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Détesté par les uns, adulé par les autres, Jean-Paul Marat est le plus controversé et le plus méconnu des grands acteurs de la Révolution française. Médecin et penseur au temps des Lumières, il subit l'hostilité ou l'indifférence de Voltaire et de Condorcet. Journaliste engagé, Marat illustre l'explosion de la presse d'opinion, le quatrième pouvoir, à travers son quotidien, l'Ami du Peuple, au fil de 685 numéros souvent censurés et publiés dans la clandestinité. Élu à la Convention, accusé d'aspirer à la dictature, associé à Danton et Robespierre, il est acquitté triomphalement par le Tribunal révolutionnaire, avant d'être assassiné, le 13 juillet 1793, par Charlotte Corday.
Après sa mort, sublimée par le tableau de David, commence pour Marat une existence posthume, non moins agitée que la première. Héros d'un culte inouï rendu au « martyr de la Liberté » pendant la Terreur, il devient ensuite un anti-héros absolu, victime d'une « dépanthéonisation » spectaculaire. Dès lors, des mythes tenaces, des légendes inconciliables - dorée ou « maratiste », d'un côté, noire ou « anti-maratiste », de l'autre - s'affrontent et brouillent notre compréhension du personnage.
Recentrant les analyses sur les documents et les archives, donnant la parole au principal intéressé, Serge Bianchi se propose de réduire, voire d'abolir, le fossé creusé entre ces mémoires si contrastées et la biographie de celui qui se voulut « l'Ami du Peuple ».
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