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Le narrateur est au chevet de sa mère. C'est la nuit, dans un hôpital. Près du corps qui s'est endormi et ne se réveillera plus, le narrateur évoque à voix haute leur vie d'autrefois. Dans une langue poétique et sensible, Xavier Houssin raconte son enfance - fils unique et chéri de sa mère qui l'a mis au monde en l'absence du père -, la rue d'Avelghem, le Nord et la Normandie.
Le lendemain, commence l'après. L'organisation des funérailles. Des journées hors du temps, pendant lesquelles le narrateur enveloppe de mots sa mère disparue.
Xavier Houssin place en exergue de son livre une phrase du journal de Loti qui annonce la mort de sa mère : Je suis en bas, dans la petite salle à manger, écrivant à tous la même dépêche : « Ma mère vient de m'ouvrir ». Lapsus qu'il fait sien tout au long de ces pages émouvantes.
Xavier Houssin est né à Paris en 1955. Chroniqueur au "Monde des livres" et dans la presse hebdomadaire, il collabore également à l'émission "Jeux d'épreuves" sur France Culture.
Il est également l'auteur, aux éditions Buchet-Chastel, de trois romans : "La Ballade de Lola" (2003), "16 rue d'Avelghem"(2004) et "Le premier pas suffit" (2005).
Dans ce récit, l'auteur raconte avec justesse et des mots simples le décès de sa chère mère de 88 ans : "C'est fini. Ses yeux étaient fermés. Oh, mon Dieu, nous y sommes. Minuit moins vingt minutes. J'ai entendu de moi sortir un long cri rauque. Je me suis effondré sur le lit en pleurant".
Ce texte touchant alterne présent et passé. L'hospitalisation avec la perfusion, la respiration difficile : "elle était immobile, les yeux ouverts sur rien, un bras contre son flanc. L'autre piqué d'une aiguille maintenue au sparadrap à la saignée du coude". Et plus tard la préparation des obsèques et l'enterrement : "Encore une journée de formalités diverses. Démarches à la mairie. Soins de conservation […] Le curé de Saint-Pair concélébrait la messe […] Nous avons récité les dernières prières".
Le récit est entrecoupé de beaux souvenirs d'enfance que Xavier Houssin a partagé avec sa mère à Senlis (Oise) et en Normandie.
Le narrateur est désormais confronté à une épreuve difficile celle du deuil, l'absence de sa mère. Hélas, le poème déchiré de Claudel (faisant office de tombeau) jeté dans sa tombe n'y changera rien : "J'ai déchiré le texte de Claudel en tout petits morceaux. Les ai laissés tomber dans la terre de sa tombe. J'enveloppais de mots ma mère disparue. Mon Dieu qu'il faisait beau. C'est fini. C'est fini".
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