"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Des tranchées d'Argonne à Monrovia en passant par Dakar, New York et Paris, une fresque romanesque puissante qui court d'une guerre mondiale à l'autre, rythmée par les accents vibrants du jazz.
1918. Percussionniste virtuose à l'école des djembés de Gorée, Jules, interprète du régiment de Noirs américains sur le front de cette France ravagée qu'il ne connaît qu'à travers Maupassant, vit à l'aube de l'armistice un amour éphémère avec l'épouse d'une « gueule cassée ». Ce souvenir indélébile l'accompagnera après la guerre dans son long périple à travers l'Amérique bouillonnante des Années folles, quand il rejoint le jazz-band de ses anciens compagnons de guerre, en tournée dans le Sud raciste, puis triomphe au célèbre Cotton Club de New York.
Sa vie croise celle de Joséphine Baker qui l'emmène, avec sa Revue nègre, à Paris où l'amitié qu'il scelle avec l'écrivain-espion Graham Greene les entraîne dans une périlleuse expédition en Afrique. Ils iront jusqu'à Monrovia, capitale du Liberia, sur les traces de Julius Washington, l'arrière-grand-père de Jules, premier grand reporter photographe noir américain. Alors que de nouveau une guerre s'annonce, Jules s'installe à Mamba Point, dans la maison de Julius, l'homme qui a tenté de révéler la véritable histoire de ce pays : celle de ces esclaves affranchis envoyés en Afrique pour bâtir une nation libre. Un rêve devenu cauchemar.
Christophe Naigeon fait partie de la Sélection des Talents Cultura 2021, catégorie Roman. Il a été grand reporter et documentariste en Afrique pendant 25 ans.
Son connaissance et son expertise de ce continent donnent à son premier roman de la consistance, de l’épaisseur (et je ne parle pas des 536 pages du livre ! ).
La quatrième de couverture dit : « Des tranchées d’Argonne à Monrovia en passant par Dakar, New York et Paris, une fresque romanesque puissante qui court d’une guerre mondiale à l’autre, rythmée par les accents vibrants du jazz ».
Oui, mais pas que ! En suivant la vie du personnage principal, Jules Canot, percussionniste de génie, sénégalais ayant combattu dans les tranchées en Alsace en 1918, j’ai appris plein de choses :
que des esclaves affranchis étaient partis des Etats-Unis pour aller s’installer en Afrique et créer un nouveau pays : le Liberia
que le gouvernement des Etats-Unis ont décidé d’y empêcher l’installation de trop d’Afro-américains car il y avait un intérêt économique colossal : le caoutchouc. Monsieur Firestone a donc fait abattre des quantités d’arbres pour les remplacer par des milliers d’hévéas.
que les Afro-américains installés au Liberia se sont très mal conduits et comportés envers les autochtones
» Bien sûr , je ne crois pas que ce pays qui porte comme une indélébile marque de mensonge le si joli nom de Liberté va soudain devenir un havre de fraternité et de tolérance pour tous les Noirs qui s’y trouvent, descendants des colons venus d’Amérique ou peuples autochtones. (…) Ils tuent maintenant ces intrus, ces usurpateurs, mais c’est il y a cent cinquante huit ans qu’ils auraient dû les rejeter à la mer, ne jamais les laisser fouler la terre africaine. Ils ne savaient pas que ces pauvres types, malades, rendus idiots par l’esclavage, effarés de ce qu’ils découvraient de leur « Terre promise » allaient devenir leurs tyrans. »
Au fil de l’histoire, Jules croise beaucoup de monde : Joséphine Baker, Graham Greene et bien d’autres, retrouve une branche de sa famille dans le Maine.
Pas de temps mort dans ce roman passionnant que je vous invite à découvrir.
Une véritable saga qui suit Jules Canot, Africain de Gorée, percussionniste de génie de 1918 dans les tranchées d’Argonne lors de la Grande Guerre à 1980 à Dartmouth (USA).
Nous croisons les destins de Diane qui habite New York et qui découvre par hasard que ses racines sont communes à Julius, ce musicien en tournée dans sa ville.
Nous allons parcourir l’histoire de ce peuple africain, de la traite des esclaves au militantisme américain, nous vivrons la ségrégation. Nous sillonnerons le monde, de la France au Libéria en passant par les Etats Unis, nous assisterons à l’avènement du jazz, du Duke, de Joséphine Baker, nous irons sur les traces des romans de Graham Green, tout cela au travers du récit de la riche vie du personnage principal : Julius Canot, que nous suivons jusqu’à sa mort en 1980 à Dartmouth où la boucle historique sera bouclée.
Un livre plein d’espoir et d’enseignement et très documenté sur l’histoire de ce peuple opprimé, exploité mais tout de même libre de son destin et heureux.
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