80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
Le monstre ne sort que la nuit. Le jour, il a tout oublié. Tout redevient normal, lisse, laissant un sentiment de tromperie, de mensonge. Faire comme si je n'avais rien entendu, tout oublier. Faire semblant, comme si cela n'avait aucune importance. Nous étions dans une fausse normalité. Elle peut continuer mais je n'ai pas d'échappatoire, pas de famille. C'est-à-dire, rien, pas de grands-parents, pas d'oncle, de tante, de cousins, de cousines. Je suis amputée de ma famille, des deux côtés. Mais j'ai trop honte de parler. J'enterre ma douleur, je creuse des trous, que je recouvre en me disant que ce n'est pas grave, que cela va passer. Tout passe, et tout resurgit, un jour, sans bruit, doucement, à pas feutrés, comme une évidence. Le temps est garant de nos souffrances. Et c'est vrai, je n'ai pas assez de recul, je suis dans le déni. Ce n'est pas grave, je ne réalise pas, j'ai peur. La peur me tétanise. J'ai mal au ventre. Le temps n'existe plus.
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