"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Charles Singullier est un employé ordinaire qui, pour une fois, se permet une petite originalité : il s'achète un chapeau melon au marché aux puces des Marolles à Bruxelles. Une fois le chapeau posé sur la tête, rien ne sera plus pareil pour Charles : il est victime d'hallucinations issues de l'oeuvre de Magritte. Et plus moyen d'enlever ce chapeau sauf s'il perce le mystère des tableaux de Magritte ! Une oeuvre qui s'interroge sur le sens des mots et des images et qui entraîne Charles dans un jeu de piste qui l'amènera à mieux comprendre Magritte, à le croiser, mais aussi à s'interroger sur lui-même, sur l'amour et sur la place de la fantaisie dans sa vie.
Chronique précédemment publiée sur le blog sambabd.be
Tout comme au cinéma, en ce moment, la mode est à la biographie de (plus ou moins) grands personnages. Les auteurs de cette BD s’attaquent cependant à un peintre dont l’œuvre, jouant sur les mystères de l’image et de ses représentations, a donné lieu à d’innombrables analyses, commentaires et autres explications. Il s’agit donc d’un défi de taille qu’ils relèvent de fort belle manière.
D’abord, puisque l’image est primordiale dans Magritte : le dessin. La jolie couverture nous plonge immédiatement dans le monde du peintre belge à coup de petits clins d’œil : Il y a là le personnage au melon, les nuages (inimitables) sur ciel bleu ainsi qu’un personnage derrière un rideau. Le titre même de l’ouvrage : « Ceci n’est pas une biographie » emprunte la célébrissime formule au tableau « La trahison des images ». Bref, question références, on va être servi.
Le style graphique utilisé (à dessein, je suppose) par Thomas Campi, très « peinture », nous entraîne facilement dans l’univers surréaliste de Magritte et cela devient presque un jeu d’essayer de repérer les détails renvoyant son oeuvre et qui parsèment le récit.
Le récit, tiens, parlons-en ! L’intrigue, assez simple, relève du genre fantastique (au sens littéraire du terme). Un événement anodin, l’achat d’un chapeau melon, fait basculer notre personnage principal dans une histoire irréelle. Un peu comme un tableau de Magritte… C’est d’ailleurs le point faible de cette BD. L’histoire ne décolle pas vraiment et notre Charlie est baladé d’un lieu Magrittien à un autre. On s’aperçoit au final que l’aventure de Singullier n’est qu’un prétexte à nous faire découvrir (d’une très agréable manière, tout de même) ou re-découvrir, l’œuvre ET la vie de René Magritte.
En bref, une bio qui n’en est pas une, tout en l’étant mais sans l’être. Mais, si ça peut vous rassurer, il n’est pas besoin d’aimer ou de connaître Magritte pour l’apprécier.
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