Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
3896. Le Quatrième Reich étend son pouvoir sur tous les continents. La société est divisée en deux catégories : les humains et les stors, êtres d'apparence humaine mais qui au fil des siècles se sont transformés en bêtes de somme, privés de langage, corvéables à merci, et transformés en viande de boucherie quand ils ne satisfont plus aux besoins de leurs maîtres ou sont trop vieux. Dima est journaliste à «La Voix du Reich. »Parfaitement intégré dans cette société, il est même spécialisé, comme tous ses ancêtres, dans la « découpe » des stors voués à l'abattoir, mais il se sent bizarrement troublé par une jeune et belle store, Macha. Lorsqu'il apprend que les stors ne sont pas si éloignés que cela de la race humaine, il prend le maquis pour sauver Macha. Après« Espace lointain», Prix Libr'à nous 2018 dans la catégorie Imaginaire, Jaroslav Melnik compose avec «Macha ou le Quatrième Reich» un thriller d'anticipation glaçant en forme de réflexion sur le devenir de l'humanité.
IVème millénaire.
Voilà une société future où la viande est… de la viande humaine. À un détail près, ceux qui servent de viande de boucherie ne sont pas appelés "humains" mais "stors". Autrement ce serait monstrueux de les manger… Oui parce que, même s'ils sont humanoïdes, ils ne parlent pas et n'ont pas l'intelligence qui ferait d'eux des humains.
Voilà comment cette société se donne bonne conscience.
C'est aussi une société des loisirs et de l'oisiveté. Les humains n'ont plus besoin de travailler, les stors le font pour eux, jusqu'à ce qu'ils finissent dans l'assiette parce qu'ils sont trop vieux ou malades ou parce que les femelles ne donnent plus assez de lait.
D'ailleurs le roman commence dans un abattoir, et pour moi ça a été une image choc !
Mais cette société qui, à l'image de ses ancêtres avant le XXème siècle, ne développe pas de sentiments envers les animaux, va commencer à se poser des questions.
Les chapitres alternent entre l'histoire de :
- Dmitri, propriétaire de stors, dont Macha qui est sa préférée,
- le journal "La voix du Reich", qui nous fait l'historique des cette société, en partant du nazisme de Hitler, en nous expliquant l'histoire de l'humanité pour démontrer qu'il y a toujours eu des hommes asservis par d'autres avant d'arriver à ce modèle parfait où les guerres et les états ont disparu ainsi que l'esclavagisme
- le magazine PROBLÈMES DE L'HOMME qui soulève des questions d'ordre éthique sur le fait de consommer des humanoïdes, via les théories d'un humaniste, M.B. Soloviev.
Le magazine nous retrace l'évolution de l'humanité jusqu'à l'apogée de cette monstruosité qu'était l'industrialisation, puis la descente aux enfers due à la pollution qu'elle a généré, responsable de l'effondrement de la civilisation et la chute drastique de la démographie jusqu'à un seuil critique.
J'ai été captivée dès le début, sauf que j'ai fini par trouver un peu longs les passages de La voix du Reich. C'est néanmoins très intéressant - il y est question de civilisations, de religions, de philosophie - mais trop long à mon goût. En même temps, c'est nécessaire car ça nous explique comment le monde en est venu à manger des stors et aussi pourquoi ils existent. Mais j'ai de loin préféré l'histoire de Dima et Macha, moins didactique, plus humaine. Car là, se posent des questions éthiques et d'empathie, voire de sentiments. En effet, une partie de l'humanité va se réveiller et entrer en révolte contre cette horreur à laquelle tout le monde est habitué, souvent par égoïsme. Mais lorsque ces voix s'élèvent contre cette abomination millénaire, cela met en péril cette société bien huilée.
Par beaucoup d'aspects ce roman m'a fait penser à celui de Vincent Message : Défaite des maîtres et possesseurs. Il posent tous les deux des questions sur le bien fondé de nos comportements et les excuses qu'on se trouve pour se donner bonne conscience et ainsi s'absoudre de ses méfaits.
Je suis passée par toutes sortes de sentiments à cette lecture. Du mépris, de l'horreur, de la compassion, de la peine, de l'empathie, de la révolte... et bien sûr je n'ai pas pu m'empêcher de faire le parallèle avec le sort que les humains réservent aux animaux, en pensant à la phrase de Gandhi : On peut juger la grandeur d'une nation par la façon dont les animaux y sont traités. En revanche, dans ce futur très éloigné, perdure toujours sexisme, misogynie, tabagisme et Dieu, ce qui ne correspond pas du tout à l'idée que je m'en fait. Ça m'a semblé le contraire d'une société évoluée.
La fin totalement inattendue m'a cueillie ! J'avais émis des hypothèses tout le long du roman, mais pas celle-là…
Une lecture forte que je ne suis pas près d'oublier.
Peu vu sur la blogosphère, alors que l’auteur, à travers cette fable orwellienne, explore, aussi bien les facettes de l’animalité au sens large, que les rapports entre les Hommes, que ceux qu’ils entretiennent avec les animaux. Avec en toile de fond le totalitarisme.
C’est un des meilleurs livres d’anticipation que j’ai pu lire.
Dès la première scène, c’est un sacré uppercut que l’auteur nous envoie et dès les premières lignes, il nous pousse dans nos retranchements, et à la réflexion, que ce soit sur la condition animale, ou la condition humaine dans tout ce qu’elle peut représenter de néfastes, tout en démontrant que c’est par elle que l’Homme va vers la remise en cause…
C’est un livre aux multiples facettes et aux ramifications diverses, qui oscille entre l’anticipation, la dystopie, où la philosophie fait une incursion avec la nature des êtres vivants.
C’est LE livre qu’il faut lire, pour tout ce que j’ai évoqué ci-dessus, mais surtout pour tout ce qu’il va bousculer en vous. C’est une lecture dérangeante, profonde, noire. Et cerise sur le gâteau un final époustouflant que l’on ne voit pas venir, qui permet de rebondir sur d’autres sujets, tout aussi forts, démontrant ainsi l’être humain peut perdre toute notion de l’autre, à partir du moment où il perd sa capacité à réfléchir et à tout remettre en cause.
C’est un de ces livres que je relirais avec plaisir, l’auteur a glissé tellement de choses, entre les lignes, qu’il me faudrait les explorer encore pour toutes les appréhender.
Un livre d’une grande intelligence, porté par une plume très visuelle à la construction atypique avec ces articles de presse, qui donnent une tonalité réelle et une certaine urgence dans les propos imagés, Jaroslav Melnik dénonce la cruauté de nos sociétés, qu’il il ose comparer aux camps de concentration nazis, il suffit Pour cela de lire le titre « Macha ou le IVe Reich » qui a lui seul révèle tout le génie dont il fait preuve.
https://julitlesmots.com/2021/05/24/macha-ou-le-ive-reich-de-jaroslav-melnik/
Pour qui aime le genre SF, fantastique mélangé à un brin de terreur voilà de quoi s'évader dans le futur ! Désolée mais je n'ai absolument pas accroché...L'idée de créer des humains en viande de boucherie et de fermer la boucle en les réhabilitant avec un retour dans le passé (pardon je résume vraiment au maximum !) ne m'a pas plu ni captivée ...Pour cela il faudrait être fan du genre...Ce qui ne semble pas être mon cas. J'aurais essayé !
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