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Dans ces 21 textes, la grande nouvelliste espagnole s'interroge sur la violence contre les femmes sous toutes ses formes : physique, psychologique, morale, judiciaire, sociale. Sa plume directe et franche - teintée toutefois de l'humour et de l'ironie qui la caractérisent - évoque la brutalité, la jalousie et le despotisme, brosse le portrait de femmes victimes des hommes, parfois aussi d'elles-mêmes, fait le procès d'une société leur offrant peu d'horizons et condamnant durement leurs erreurs.
« Naufragées » est un recueil de 21 nouvelles qui ont pour sujet commun les violences faites aux femmes, dans toutes les classes de la société espagnole de la fin du 19ème siècle et du début du 20ème. Cette violence prend toutes les formes, physique, verbale, psychologique, sociale, et s’exerce en toute impunité ou presque, sans remords ni sentiment de culpabilité. Après tout, si l’homme s’énerve, c’est parce que la femme a forcément commis une erreur quelque part, non ?
A travers ces portraits de femmes victimes et soumises à la brutalité, la jalousie et la bêtise des hommes, l’auteure a voulu dénoncer la société patriarcale et conservatrice dans son ensemble, qui n’accorde aucune place ni liberté aux femmes et les considère à peine comme des êtres humains.
Le droit des femmes a toujours été le cheval de bataille d’Emilia Pardo Bazán (1851-1921), qui n’a jamais cessé de dénoncer leur triste condition à son époque, et d’y sensibiliser ses contemporains. Pionnière de la cause des femmes, elle a cherché, par ses chroniques publiées dans les journaux et par ses nouvelles, à convaincre les hommes de respecter les femmes, et les femmes de faire valoir leurs droits.
Les textes de ce recueil racontent des histoires très dures, dans lesquelles l’espoir d’émancipation est absent, à peine imaginable. Ils se lisent très vite, tant l’écriture est fluide et va droit au but. Avec une plume trempée une encre teintée d’ironie et de lucidité, Emilia Pardo Bazán a le don de la chute brutale et du texte percutant, qui veut marquer les esprits.
Et (malheureusement) ce « Naufragées » est un recueil décidément bien moderne et universel puisque, un siècle et quelque plus tard, le combat pour le droit des femmes n’est toujours pas gagné.
PS : ce livre n’est pas seulement un texte beau et fort, c’est aussi un bel objet, joliment et finement illustré par Anne Buguet.
En partenariat avec les Editions La Reine Blanche via une opération Masse Critique de Babelio.
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