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Son mari parti au front pour la Grande Guerre, Mado décide de reprendre sa boutique de cordonnier. Elle y parvient avec succès et affronte avec courage l'absence de Guilbert. Constatant le changement opéré sur son mari par le conflit, elle s'évertue à préparer au mieux son retour. Sa soeur de lait Marguerite, enceinte d'un inconnu, bouleverse la donne.
J’ai un avis mitigé sur ce roman. L’idée de départ est intéressante, même si de nombreux écrivains ont déjà dû aborder ce sujet. Comment se débrouillaient les femmes de soldats tandis que leurs maris étaient dans les tranchées ? L’auteur développe son récit en s’appuyant sur la famille Heurtebize. Rapidement, Mado prend des décisions qui lui permettent de vivre. Elle décide de rouvrir la cordonnerie et de faire appel à l’ancien propriétaire pour la former. On suit donc l’évolution quotidienne de la jeune femme. Elle va devoir prendre en charge sa soeur Marguerite, enceinte, et comme on peut en douter quand on la découvre, cette dernière ne sera pas fiable.
À travers les quelques lettres que Gilbert envoie du front, le lecteur découvre la vie dans les tranchées et l’évolution du conflit au cours du temps entre 1914 et 1916. En même temps, on perçoit les changements qui s’opèrent chez Gilbert pendant l’enlisement du conflit. Cela laisse une trace indélébile qui est difficile à bien comprendre pour quelqu'un qui ne l'a pas vécu. De plus, les deux permissions de Gilbert en deux ans renforcent cette évolution. Quand il rentre, il voit que la vie a continué sans lui et il se sent inutile. Il a du mal à comprendre la place que tient sa femme, même s’il est fier de sa réussite.
J’ai trouvé que le récit était superficiel. J’aurais apprécié quelque chose de plus approfondi sur Mado, sur son caractère au quotidien, les difficultés rencontrées et les efforts réalisés. Lors de ma lecture, je n’ai pas ressenti cela : Mado décide d’ouvrir la cordonnerie, et hop, elle le fait en apprenant petit à petit le métier, mais l’auteur ne développe pas, ce qui est dommage. Cela aurait pu donner plus d’épaisseur à son récit. Je trouve qu’il y a trop d’ellipses. Par exemple, il y a dix pages pour raconter le Noël 1914 de Mado, et ensuite on passe à une lettre de Gilbert du 22 février 1915. Mais entre-temps, mystère. La vie continue, c’est sûr, mais justement, ce sont ces moments-là qui sont intéressants. Cela aurait permis d’ancrer plus fortement les personnages dans le réel. C’est pour cela que mon avis est mitigé.
Source: https://www.aupresdeslivres.fr/Mado-Retour-de-l%E2%80%99Enfer-de-Cherif-Zananiri
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