"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Au début des années 1980, à la fac de Luton, près de Londres, Robbie, un adolescent de 17 ans né à Dublin, fait la connaissance de Fran, jeune homme d'origine vietnamienne incroyablement libre et extra- vagant. De leur étonnante amitié naît « The Ships in the Night », un groupe de rock, que rejoignent les jumeaux Trez et Seán. De leurs débuts en Angleterre et aux États-Unis jusqu'à leur succès inattendu, et sans occulter leur séparation, Robbie tente de se sou- venir de tout, bien des années plus tard. Alcoolique repenti, il ne joue plus de guitare et n'a pas revu Fran depuis la dissolution du groupe. En écrivant leur his- toire commune, c'est un ami, un frère, qu'il cherche à retrouver. C'est alors que Trez et Seán organisent une soirée à Dublin pour les réunir tous...
Roman musical, Maintenant ou jamais est aussi le huis-clos psychologique de quatre jeunes gens liés pour toujours par les aventures rock de leur jeu- nesse. Un récit sur l'amitié, ainsi qu'un témoignage ironique sur les dérives du star système et l'impor- tance en Grande-Bretagne de la musique pop rock des années 1980.
Histoire d'un groupe de rock si mythique qu'il ne peut être que fictif, Maintenant ou jamais dresse surtout le portrait d'un groupe d'amis. Avec sa rude sensibilité, à l'irlandaise, Joseph O'Connor retrace les faux-semblants du destin d'un homme, ses errances et ses manques de confiances mais aussi l'amour qu'il parvient à susciter. Un roman musical, avec la langue inventive et fluide nécessaire à ce type de projets, magistral et d'une belle intelligence.
La suite de ma chronique est à retrouver ici :
https://viduite.wordpress.com/2017/10/02/maintenant-ou-jamais-joseph-oconnor
Fans de rock, vous allez adorer. Les autres s’intéresseront davantage à cette histoire d’amitié qui bouscule la vie des quatre membres d’ un groupe irlandais fictif des années 80, The ships in the night.
Robbie Goulding, fils d’émigrés irlandais, rencontre Francis Mulvey à l’université de Luton, ville proche de Londres. Fran, ce garçon maquillé au look étrange l’intrigue et l’attire. Originaire d’un orphelinat Vietnamien, adopté en premier lieu par un couple irlandais de « salopards », puis par les Mulvey, Fran est un adolescent rebelle, fracassé de l’intérieur.
Robbie lui fait découvrir la musique et sa famille l’accueille avec humour et réserve.
» Ses yeux étaient comme des lacs froids. Il faisait penser à ces chapelles délabrées qu’on trouve dans le Nord battues par les éléments, mais qui résistent encore. »
Rejoint par Trez, une jeune violoncelliste et son frère, Sean, un joueur de batterie occasionnel, ils montent un petit groupe, jouant dans les squares.
» Trez est la musicienne la plus douée que j’ai jamais rencontrée, un vrai prodige vingt-quatre carats qui jouait depuis qu’elle avait cinq ans. Fran, avec le temps, allait se révéler un artiste si unique en son genre qu’il aurait pu réécrire les règles de son mode d’expression. Mais c’est Seán Sherlock et personne d’autre qui a fait de nous un groupe, à la dure, sur un tempo d’enfer. Ce garçon était capable de diviser le temps en tranches magnifiques, de retourner les rythmes à l’envers, de les renverser, tandis que le battement insistant et sourd de son irrésistible pied droit sans pareil assenait une basse vicieuse. »
Le groupe donne son premier concert en juin 1983, les critiques presse sont mauvaises. Un héritage inattendu de Fran permet au groupe de s’installer à Londres. Premier enregistrement en studio, envoi d’une cassette vers les radios et télés, concerts universitaires, déplacements dans une voiture d’occasion tractant une remorque à chevaux. Robbie a arrêté ses études, Fran devient de plus en plus accroc à l’héroïne mais même si le groupe peine à vivre ensemble, la reconnaissance commence à venir avec la diffusion d’un titre sur Radio 1.
C’est pourtant le moment que choisit Fran pour lâcher le groupe. Trez part étudier aux États-Unis.
L’amitié prend le pas et les trois garçons traversent l’Atlantique.
Tout repart à zéro. Vie dans les squats, défonce, musique dans Washington Square Park jusqu’à se faire remarquer par le propriétaire d’un petit label, Eric Wallace.
Les années 85 et 86 sont enfin celles du succès jalonnées toutefois par les frasques de Fran et qui sera la gloire et la perdition du groupe.
Vingt-cinq ans après, on retrouve Robbie, ruiné par les procès et fracassé par les déceptions et l’abus d’alcool. Alors que le succès de Fran en solo est éclatant, lui galère dans la misère et les problèmes de santé. Si il aime toujours la musique, il s’en est éloigné le plus possible. Alors qu’elle est pourtant sa seule voie de guérison.
« Quand on entend » You make me feel like a natural woman » ou » The first time I ever saw your face », on sait que malgré toute notre violence et notre vulgarité, nous ne sommes pas des primates- et même si la vanité, la haine, la fragilité, la concupiscence, la stupidité, la cruauté et toutes les petites choses vicieuses du quotidien existent, il y a aussi Bessie Smith et Cole Porter. »
Trez qui connaît bien son ami lui propose de remonter sur scène à Dublin. Mais en trio puisque Fran fait cavalier seul.
C’est sans aucun doute pour moi, la partie la plus touchante. Robbie Goulding, irlandais hypersensible, nostalgique du passé, blessé par l’attitude de Fran, son meilleur ami doit affronter ses démons.
» En fait, « goulding », c’est un verbe, ça veut dire ressasser pendant trop longtemps sans jamais tourner la page. »
La musique, la création artistique, les aléas et les joies de la scène, les galères des concerts, les personnalités différentes et parfois incompatibles d’un groupe sont autant de thèmes qui rythment ce roman. On ne peut que vibrer pour les rêves de ces jeunes qui voient en la musique un moyen de sortir de leur ennui provincial, de leurs drames d’enfance. Les galères rassemblent, le succès et l’argent déstabilisent les jeunes gens, surtout ceux meurtris par un terrible passé. L’amitié peut-elle résister à certaines épreuves?
Un très beau roman qui m’a surtout convaincue par sa mise en place et sa dernière partie ( les parties liées aux relations amicales). Mais les années américaines, les années concert, si elles m’ont paru un peu plus lourdes, malgré de superbes rencontres avec Patti Smith par exemple ou plus rapidement Dylan, raviront les spécialistes de musique.
Lechatquilit.e-monsite.com
J'ai lu ce livre jusqu'à la 50eme page sans aucun intérêt ni plaisir.
Au début des années 80, Robbie Goulding rencontre Fran Mulvey dans les couloirs de la fac de Luton, une petite ville de la banlieue de Londres. Evènement a priori anodin mais fondateur pour le reste de la vie de ce jeune irlandais, expatrié en Angleterre après un drame familial. Comme lui, Fran est irlandais mais il est né au Vietnam et a connu une enfance malheureuse après des tentatives d'adoption ratées par des familles peu aimantes. Mais quand Robbie mène une vie plutôt morne en se fondant dans la masse des étudiants plus ou moins motivés, Fran est un être flamboyant, charismatique, énigmatique, un rebelle à l'esprit acerbe et critique qui se rêve un avenir radieux, sous le feu des projecteurs. De cette amitié va naître un groupe de rock, les Ships in the night qui débutent leur carrière dans les rues de Luton, rejoints par les jumeaux, Sean, batteur ''en attendant mieux'' et la très belle Trez. Après les premières parties dans des salles de concert miteuses, le succès, arrive, fulgurant, planétaire. Et ses corollaires habituels : l'argent, le sexe, la drogue, les mésententes, les disputes, les avocats, la trahison, la séparation...
Trente ans après, Robbie, alcoolique repenti, divorcé et solitaire, revient sur cette folle jeunesse, au moment où Trez lui demande de remonter sur scène. Les Ships font leur grand retour. Avec ou sans le génial Fran ?
Faut-il être fan de musique pop-rock anglaise pour apprécier le dernier-né de l'irlandais Joseph O'Connor ? Sans doute oui puisque les références sont nombreuses et la musique omniprésente, personnage principal du roman. Mais ce n'est pas une obligation, loin de là ! Car Maintenant ou jamais brasse bien d'autres thèmes, et non des moindres : l'enfance, la famille, l'amitié, la trahison, le deuil, l'amour, la création artistique, le destin,...la vie, quoi !
On s'attache à ces personnages, jeunes adolescents pleins d'espoir, coincés dans une ville grise et sans perspectives, mais avec assez d'innocence ou d'inconscience pour croire à un avenir fait de paillettes. On partage leurs galères, leurs moments de grâce, leurs faiblesses, leurs succès.
Autour de Fran, grandiose jusque dans son égoïsme, et de Robbie toujours dans le doute, gravitent Sean, le discret, Trez, femme donc plus terre-à-terre, et d'autres personnages, comme les parents de Robbie, toujours aimants et accueillants, sous leurs airs bourrus d'irlandais à qui on ne la raconte pas.
Toute cette troupe donne du relief à un roman musical, certes, mais surtout émouvant, drôle, plein d'amour et de chaleur, de rires et de larmes. Joseph O'Connor est un conteur hors-pair qui réussit toujours à embarquer le lecteur, quelque soit le sujet abordé. Encore une réussite !
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