"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Bandian vit seul dans son appartement peuplé de plantes à Pigalle. Serbe d'origine, il se rappelle pourquoi il est arrivé à Paris, moins ce qui l'a poussé à y rester. Sa vie va basculer le jour où on lui confie un contrat pas comme les autres : tuer un magnat de l'armement français, spécialisé dans les drones de combat. Tueur à gages, Bandian aspire pourtant à autre chose, qu'il entraperçoit depuis sa rencontre avec Ailis, jeune photographe noctambule, et son cercle d'amis - son salut ? D'abord accueillante, sa nouvelle famille d'artistes sûrs de leurs goûts, immergés dans la contre-culture techno, témoignera de nuances dans la cruauté dont il ne soupçonnait pas l'existence. Après s'être essayé à la sophistication, Bandian renouera-t-il avec la férocité de ses débuts ?
Enorme coup de cœur pour cet auteur et son premier roman. Un style unique, sombre et percutant qui ne m’a pas laissée indifférente. Une histoire avec un personnage central qui prend toute la place et fait le vide autour de lui. Pas étonnant pour un tueur à gages venu de Serbie. La solitude de Bandian est comme une marque de fabrique. Il essaie cependant de se rapprocher des autres, le soir dans des bars ou des discothèques glauques. Sa consommation de produit illicite est impressionnante et l’auteur excelle dans la description des effets que cela entraîne chez Bandian. Un jour un nouveau contrat arrive qui va venir bouleverser une vie déjà bien confuse. On ressent tout la violence qu’il porte en lui et qui est constamment à fleur de peau, prête à surgir à la moindre contrariété, ce qui en fait un personnage froid, ultra violent et pour tout dire effrayant et pourtant... Je me suis attachée à ce personnage tout en contradiction, capable du pire sans l’ombre d’une hésitation, intelligent et sensible voir sentimental. Parallèlement, il va rencontrer la belle et enigmatique Ailis, qui lui donne envie de renouveau. Un nouveau cercle d’amis artistes se dessine, qui semble vouloir l’adopter mais bien vite rivalités et jalousies font leur apparition. J’ai beaucoup aimé le style incisif et franc de l’auteur, sa façon de nous emmener dans des lieux désaffectés dans le style urbex, vers lesquels je ne me serais jamais approchée. Pourtant en compagnie de la jeune photographe, il est capable de nous faire ressentir du romantisme entre les odeurs d’urine et les seringues éparpillées. Que dire des dialogues qui coulent, fluides et plus vrais que nature. Dans le monde de la nuit, il est dans son élément et on ressort grisé pour ne pas dire déchiré. J’aimerai beaucoup retrouver ce personnage et voir son évolution dans un futur proche. Bonne lecture.
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