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Naraa Dash est née en 1971 dans un village de l’ouest de la Mongolie. Avant-dernière d’une fratrie de huit enfants, elle perd sa mère à l’âge de six ans, et se voit très tôt confier la responsabilité du foyer par son père, souvent absent en raison de son travail de conducteur de camion. Le salaire de celui-ci suffit tout juste à nourrir la famille, mais il n’hésite cependant pas à dépenser le peu qu’il reste pour permettre à ses enfants de s’instruire et se cultiver : places de cinéma, poste de radio,… Très ouvert d’esprit, il rêve de voir ses enfants étudier à l’université.
Naraa a bien enregistré la consigne, dès son plus jeune âge. Travailleuse, ambitieuse, et malgré une enfance défavorisée dans une région au climat très rigoureux et un pays sous le joug soviétique, elle partira à Oulan-Bator, occupera plusieurs boulots précaires, apprendra le français. Son acharnement sera tel qu’il lui permettra de voyager en France, de s’y faire des amis et de s’y installer pendant quelques années avant de rentrer au pays pour y ouvrir une agence de voyages. Son ardeur et sa volonté à se faire une place au soleil l’entraînent dans diverses expériences professionnelles, jusqu’à devenir conseillère en image et communication auprès de l’élite politique mongole.
Ce livre ne brille pas par ses qualités littéraires, mais on ressent très fort toute l’énergie vitale de Naraa Dash, son amour et son admiration pour ce père qui lui a montré le chemin de l’indépendance.
La dernière partie, sur la vie adulte de Naraa, m’a parue un peu bâclée, comme si elle était pressée de terminer : on s’y perd dans la chronologie, on ne comprend pas bien les circonstances de ses allers-retours en France et de ses changements d’emploi, ni comment elle se retrouve embarquée dans une aventure cinématographique avec Cécile de France (film « Un monde plus grand »).
L’éditeur aurait aussi pu se fendre d’une relecture plus attentive, puisque Naraa donne deux versions, qui m’ont semblé peu compatibles, des circonstances dans lesquelles elle apprend le décès de son père.
A part ces bémols, ce récit autobiographique, qui se lit très facilement, permet non seulement de découvrir le parcours assez extraordinaire de Naraa, mais aussi d’en apprendre sur le mode de vie et les traditions d’un pays qui a découvert le capitalisme à l’aube des années 1990 et qui reste coincé entre ses deux encombrants voisins, la Chine et la Russie.
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