"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Ana, 14 ans, écrit son futur roman pendant les cours et adore les films des années cinquante. Normal, ils sont en noir et blanc ! Achromate de naissance, elle ne distingue pas les couleurs et rêve donc sa vie en gris, en noir et en blanc. En quête de son père, inconnu, elle file à Paris avec Kylian, son ami black, afin de rencontrer un célèbre photographe fasciné par le N&B. Qui sait, peut-être pourra-t-elle comprendre pourquoi la vie l'a affublée de cet étrange gène ?
Je ne lis pas beaucoup de roman jeunesse, celui là m’a fait de l’œil car c’est une auteur que j’apprécie pour ses romans adultes. J’étais curieuse de découvrir comment son univers et sa plume que j’apprécie particulièrement (si vous êtes lecteur régulier du blog vous avez déjà dû lire des chroniques sur ses précédents livres si ce n'est pas le cas les liens sont en fin de chronique) allait se fondre dans une écriture jeunesse.
On suit les aventures d’Ana jeune ado de quatorze ans, qui vit près de Lyon. Elle n’est pas une ado ordinaire, elle a un handicap très rare (que j’ai découvert lors de cette lecture) : elle est achromate. Cette déficience visuelle touche 1 personne sur 33 000. Elle ne voit qu’en noir et blanc. Elle est très sensible à la luminosité et doit donc porter en permanence des lunettes teintées. Elle se sent différente, un ovni et le vit plutôt mal, de même le fait de ne pas connaitre son père porteur de la même maladie la rend triste.
Elle est entourée par son amie Mélie qui se rêve chanteuse, de Kylian beau garçon dont elle est amoureuse, de sa petite sœur et de sa mère fan comme elle des films hitchcockiens.
L’histoire est originale, pas mièvre, elle permet de réfléchir à l’acception de soi, du handicap. Elle aborde le thème de la famille, l’identité à travers la recherche de ce père absent. L’écriture est drôle (les descriptions de Mélie sur les vêtements des autres pour expliquer les couleurs sont très amusantes), agréable, avec de belles références cinématographiques, artistiques. L’auteur réussit à nous faire voir le monde en noir et blanc, avec ses nuances et nous remet dans la peau d’une ado avec ses grands et petits problèmes. Il y a paradoxalement beaucoup de luminosité, d’espoir dans ce récit. On retrouve cette précision sur les sensations, les sentiments que j’apprécie dans l’univers de l’auteur. On réussit à se mettre à la place d’Ana et à voir le monde comme elle le voit.
La suite sur http://eirenamg.canalblog.com/archives/2016/05/27/33872589.html
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