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Les parents de Robin Walter revendent leur maison famililale dans laquelle il a vécu une trentaine d'années. Maria, leur femme de ménage, véritable seconde maman de Robin, va donc devoir les quitter. Pour Robin, c'est l'occasion de l'interroger sur le passé de cette femme remarquable, et peut-être même d'en faire une bande dessinée. A l'histoire de Maria se retrouve en filigrane celle de la dictature portugaise et de l'immigration qui en a découlé durant les années 70.
Il y a 50 ans au Portugal, avec la révolution des œillets, prenait fin l’une des plus longues dictatures européennes. Ces événements qui eurent lieu en avril 1974 marquèrent la fin du régime dictatorial mis en place par António de Oliveira Salazar en 1933. Ce dernier, décédé en juillet 1970, avait été remplacé par Marcelo Caetano.
L’Estado Novo et la chape de plomb mise en place sur le pays allaient disparaître au profit d’un régime démocratique, toujours en vigueur depuis cette date.
Cette dictature, une de celles dont on parle le moins, a néanmoins trouvé sa place dans quelques bandes dessinées, parmi lesquelles Maria et Salazar de Robin Walter sortie en 2017. À l’occasion de cette commémoration, Les éditions Des Ronds dans l’O sortent une nouvelle édition de ce témoignage.
En effet, Maria existe vraiment. Elle est la personne qui travaillait chez les parents de Robin Walter quand il était enfant. Il a grandi à ses côtés et ce sont ses paroles qu’il a décidé de mettre en avant. Avec attention et beaucoup d’affection, l’auteur a écouté celle qui avait quitté le Portugal, alors qu’elle était une toute jeune maman, pour débuter avec son mari Manuel, qui l’avait précédée, une nouvelle vie dans un pays démocratique.
Avec de nombreux retours en arrière, Robin Walter présente ses propres souvenirs et les conjugue avec ceux que lui raconte Maria.
Ce récit est pour eux l’occasion d’évoquer les difficultés rencontrées, à leur arrivée en France, par celles et ceux qui avaient décidé de fuir la dictature, pour des raisons politiques et économiques.
Un témoignage direct sur les conditions de vie difficiles subies par ces familles, qui pour certaines durent “habiter” dans des bidonvilles, comme à Champigny-sur-Marne. Ce ne fut pas le cas pour Maria et sa famille.
Cet album, en noir et blanc, nous permet également de découvrir ce que fut le régime dictatorial de Salazar, qui fit du Portugal un pays appauvri et isolé. Une situation sans aucune commune mesure avec le magnifique pays que nous connaissons aujourd'hui.
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