L'auteur de "L'allègement des vernis" vous dévoile 10 précieux conseils de lecture
Le roman, publié en 1925, raconte la journée d'une femme élégante de Londres, en mêlant impressions présentes et souvenirs, personnages surgis du passé, comme un ancien amour, ou membres de sa famille et de son entourage. Ce grand monologue intérieur exprime la difficulté de relier soi et les autres, le présent et le passé, le langage et le silence, le mouvement et l'immobilité. La qualité la plus importante du livre est d'être un roman poétique, porté par la musique d'une phrase chantante et comme ailée. Les impressions y deviennent des aventures. C'est pourquoi c'est peut-être le chef-d'oeuvre de l'auteur - la plus grande romancière anglaise du XXe siècle.
L'auteur de "L'allègement des vernis" vous dévoile 10 précieux conseils de lecture
La romancière a sélectionné pour vous 10 lectures indispensables
Emblématiques d'une époque, frondeuses, révoltées, sulfureuses ou imaginatives mais surtout libres, les femmes écrivains ont su imposer une légitimité dans un contexte qui ne leur a pas troujours été favorable. Certaines sont devenues des références dans un genre littéraire spécifique comme le roman (Françoise Sagan), le carnet de voyage (Ella Maillart, le thriller (Mo Hayder ou Fred Vargas) ou l'essai (Elisabeth Badinter), il vous vient spontanément un nom à l'esprit. Par Hassina Mimoune
L’un de romans les plus connus de Virginia Woolf, édité en 1925, « Mrs Dalloway ». Qui a priori peut paraître suranné, mais qui sera toujours moderne par son style d’écriture qui insuffle un art du récit en s'intéressant au flux de conscience, c'est-à-dire au flot de pensées et de sensations qui traversent l'esprit des personnages.
Dans une ambiance littéraire de la haute société anglaise, l’auteure retrace la journée d’une femme de la haute bourgeoisie. À ne pas rapprocher de « Vingt-quatre heures de la vie d’une femme »de Stefan Zweig, une femme qui confie au narrateur le récit de rencontre amoureuse avec un jeune homme. Ainsi en juin 1923, Clarissa Dalloway qui déambule dans les environs de Big Ben, réfléchit au choix de l’époux qu’elle a choisi il y a quelques années, en l’occurrence Richard Dalloway au lieu de Peter Walh. Un choix qui représente le respect des convenances, de son bien-être social au détriment de son amour de jeunesse. Et, en parallèle, sur la réception qu’elle doit organiser le soir chez elle, avec la présence du Premier ministre.
À l’instar, de son héroïne qui avait un penchant pour l’amour lesbien ; et une fascination pour les thèmes de l’eau ; il en fut de même pour Virginia Woolf.
Il n’y a pas d’intrigue allant crescendo vers un épilogue attendu ou non ; mais plutôt une suite de rêveries, d’états d’âme, de suites de réflexions qui passent parfois du coq à l’âne. Car Clarissa au milieu de toutes ses digressions, s’adosse à ce qu’elle aime, et c’est tout simplement la vie.
Ce roman classé comme l’un de ses plus grands succès, classe Virginia Woolf comme l’une des plus grandes romancières anglaises, et laisse entrevoir la vision de la dépression qui en permanence l’habitera. Et comme un nuage qui voile le soleil, le silence tombe avec pudeur sur le destin de cette femme émérite. J’ai apprécié ce roman à lire non pas d’une traite, mais plutôt en suivant les circonvolutions existentielles de la romancière, qui dans la déception de voir Mrs Dalloway s’épanouir dans la représentation de la foire aux vanités et regarder Clarissa s’étioler dans le sentiment d’avoir rater sa vie.
À Londres, en cette journée de mi-juin 1923, Clarissa Dalloway (qui vient d’entrer dans sa cinquante deuxième année) a beaucoup à faire. Elle doit organiser une somptueuse soirée au nom de son époux Richard (on dit même que le Premier Ministre sera présent !) Pour se faire, elle doit s’occuper des fleurs, de la bonne marche générale de sa maison, comme des tâches à attribuer à ses domestiques …
Clarissa Dalloway se laisse tout de même aller à des rêveries intérieures … Et si elle est furieuse de découvrir que son époux vient d’être invité à déjeuner (sans elle !) par Lady Bruton, il va bien falloir qu’elle se concentre sur sa robe verte à recoudre …
En ce jour pas comme les autres, son amoureux de jadis (Peter Walsh) – éconduit car il n’avait pas autant de prestige que Richard Dalloway – vient tout juste de débarquer des Indes, pour lui faire une petite visite, avant de se rendre à la campagne. Faut-il l’inviter – ou non – à sa soirée ? …
Virginia Woolf met également en scène un personnage sombre, d’une trentaine d’années, (Septimus Warren Smith) qui – cinq ans après la fin de la « Grande Guerre » – ne s’est toujours pas remis de sa cruelle expérience militaire. Il souffre d’un profond traumatisme (et pense même au suicide …) Son épouse Lucrezia (Rezia) désorientée par le – plus que lamentable – état psychologique de ce dernier, se demande si elle peut réellement se fier à l’opinion du Docteur Holmes (qui semble minimiser la situation pourtant dramatique …)
Mais qui est la « vraie » Mrs Dalloway : la femme qui est en représentation ou celle qui a fait taire ses pulsions et ses désirs les plus intimes ? … Regretterait-elle ses choix d’antan ? …
Je ne mentirai pas : je ne suis pas une grande admiratrice de Virginia Woolf – sans contester le moins du monde son talent d’auteure ! J’éprouve une certaine difficulté à m’émouvoir – ou encore à m’extasier – devant son écriture (comme avec celle de Proust, dont on compare le style pour ce roman, justement …) Ça ne se commande pas. Ça ne s’explique pas plus ! Et donc, inutile de le nier : je me suis un tantinet ennuyée, au cours de cette lecture …
Un must!
Une journée dans la vie de Mrs Dalloway: cela semble banal, et ça pourrait l'être si la plume magique de Virginia Woolf n'insufflait pas une vie intense dans ce court roman. On vit la vie des personnages et des londoniens de l'époque. Une leçon d'écriture, et un plaisir pour les dévoreurs de romans!
Un livre essentiel d'une essentielle de la littérature. Je l'ai lu plusieurs fois découvrant à chaque fois combien il m'était essentiel. Le résumé ne résume rien alors le lire, en prenant son temps...
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