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Nous les avons conçus autonomes.
À présent, ils réclament leur indépendance.
Dans un avenir proche, des robots domestiques extrêmement perfectionnés peuplent notre quotidien. Mais cette sophistication n'est pas sans conséquence. Lorsqu'un majordome synthétique massacre son maître, expert en robotique, la police se tourne vers Kerri Magnus, une psychologue pour intelligences artificielles. Magnus possède un don unique : elle seule peut naviguer dans l'espace numérique dans lequel les IA se réfugient. Dans ce paradis artificiel, les robots peuvent rêver, se sentir libres l'espace d'un instant, vivre l'amour et se reproduire. Et gare aux humains qui menaceraient leur unique espace de liberté.
Chronique précédemment parue sur le blog www.sambabd.net
J’ai plutôt bien aimé cette BD d’anticipation, mais je dois vous dire que ce n’était pas gagné… En effet, en ce qui concerne le dessin, je n’affectionne pas particulièrement le style Comics. Or, que ce soit par le format du livre (17,5cm X 27cm), par le trait, les couleurs ou encore les découpages (ambitieux et/ou originaux), on en est assez proche. Après, c’est quand même bien dessiné et le travail sur les couleurs et la matière démontre la méticulosité et le sérieux de Jorge Fornés. Donc, non, ce n’est pas mon style préféré, mais oui, graphiquement Magnus est plutôt réussi.
Ensuite, le scénario. Et là, c’est pareil, le pari n’était pas gagné d’avance. En effet, j’ai toujours un peu de mal avec cette notion de connexion entre le cerveau humain et le monde virtuel de l’informatique. Cela me semble tellement impossible (même si le cerveau humain fonctionne principalement par impulsions électriques) que lorsque ce sujet est abordé dans une fiction, je n’arrive presque jamais à y croire. Or, une fois de plus Magnus s’en sort vraiment bien. Les interactions entre l’esprit du docteur Magnus et le refuge virtuel des IA (Intelligences Artificielles) semblent naturelles et ne détournent pas le lecteur du récit. D’autant que dans la deuxième partie on nous donne une explication sur l’extraordinaire capacité de Magnus à pouvoir rester indéfiniment dans ce monde virtuel. Le lecteur attentif pourra même y déceler un petit clin d’œil au Frankenstein de Mary Shelley. En effet, le robot génial qui a inventé la machine interface entre le cerveau humain et le monde des IA s’appelait Victor, ça ne peut pas être un hasard. D’autant que, si on y réfléchit bien, en quelque sorte, il donne une nouvelle vie à une créature différente dans ce monde virtuel qui est le sien, pour, ensuite, l’y abandonner.
Pour le reste, il s’agit d’une sorte de Polar qui aborde des sujets aussi graves que l’esclavage, la maltraitance (dans un subtil parallèle avec la condition animale) et les rapports de force entre classes dominantes et dominées. Le tout est bien ficelé et la fin, comme il est précisé, n’est que la fin du commencement. On attend la suite impatiemment.
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