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Doit-on être loyal à la justice ou loyal à sa famille ?
Rejetée par ses proches, Violet Rue Kerrigan revient sur son passé. Sa faute ? Avoir dénoncé pour meurtre ses grands frères, tortionnaires d'un jeune Africain-Américain. Lors de leur accès de violence raciste, elle avait douze ans.
Dans un récit émouvant, Violet se remémore son enfance en tant que cadette d'une fratrie dysfonctionnelle d'origine irlandaise, durant les années 70 dans l'État de New York. Une famille où la parole du père ne souffre aucune contestation et où les garçons ont plus de valeur que les filles. La jeune femme raconte comment elle est passée du meilleur au pire : elle était la préférée des sept enfants Kerrigan, elle est maintenant celle qui « a cafardé » et entraîné l'arrestation de ses frères. Une décision qui lui a valu d'être exilée, chassée par ses parents, ses frères et soeurs, son Église...
À partir de ce bannissement, Joyce Carol Oates analyse les souffrances de Violet, mais aussi comment elle s'est émancipée de l'emprise familiale pour partir en quête de sa propre identité. En définitive, c'est une vérité douloureuse qui parcourt ce roman sombre et sensible : les émotions les plus tendres peuvent changer en un instant. Vous pensez que vos parents vous aiment ? Êtes-vous bien certain que c'est vous qu'ils aiment, et pas juste l'enfant qui est le leur ?
Ouvrir un roman de Joyce Carol OATES, c’est pour moi faire un pari : ou ça passe, ou j’abandonne.
Et cette vie de cafard, je ne l’ai pas abandonnée. Parce que Violet Rue m’a émue ; parce que sa famille m’a indigné ; parce que j’ai partagé son enfance, son adolescence et une partie de sa vie d’adulte dans le brouillard.
Elle m’a émue, Violet Rue, la dernière née de la famille et la fille chérie de son papa. Et au moment où se produit le drame qui fera éclater sa famille, elle n’est pas bien vieille et ne comprend pas tout ce qu’il se passe.
J’ai été indignée que ses parents ne lui pardonnent pas, cherchant seulement à sauver la face, quitte à hypothéquer 2 fois la maison.
J’ai aimé les leitmotivs : les serpents frémissants de vie ; les frères qui purgent leur peine ; le prénoms Vi’let comme déjà amputé d’une partie de lui-même ; le pardon impossible du père que Violet cherche désespérément ; la cicatrice de Violet qu’elle montre ou qu’elle cache.
J’ai aimé l’ambiance particulière que l’auteure à su créer ; les changements de point de vue.
J’ai été exaspérée de tous les non-dits, comme si personne ne pouvait expliquer à cette petite fille ce qu’il se passait.
J’ai découvert avec effarement que dans le nord des Etats-Unis aussi, les racistes sont légions.
Un roman fort de cette auteure qui reprend les thèmes qui lui sont chers : le racisme, la sexualité, les serpents.
Une citation :
Tu comprends : l’homme a le pouvoir de t’intimider, de te faire honte. Mais tu as le pouvoir du rire.
L’image que je retiendrai :
Celle du sale petit chien qui finira par appartenir à Violet.
https://alexmotamots.fr/ma-vie-de-cafard-joyce-carol-oates/
Jeter l'opprobre
Discréditée, rejetée, bannie par sa famille comme un nuisible cafard...
Pourquoi?
Pour avoir dénoncé un acte, somme toute, répréhensible: le meurtre d'Hadrian Johnson, Afro-Américain de 17 ans, battu à mort avec une batte de base-ball en novembre 1991 aux Etats-Unis alors qu'il rentrait tranquillement chez lui avec son vélo.
Violet-Rue Kerrigan, 12 ans au moment des faits, surprend en pleine nuit ses deux frères aînés en train de nettoyer avec nervosité une batte de base-ball et l'ensevelir ensuite succintement aux alentours du domicile familial. Tout est allé très vite. Violet parlant par inadvertance de l'arme du crime auprès de l'infirmière de son collège, enclenchera le détonnateur qui fera voler en éclats la famille Kerrigan.
Une famille blanche, catholique, d'origine irlandaise, vivant dans un quartier pavillonnaire de South Niagara au nord-est des Etats-Unis. Un père qui, tel un patriarche, règne littéralement sur sa progéniture, la dirige à sa manière: sans contestation possible. Un ouvrier, porté sur l'alcool, ayant participé à la guerre du Vietnam, dont les valeurs sont: la réputation, la dignité, la fierté, l'honneur.Une mère qui rythme sa vie entre l'intendance de la maison et les offices à l'église. Totalement effacée. Une fratrie de sept enfants où des différences se créent par le père entre ses quatre garçons et ses trois filles.
C'est dans ce contexte que l'on découvre le méfait. Où se situe-t'-il? Dans le meurtre perpétré par les deux frères ou dans la délation perpétré par la soeur?
La trame du roman de Joyce Carol Oates est basée sur les événements de la nouvelle vie de Violet qui soulèvent les thèmes du sens de la justice, du racisme, de la violence, de la misogynie, de la résilience. En quête d'émancipation face à cette famille qui l'a évincée de leur vie, on suit avec accablement et oppression son parcours parsemé d'embûches, ses rencontres malfaisantes. Une tension, une pesanteur, prégnantes. Violet qui aurait tant aimé pouvoir expliquer à ses frères le comment et non le pourquoi de ce qui est arrivé...sans jamais cependant en avoir eu l'opportunité.
Joyce Carol Oates dépeind admirablement cette société américaine des années 90, décortique une psychologie remarquable pour chaque personnage. Le "tu" proposé par l'auteure dans le récit en est une démonstration magistrale. Représenté par sa conscience, cette petite voix intérieure si lucide qui lui rappelle le mal être qui l'habite et les dangers qui l'entourent.
Un gros coup de coeur
Ethique ou loyauté, quel choix est-il possible de faire?
Vous savez ce que c'est: vous empruntez plusieurs livres à la médiathèque ou bibliothèque, plus que vous ne pourrez en lire dans le temps imparti, vous le savez très bien. Arrive le moment où vous ne pouvez plus en lire qu'un avant de devoir les rendre alors qu'il vous en reste encore plusieurs à lire. Voilà le dilemme auquel j'ai été confrontée avant de partir en vacances: quatre livres à lire et le temps de n'en savourer qu'un. J'ai lu alors la première page de chacun (c'est risqué, oui) et me suis décidé pour celui-ci. Et? Et bien j'ai drôlement bien fait, ce fut un régal.
Violet est une jeune fille de 12 ans bannie de sa famille. Qu'a-t-elle fait pour mériter un tel sort? Elle a mouchardé, cafardé ses deux frères qui venaient de tuer un jeune lycéen noir de la ville. Sa famille ne veut plus d'elle, elle est envoyée chez la soeur de sa mère, tante en mal d'enfant. Et nous voici nous, lecteurs, plongés auprès de cette presque adolescente, encore enfant mais plus tout à fait innocente, du moins du point de vue des siens.
Ce n'était pas la première fois que je lisais un roman de Joyce Carol Oates, auteure prolifique à la plume particulière qui demande souvent un temps pour s'immerger totalement dans l'histoire. Là, j'avoue, j'ai plongé dans la narration très facilement et je me suis prise d'empathie extrêmement rapidement pour la petite Violet.
Même si ce roman n'est pas parfait (il n'est finalement pas un coup de coeur alors que j'ai cru qu'il le serait durant un long moment), il m'a profondément interrogée sur mes valeurs, sur l'importance que je peux donner à certaines choses. Qu'aurais-je fait à la place de Violet? Car ce roman, outre le bannissement, la "punition", dont fait l'objet notre jeune héroïne, questionne sur notre rapport à la famille et à la loyauté. Envers qui devons-nous avant tout nous montrer loyaux?
Histoire de rédemption (et pas forcément du côté qui nous semblerait logique à première vue), Ma vie de cafard nous livre un autre angle de vision de la famille, des proches, que nous ne voudrions pas toujours forcément voir, autre chose que l'amour inconditionnel d'un parent pour son enfant, alors que l'inverse, qui ne tombe pas sous le sens pour moi, se révèle extrême.
Etant loin de connaître l'intégralité de l'oeuvre de Joyce Carol Oates - mais comptant bien y remédier -, je ne sais pas si celui-ci est représentatif de son travail littéraire. Mais la prose et l'histoire, faciles à suivre, peuvent permettre, selon moi, une bonne entrée en matière dans le monde de cette formidable auteure américaine.
Lu en juillet/août 2021
Et oui, encore un Joyce Carol Oates dans ma bibliothèque ! Je demeure une inconditionnelle !!!
Et bien sûr encore une fois un livre décapant, dérangeant, qui s'attaque au racisme envers les noirs au coeur de l'Amérique et comme toujours à la complexité des liens familiaux et aux tortures psychologiques des êtres humains.
Vivement le prochain
A douze ans, Violet-Rue Kerrigan, petite dernière d'une famille de sept enfants, dénonce sans le vouloir ses deux grands frères qui ont tué un jeune noir.
Elle est alors bannie de la famille, elle est devenue le cafard, qualificatif qui conditionnera sa vie.
Ce livre est bourré de qualités, tant sur le fond que sur la forme.
Mais mon dieu, comme il m'a semblé long.
Interminable.
Je n'avais qu'une envie, quitter le récit sombre et sans espoir de la vie de cette pauvre Violet.
Retrouver de la lumière, de la joie de vivre.
Parce qu'elle a tout subi Violet.
Le bannissement de sa propre famille, puis un peu plus tard, adolescente puis femme, les abus sexuels des hommes, la précarité, et toujours cet espoir de pardon de sa famille et le remord de les avoir trahis.
Le racisme, le sexisme, la violence, la résilience.....
Tout cela est si bien rendu dans ce roman.
Raconté soit sous forme de « je» soit sous forme de « tu ».
C'est une excellent travail d'écrivain, mais que tout cela m'a pesé !
Violet Rue (Vi’let) est née à la fin des années soixante-dix et vit à South Niagara. Elle est la septième – et petite dernière – d’une fratrie composée de quatre garçons et de trois filles (Jerome Junior, Miriam, Lionel, Les, Katie et Rick). La « petite chérie à son papa », Jerome Kerrigan (un catholique d’origine irlandaise). Un père sévère et craint, qui pouvait se montrer particulièrement dur (principalement avec ses fils !) Lula, une mère soumise qui ne tient jamais tête à son mari, et subit en silence ses humiliations d’ivrogne. Une mère qui vénère ses deux fils ainés, même si ces deux graines de voyous oublient bien souvent de la respecter …
Violet adore également ses deux grands-frères (Jerr et Lionel) qui pourtant font bien peu de cas de sa personne, quand ils ne la maltraitent pas … Quoi qu’il en soit, elle s’accroche à cette famille toxique, par besoin d’amour et de reconnaissance. Jusqu’à l’annonce fatale de la mort d’Hadrian Johnson, adolescent noir de dix-sept ans, massacré à coups de batte de base-ball (11 novembre 1991)
La règle d’or aux yeux des parents Kerrigan est simple et sans appel ! Quoi que fasse leur progéniture, et quel qu’en soit le prix : ils la protège aveuglément ! Ils ont ainsi évité des ennuis judiciaires à leurs deux ainés, quelques années auparavant (alors qu’ils avaient agressé sexuellement Liza Deaver, une gamine de quatorze ans, retardée mentale …) Bref, mot d’ordre impératif : ne jamais cafarder et mettre sa conscience en sourdine !
Comment survivre à une telle épreuve lorsque vous avez douze ans et demi, que le curé refuse de vous entendre en confession, que vous craignez la violence de vos frères psychopathes et qu’un horrible secret vous étouffe et vous mène aux portes de la dépression ? Et quand ce ne sera plus supportable, qu’elle parlera enfin, Violet sera définitivement rejetée par l’ensemble de sa famille. Pire, la justice devra la mettre à l’abri pour qu’elle ne subisse pas les représailles de ses parents (Tiens : ça me rappelle une certaine Muriel Bolle ! …)
Un magnifique et tragique roman, déroulé en trois parties (crime et dénonciation, conséquences et culpabilité, reconstruction et résilience) dont le récit s’étale sur un peu plus de treize longues et douloureuses années. Un texte poignant, où chaque sentiment est superbement analysé par une Joyce Carol Oates, aussi fine psychologue que brillante écrivaine ! Une fois de plus, j’ai adoré ! Un énorme coup de coeur pour cette pépite littéraire !
Elle la narratrice, Violet, 12 ans, cadette d'une famille de 7 enfants, la préféré de son père, jusqu'à l'accident, la dénonciation, le rejet parental.
L'histoire de sa vie, de ses incertitudes, de ses peurs, de sa solitude, de son abandon.
Une écriture magnifique, un merveilleux style, des sous entendu qui soulèvent le débat du racisme, de la violence, de l'abandon familial, des troubles qui peuvent en résulter.
L'espérance
Les espérances
Un roman qui fait réfléchir.
Un gros coup de coeur
Très bon livre sur une jeune fille américaine qui subit beaucoup de choses ... par sa famille ou par des tiers.
Certes, l'histoire n'est absolument pas gaie, mais on est happé par ce destin.
L'écriture est très fine et jamais agressive.
Bref un bon moment de lecture.
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