l’identité française n’est plus seulement chrétienne, la France s’est nourrie depuis des siècles de la colonisation, et il est temps pour elle de l’accepter et d’en faire sa force. Nous aurons de l'or a le mérite de s’attaquer à la peur de l’islamisation, mais l'ensemble est tout de même moyen.
L'article entier sur Bibliolingus :
http://www.bibliolingus.fr/nous-aurons-de-l-or-jean-eric-boulin-a108797266
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !