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De loin, ça ressemble à un grabouillage, de près c'est de la schizo-philosophie, drôle. Tout étant dans tout, comme d'hab', la Petite Personne c'est toi quand t'es introspectif, mais c'est aussi l'auteur se roulant en boule sur lui-même ; ça se prend pour Dieu et pour rien, c'est du haïku en dessin, minimaliste, incomparable car vraiment original... et surtout irracontable en dix lignes. Faut voir !
Charlie Hebdo Perrine ROUILLON est cinéaste de formation. Son nom est désormais inséparable de la Petite Personne, dont les heurs et malheurs ont déjà donné plusieurs volumes, notamment au Seuil : Le diable, l'amoureux et la photocopine, Mona-Mie et La Petite Personne et la mort.
Connaissez-vous la petite personne ? Elle naît de la plume tenue par la main de Perrine Rouillon. Le premier coup d'oeil donne l'impression qu'elle ressemble à un vague gribouillis, autant dire à rien du tout. Un peu d'attention, de celle que l'on doit toujours prêter à toutes les personnes, et voici qu'elle s'incarne, qu'elle prend vie et ne la quitte plus... même quand la dernière page est tournée.
Un cercle évasif, une mèche en zigzag, des bras et des cannes fil-de-fer, la colonne vertébrale en parenthèse, le tout assemblé dans le vide blanc des pages, voilà la petite personne. Elle a le bagout, l'insolence et la lucidité des jeunes enfants et l'insistance d'une voix intérieure que l'on souhaiterait parfois moins pénétrante. Elle vient titiller sa créatrice par ses revendications, ses questions existentielles, ses gros chagrins et ses incertitudes soudaines quant à son véritable statut : dessin en mots ? Personne ou personnage ? Image à lire ? Ce n'est ni à elle, ni à nous de décider ! Elle n'a pas fini de gratouiller des thèmes importants, cette petite personne ! Mais avec elle même la mort n'a plus le dernier mot. Et quand elle est confrontée à d'autres petites personnes, peut-être ratées, probablement imparfaites, elle prend la forme d'une sorte de repentir, celui que peut ressentir tout auteur lorsqu'il décide du destin de ses personnages.
Comment vous dire ? Je sais bien que seuls un cercle évasif, une mèche en zigzag, des bras et des cannes fil-de-fer, la colonne vertébrale en parenthèse tracés à la plume sur du papier n'en font pas une personne réelle. Intellectuellement je le sais. Indiscutablement je le sais. N'empêche... j'ai envie de lui répondre, j'ai envie de l'interroger, j'ai envie de la prendre dans mes bras pour la réconforter et quand elle disparaît à la césure d'une page, quand elle s'efface (ou plutôt est effacée), elle me manque immédiatement !
Que voulez-vous ? C'est vraiment quelqu'un cette petite personne !
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