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Il y a d'abord Julia. Mère de deux enfants, Lucie et Antoine, devenus des adolescents de plus en plus distants et bien peu loquaces. Le jour, elle préfère se tenir loin du tumulte du quotidien, plongée dans les vies et manuscrits des autres qu'elle tente de faire obéir aux règles et contraintes grammaticales. La nuit, elle s'inquiète, incorrigible, pour les siens. Pourtant, pour eux, « tout roule », comme dirait Lucie, l'école, les amis et même « l'après » déjà tout tracé.
Et puis, soudain, Lucie sombre dans le silence. Au creux de son ventre, se logent bien des soucis, et, pour Julia, l'impensable. Pas elle, si sage, si raisonnée, si prudente. Mère et fille embarquent dans un voyage qui les conduira jusqu'à la maison-tanière de Rose, confidente, modèle et refuge de Julia depuis l'adolescence. Trois générations de femmes se retrouvent alors sous le même toit, unies par ce lien invisible entre leurs ventres, leurs peurs, leurs révoltes et ces désirs qui ne s'évanouissent jamais tout à fait.
Avec une acuité bouleversante et une finesse singulière, Coralie Bru parvient à raconter à la fois l'anodin et l'exceptionnel et à esquisser, à travers Julia, Lucie et Rose, la véritable histoire d'une filiation féminine contemporaine.
Julia est mariée et mère de deux lycéens, Antoine et Lucie. Un jour, trouvant bizarre le comportement de sa fille de seize ans, elle comprend rapidement que celle-ci est enceinte. Lucie, qui souhaite avorter, lui demande de garder le secret et de ne rien dire à son père et à son frère…
Coralie a écrit, avec beaucoup de finesse et de justesse un récit accessible et fluide, qui se déroule sur quelques jours, et malgré les thèmes évoqués (avortement et sa logistique, deuil, histoire familiale lourde) qui auraient pu être pesants, l’humour n’est jamais très loin, et il y a des réflexions, voire même des scènes, que j’ai trouvées franchement drôles.
Les personnages sont très bien incarnés, avec une psychologie fouillée, et j’ai beaucoup aimé la relation qu’entretient Julia avec ses enfants, faite de confiance et de perplexité mêlées : Julia est en effet une femme assez particulière, solitaire et dans l’introspection, mais qui a, à son grand étonnement, une progéniture sociable, assez relax et sûre d’elle.
J’ai particulièrement apprécié le passage où sont réunies trois générations de femmes : Julia, Lucie, et Rose, la prof de lettres de Julia quand celle-ci était lycéenne, qui est à la fois son amie la plus chère, et une mère de substitution.
Un très beau roman intergénérationnel sur ce qu’est être une femme, sur les relations parent-enfant aussi.
Chronique d'un avortement
Le premier roman de Coralie Bru met en scène une adolescente qui se retrouve enceinte et demande l'aide de sa mère pour avorter. Un acte médical qui est tout sauf anodin et qui va transformer en profondeur la relation mère-fille.
Julia est correctrice pour une maison d'édition et se voit confier un manuscrit à lire de toute urgence après le décès de son auteur. Il lui fait désormais mettre les bouchées doubles pour que l'ouvrage parte au plus vite chez l'imprimeur. Mais son programme va être totalement bousculé lorsqu'elle comprend l'attitude un peu bizarre de sa fille. Ce que Lucie finit par lui confier, c'est qu'après une relation sexuelle sans préservatif elle se retrouve enceinte.
Encore adolescente, elle ne veut pas avouer son état à son père et espère le soutien de sa mère pour régler l'affaire au plus vite.
Rendez-vous est pris chez le médecin de famille qui entend défendre la vie et refuse de l'aider. Julia se tourne alors vers le planning familial et après avoir la confirmation que la grossesse n'en était qu'aux prémisses, Lucie est prise en charge et avale une première pilule abortive. Tout cela se fait sans que les hommes de la famille ne soient au courant, même si le mensonge met Julia mal à l’aise.
Elles décident de «faire passer la pilule» en se rendant chez Rose, l’amie de Julia. Cette dernière vit seule et les héberge avec toute la bienveillance dont elle est capable. Au fil des jours, elle deviendra la confidente de ses invitées.
Coralie Bru tisse des fils de plus en plus solides entre ces trois femmes de générations différentes. Car leur combat va vite devenir commun. Contre les misogynes de tout poil, contre le patriarcat, contre tous ceux qui refusent encore aujourd’hui de reconnaître aux femmes le droit de disposer de leur corps.
Avec ce roman, Coralie Bru passe avec bonheur de l’autoédition – elle a déjà publié quatre romans chez Librinova – à l’édition. L’occasion aussi de constater combien le travail avec une équipe éditoriale porte ses fruits lorsque l’on compare à l’édition originale. Le style est plus fluide, le récit plus resserré. Voici donc un «premier roman» riche de promesses.
https://urlz.fr/lyVp
https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2023/02/nos-jours-suspendus-de-coralie-bru.html
Julia est mère de deux enfants, Lucie et Antoine, devenus des adolescents de plus en plus distants et bien peu loquaces. Le jour, elle exerce son métier de correctrice, la nuit, elle s'inquiète pour les siens. Pourtant tout va bien pour eux, école, amis et même "l'après" déjà tout tracé.
Mais, soudain, Lucie sombre dans le silence. Au creux de son ventre, se loge bien des soucis et, pour Julia, l'impensable. Lucie, seize ans, si sage, si raisonnée, si prudente est enceinte de Tom avec qui elle entretient une relation stable. Lucie se confie à sa mère mais ne veut pas que son père soit mis au courant.
Lisa soutient sa fille et lui réaffirme qu'avorter est un droit fondamental. Mère et fille embarquent alors pour un voyage qui va les conduire jusqu'à la maison-tanière de Rose, la professeur de français de Julia au lycée, sa confidente, son modèle et son refuge depuis l'adolescence. Un refuge loin de tout, loin de leur vie quotidienne.
Ce récit relate quelques jours de la vie de Julia et de sa fille refugiées auprès de Rose dans des circonstances bien pénibles. C'est une parenthèse, des jours suspendus, qui renforce la relation mère-fille, offrant à Julia un moment de proximité inattendu avec sa fille. Elle va découvrir une Lucie qu'elle ne connaissait pas, moins futile qu'elle ne l'imaginait, prête à un combat collectif. Cette parenthèse renvoie aussi Julia à sa culpabilité de ne pas avoir pu empêcher ce qui arrive à sa fille, à sa propre maternité, aux fausses couches qu'elle a subies, à une certaine nostalgie de l'enfance de ses enfants quand elle se sentait indispensable pour eux.
L'auteure parvient très bien à décrire les centres d'intérêt et les comportements d'une adolescente le portable en permanence greffé à sa main, "obnubilée par son reflet et les filtres de ses applications" ainsi que les tourments d'une mère obsédée par son souci permanent de bien faire, sa retenue permanente pour ne pas vexer sa fille, pour n'en dire ni trop ni pas assez, son sentiment de solitude de mère qui s'occupe de tout et de tous sans que personne ne s'occupe d'elle, sa culpabilité permanente.
Rose apporte une bouffée de fraicheur avec sa personnalité, sa pudeur, son respect des autres, son discours complètement décomplexé par rapport à la maternité et à l'avortement.
Un roman sur le thème de la maternité, sur la relation mère-fille, sur la condition des femmes face à l'enfantement qui pourrait intéresser un lectorat adolescent.
Julia est une maman débordée et un peu désabusée. Fataliste, elle voit ses ados Antoine et Lucie s’éloigner, irrémédiablement, inexorablement. Son fils, en terminale, est un courant d’air et se consacre tout entier à ses études. Sa fille de 16 ans quant à elle s’épanouit dans une relation longue durée, atypique pour son jeune âge. Julia savoure chaque tentative de rapprochement et se rassure les voir épanouis, mais elle est nostalgique de l’époque pas si lointaine où elle connaissait chaque instant de leur vie. Mais quand Lucie réalise qu’elle est enceinte c’est à elle seule qu’elle vient livrer sa détresse et c’est à elle qu’elle demande de l’accompagner pour son avortement. Des jours suspendus entre Julia et Lucie, qui renforceront le lien qui les unit et qui renverront un livre Julia aux blessures de sa propre adolescence.
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Certains livres vous touchent et vous percutent, sans prévenir et sans qu’on s’y attende, et ce livre est de ceux là. Un livre très juste, plein de sensibilité sur un thème délicat et ô combien d’actualité. A partir de cet événement Coralie Bru aborde quantités de sujets qui m’ont profondément touchée: l’adolescence et le tsunami qu’il soulève dans les relations familiales, les relations mères filles, à la fois tendres et explosives, la maltraitance médicale faisant peser sur les seules femmes la culpabilité d’une grossesse non désirée, mais aussi la place des pères, à travers le portrait d’un papa exemplaire, le deuil ou les conflits de génération. Des sujets graves, et pourtant ce qui marque dans ce roman c’est la grande douceur qui s’en dégage. Pas de cris, pas de crises, mais de la bienveillance et une grande sérénité. Beaucoup de réalisme aussi, rien n’est édulcoré, et c’est ce qui le rend juste, percutant et intelligent. Un livre qui m’a touchée en tant que mère et que sans nul doute je vais faire lire à ma fille.
Lucie est une adolescente de 16 ans, enceinte et qui décide d’avorter. Sa mère Julia l’accompagne et se fait aider par son amie de toujours, Rose.
De façon un peu simpliste, on pourrait dire qu’il s’agit encore d’un roman de « nanas » écrit par une nana…
C’est cela, mais beaucoup plus : une véritable réflexion sur la maternité, l’avortement, la place des hommes dans ce processus.
C’est aussi le sens de la maternité, être mère quand les enfants grandissent, et vous échappent. Ne plus se sentir utile, quand tout le sens de la vie est centré sur les enfants.
Un ton très naturel, qui donne de la vivacité au récit. De la gravité, de l’émotion à certains passages, de l’humour à d’autres.
« C’est le seul sujet de discussion que je lui connaissais. Lorsque nous croisions quelqu’un, elle expédiait sa partie et sautait à la suivante : les enfants. Personne ne trouvait cela étrange, c’est ce que font la plupart des gens qui n’ont rien à se dire mais cherchent à se parler. »
Un roman juste qui aurait mérité un travail plus en profondeur.
Mais il est facile à lire et pose les bonnes questions.
Lu dans le cadre du prix orange 2023.
Je remercie la Fondation Orange et les Éditions Équateurs de m’avoir permis de découvrir cette auteure.
https://commelaplume.blogspot.com/
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