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Le 8 août 1961, la Chine pleura la mort d'un de ses artistes les plus populaires : Mei Lanfang. Ce chanteur de l'Opéra de Pékin, qui faisait frémir d'émotion ses diverses audiences lors de ses interprétations de rôles féminins, commença sa carrière en 1904, à l'âge de dix ans. Pendant des heures, il entraîna sa voix, appris la danse et répéta ses acrobaties, jusqu'à atteindre un niveau de raffinement qui le propulsa en Chine, mais également sur la scène internationale.
Yin Ling retrace d'un trait délicat la vie et la carrière de ce personnage extraordinaire, et nous offre également une plongée dans l'univers magique et méconnu de l'Opéra de Pékin.
Mei Lanfang était un chanteur de l'Opéra de Pékin, l'un des plus populaires du XIXème siècle. Il fut le premier artiste à présenter l'Opéra de Pékin hors de Chine, ce qui le rendit célèbre dans le monde entier. Cette bande dessinée chinoise revient sur ses jeunes années, son apprentissage et ses premiers pas sur scène.
Lin Ying nous présente un mode dur, où de jeunes garçons subissent un entrainement pluridisciplinaire rigoureux : chants (paroles et voix), danses, acrobaties... sont répétés jusqu'à épuisement ; le corps doit être souple et l'esprit vif afin de percer dans le monde fermé de l'opéra, et les erreurs ou manques d'attention sont sévèrement punis. Une fois promu chanteur la célébrité est acquise par protection, il faut plaire aux personnes influentes, quitte à vendre son corps et son âme ! A travers le parcours de deux jeunes apprentis chanteurs, Wanhua (Mei Lanfang) et Huixin, nous assistons à deux modes d'apprentissage et à deux visions du métier.
Cette incursion dans l'univers de l'Opéra de Pékin est très intéressante, d'autant plus que des notes de bas de page et une postface nous donnent des clés de compréhension de la culture chinoise du début du XIXème siècle. C'est l'aspect de la bande dessinée que j'ai le plus apprécié, j'ai découvert un monde totalement inconnu pour moi, avec ses codes si particuliers.
L'intrigue est également intéressante, nous faisons connaissance avec de jeunes chanteurs qui se consacrent entièrement à leur art ainsi qu'avec leur aînés, cela nous permet de voir différents moments de la vie de chanteur et d'aborder différentes thématiques en fonction de l'âge. Mon seul problème concerne le manque d'empathie que j'ai ressenti vis à vis de ces personnages : malgré leurs qualités ou leurs souffrances je n'ai pas réussi à m'attacher à eux, je suis vraiment restée à l'extérieur de l'histoire.
Concernant les illustrations, Lin Ying nous gratifie de costumes somptueux, riches en détails, et de décors vides ou minimalistes qui permettent de se concentrer sur les personnages et leurs expressions. J'ai trouvé les dessins très beaux, fins et délicats, superbement mis en valeur par le noir et blanc. J'ai cependant eu un peu de mal à reconnaitre certains personnages qui se ressemblaient beaucoup, c'est dommage.
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