Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
C'est l'histoire d'un homme, metteur en scène de théâtre, qui apprend un matin que sa future mise en scène de la "Tempête" de Shakespeare ne se fera pas. Sa femme, qui l'a toujours soutenu, lui explique qu'ils vont devoir, le soir, discuter argent, car il ne rapporte plus rien à la maison depuis longtemps. Et elle lui indique qu'il doit garder leur fille car la crèche est en grève. L'action va se dérouler sur une journée, dans un seul lieu, l'appartement. Et l'homme va se mettre à jouer avec sa fille, et va lui jouer sa mise en scène de la "Tempête".
A quoi servent les artistes ? A quoi sert l'art ? A quoi servent ceux qui ne font pas des métiers sérieux ? Que laissent-ils à leurs enfants, à nous, aux autres, au monde ?
David qui devait mettre en scène La tempête de William Shakeaspeare n’a pas réussi à obtenir les financements. Déçu, un peu amer, il doit garder sa fille pour la journée de grève des employés de la crèche. Pour l’occuper et s’occuper lui aussi, il décide de jouer avec elle, de lui montrer sa Tempête.
Dans ce court roman, Eric Pessan parle de culture, des arts. De la politique culturelle et des apprentissages culturels. Vaut-il mieux ne financer que les projets qui marchent, avec des personnalités connues au détriment de tous ceux qui tentent de montrer d’autres aspects, d’user de chemins plus sinueux, moins aisés, qui obligent à la réflexion ? La culture n’est-est qu’un simple amusement ou doit-elle éveiller des consciences, "développer la curiosité". Doit-elle être "pensée comme un divertissement sans importance [… ou] comme une émancipation, comme une émotion" ?
C’est bien d’aller voir, d’écouter parfois des œuvres faciles, qui ne trouent pas le cerveau, qui ne sont là que pour distraire et qui le font -plus ou moins- bien, mais ce n’est pas suffisant. Osons découvrir, lire, écouter, voir différent ! Je ne me fais jamais plus plaisir que lorsque je suis surpris par un livre, un film, une musique. Rien ne m’ennuie davantage que la sensation d’avoir déjà lu, vu ou entendu ce qui est pourtant censé être nouveau.
Avec Eric Pessan -et d’autres-, je n’ai jamais cette sensation. A chaque fois, il me pousse à réfléchir, à me poser des questions et ça j’aime bien. Alors, je le conseille, offre ses livres. Et souvent l’on me dit : "Ah je n’aurais jamais pris ce livre, mais ça m’a fait plaisir de découvrir autre chose." Alors, pourquoi se limiter à ce qui est censé marcher, à ce qu’il est de bon ton de voir ou lire ? Et là, j’évoque surtout la littérature -et j’ai tenté pendant quinze ans sur le blog Lyvres avec plus ou moins de réussite d’ouvrir les envies d’autres horizons littéraires-, mais c’est vrai dans tous les arts.
Parfois, les hasards de la vie font bien les choses. Je suis allée voir le ballet de Anne Teresa De Keersmaeker, EXIT ABOVE – d’après la tempête. Et en sortant nous nous questionnons sur les références que nous avions pu voir, ressentir par rapport à la pièce de Shakespeare. Puis je suis conviée à une rencontre VLEEL sur le dernier texte d'Eric Pessan, que j'ai dans ma PAL.
Et quel plaisir de lecture, car j'ai été, comme la petite fille du texte (peut être plus attentive et sans mes Playmobils !!), j'ai aimé écouter ce papa qui décide un jour de garde obligé (eh oui il y a grève à la garderie) raconte à sa fille la tempête de Shakespeare. Il va plutôt lui raconter sa tempête et cela va être aussi l'occasion de faire le point sur sa vie, sur la société. Il est metteur en scène et n'a pas pu, faute de moyens, monter sa création.
J'ai aimé les disgressions sur notre monde actuel, sur la place de l'art, de l'artiste dans nos sociétés mercantiles, sur le financement de la culture. J'ai aimé cette relation entre ce père et cette fille. J'ai apprécié sa façon d'appréhender et de nous expliquer la pièce mais aussi la vie de Shakespeare .
Ce texte m'a donné envie de lire cette pièce, mais attention aux choix de la traduction, et pourquoi pas de voir la pièce sur scène, dans un théâtre public ou privé, avec des financements privés ou publics (oh de l'argent public pour la culture !!!, quoi il arrive encore que l'on finance des artistes et en plus, quelquefois ils ne réussissent pas à monter les pièces !!).
Mais « L’art nous console de tout. ».
Je vais continuer de découvrir les textes de cet auteur.
Un beau spectacle de danse, une belle rencontre Vleel et une lecture plaisante.
#MatempêtePessanShakespeare #NetGalleyFrance
Voici une belle surprise de cette rentrée littéraire ! J’ai beaucoup aimé l’ambiance de ce roman, en plus j’ai énormément appris sur Shakespeare et l’univers du théâtre au début du 17ème siècle.
David, le narrateur, est metteur en scène pour le théâtre. Il est au chômage depuis qu’une subvention lui a été refusée, l’empêchant de poursuivre la création sur laquelle il travaillait. Un jour de tempête, il refait cette pièce, « La Tempête » de Shakespeare, dans son salon avec les doudous et jouets pour sa fille, Miranda. En rendant l’histoire accessible à l’enfant, les lecteurs en profitent également.
Pour résumé brièvement l’histoire de la pièce, Prospero, le Duc de Milan, est exilé par son frère qui prend sa place sur le trône. Il se trouve que le narrateur a également subi une trahison de la part de son frère.
La tempête est ici une allégorie. Elle éclate au dehors, le père et la fille jouent ensemble en attendant le retour de l’électricité. On ressent beaucoup de tendresse entre eux et une certaine nostalgie par moment. David aimerait transmettre des valeurs, une éducation à sa fille. Ce roman laisse aussi une belle place à l’imaginaire et à l’onirisme. Les descriptions de la tempête à l’extérieur sont de très beaux passages. J’ai d’ailleurs beaucoup aimé l’écriture d’Eric Pessan que je découvre avec ce roman.
Il aborde également le sujet du problème du financement de la culture, devenu problématique depuis la crise sanitaire. Le roman se déroule sur une journée et se découpe, comme la pièce, en 5 actes et se conclut par un épilogue avec cette magnifique phrase : « L’art nous console de tout. »
Merci à Netgalley et Aux forges de Vulcain pour cette lecture
Voici un roman que je trouve assez inclassable.
"La tempête" de Shakespeare.
La tempête du couple.
La tempête sociétale.
La tempête climatique.
...
Tout y est mêlé, imbriqué, mélangé... pour donner "Ma tempête".
"La beauté sauvera peut-être le monde, mais elle ne paye pas les factures.
C'est l'histoire d'un homme, metteur en scène de théâtre, qui apprend un matin que sa future mise en scène de la "Tempête" de Shakespeare ne se fera pas. Sa femme, qui l'a toujours soutenu, lui explique qu'ils vont devoir, le soir, discuter argent, car il ne rapporte plus rien à la maison depuis longtemps. Et elle lui indique qu'il doit garder leur fille car la crèche est en grève. L'action va se dérouler sur une journée, dans un seul lieu, l'appartement. Et l'homme va se mettre à jouer avec sa fille, et va lui jouer sa mise en scène de la "Tempête".
A quoi servent les artistes ? A quoi sert l'art ? A quoi servent ceux qui ne font pas des métiers sérieux ? Que laissent-ils à leurs enfants, à nous, aux autres, au monde ?"
C'est une histoire qui peut être difficile à suivre, car elle échappe, je pense, aux constructions romanesques que l'on a l'habitude de voir.
David joue avec sa fille à "La tempête". Pour s'occuper ? Pour que son travail n'ait pas été vain ? Pour profiter d'une belle complicité avec sa fille ? Pour tout ça à la fois ?
On passe, sans transition, de la vie de David et sa fille, au texte de Shakespeare, et inversement. Ça peut être déstabilisant.
Je ne peux pas dire que j'aie été happée par ce texte, mais je l'ai tout de même apprécié.
J'ai aimé cette parenthèse de vie père-fille, et tout l'amour et la tendresse qui en dégagent.
J'ai aimé les différents sujets abordés comme l'importance et la valeur que l'on donne à l'art, à la culture, dans notre société.
J'ai aimé entrer dans la psychologie du personnage de David avec tous ses tourments intérieurs.
J'ai aimé connaître un peu plus Shakespeare, sa vie, son œuvre, et plus particulièrement cette pièce, que je n'ai ni lue, ni vue.
Pas un coup de cœur, mais un roman que je ne regrette pas d'avoir lu pour son originalité et les thèmes qu'on y trouve.
Les trois coups ont retenti. Le spectacle peut commencer.
La crèche est en grève. Un homme, comédien au chômage, garde sa fille pendant que sa femme part travailler. Son dernier projet ? Mettre en scène La tempête de Shakespeare, selon les codes à l'honneur du vivant de l'auteur. Un pari osé qui n'a pas plu à la collectivité. Pas de subvention accordée, projet stoppé.
Qu'importe !
Coincé par l'orage qui gronde à l'extérieur, l'homme va proposer sa version de La tempête à son meilleur public : sa fille.
J'ai été subjuguée !
Éric Pessan signe une roman sensible, incroyablement riche, et aux multiples lectures. Coup de foudre dehors comme dedans, rugissement des voix comme du vent, le texte vibre dans la gorge du papa comédien au diapason de la houle extérieure. Les nounours et Playmobil jouent le rôle de leur vie et le texte shakesperien est magnifié pour l'offrir à une enfant, véritable actrice par essence.
P.33 : « L'enfant est un metteur en scène naturel. »
Tempête aux multiples facettes, sous un crâne ou dans un couple, ouragan professionnel, familial et artistique. La mise en abyme du texte est prodigieuse et scande la journée en 5 actes avec sieste de l'enfant pour entracte.
La tempête est revisitée, modernisée, et offre au lecteur la possibilité de (re)découvrir ce magnifique texte. Saupoudré de réflexions sur le métier d'artiste, sur la place du théâtre et du spectacle vivant, la récit permet également d'interroger les choix politiques et budgétaires, la culture pour tous ou élitiste, car oui, malheureusement on pense art aujourd’hui en terme de rentabilité.
Hymne au théâtre, à la littérature, à William Shakespeare ( dont on apprend beaucoup), à la relation père-fille, un roman foisonnant, émouvant et superbement construit !
Coup de cœur !
C'est jour de tempête. Tempête au dehors où le vent et la pluie font rage, obligeant David à rester dans son appartement pour garder Miranda, sa petite fille de deux ans et demie, privée de crèche. Tempête du titre de la pièce de Shakespeare que ce jeune metteur en scène rêvait de monter, et qu'il entreprend de raconter à l'enfant. Tempête sous un crâne enfin, pour ce jeune père au chômage, dévalorisé aux yeux de sa compagne et de sa famille, et révolté par la précarité de son statut d'intermittent. Journée en cinq actes, comme la pièce de Shakespeare où se mêleront habilement la tragédie célèbre et la vie tragique de David. . Sur le papier, ce texte n'était pas vraiment pour moi, tant je suis hermétique au théâtre en général et à Shakespeare en particulier. Les premières pages m'ont un peu effrayée, racontant par le menu l'intrigue de la pièce, me perdant dans ses personnages inconnus, dans des tirades belles mais un brin grandiloquentes. Mais très vite j'ai été ferrée et j'ai trouvé intéressante cette allégorie de la tempête. Car c'est là toute la force de ce roman que de dresser un parallèle entre David et l'œuvre célèbre. Chaque acte est l'occasion d'une mise en abyme, où David explore les raisons de ses échecs tant familiaux que professionnel, et les met en regard de la candeur de son enfant. Mais c'est aussi une immersion passionnante dans le monde du théâtre, dans la nébuleuse de ses financements, dans les méandres du statut d'intermittent. On apprend également quantité d'anecdotes sur cet art, sur son histoire ainsi que sur la vie de son dramaturge surement le plus célèbre. Alors certes, David est un peu "geignard" et il est peu crédible qu'une enfant de deux ans ait les répliques du livre, mais qui a dit qu'un roman devait toujours être réaliste? Un bon moment de lecture qui aura eu le mérite de me sortir de ma zone de confort. Je recommande
Si ce jeune père garde sa fille à la maison, c’est d’une part parce que la crèche est en grève, d’autre part parce que son métier de metteur en scène lui permet de rester chez lui lorsqu’il ne doit pas diriger sa troupe. D’ailleurs, il vient d’apprendre que la pièce à laquelle il a consacré beaucoup de temps récemment vient d’être annulée. La conversation avec une fillette au stade préverbal du langage risque fort de tourner au monologue mais cela ne décourage pas notre admirateur de Shakespeare. C’est grâce à ce qu’il explique à l’enfant que nous, lecteurs, faisons connaissance avec La tempête, célèbre drame de l’auteur anglais le plus connu.
Ce roman m’a captivée à plus d’un titre, et en particulier pour cette mise en scène de la pièce de Shakespeare qui se déroule au fil des pages, interprétée par le narrateur.
On comprend aussi ce que signifie le mot précarité pour les artistes, dépendant du bon vouloir des pouvoirs publics pour les subventions qui permettront ou pas de mener à bout leurs projets.
Tout cela implique aussi un défaut de reconnaissance de l’entourage, qui ne parvient pas à identifier à un métier cette occupation aléatoire et mouvante.
Enfin on apprécie le côté papa poule et l’intensité du lien qui se crée entre l’enfant et le père, en lien étroit par le langage, malgré le gouffre qui les sépare sur le plan de l’expression.
J’ajouterai la beauté des descriptions, qui concernent surtout la pièce de théâtre.
Un court roman que j’ai vraiment beaucoup aimé.
160 pages aux forges de Vulcain 25 août 2023
#MatempêtePessanShakespeare #NetGalleyFrance
Ce huis clos familial met en scène un père, sa fille et sa femme en un seul lieu : une maison dans la tempête.
Le père est metteur en scène de théâtre, "La tempête" de Shakespeare devait être sa prochaine adaptation mais elle ne pourra finalement pas se jouer. Il y avait mis toute son énergie, son temps, ses espoirs et c'est un monde qui s'écroule…
Au-dehors la tempête menace, c'est une journée de grève à la crèche et sa fille ne peut pas y être accueillie, il va donc rester seul chez lui avec elle pendant que sa femme part travailler.
Toute la journée il va jouer la pièce pour son enfant, chaque moment est prétexte à la mise en scène
(il utilise les jouets par exemple) et à la transmission.
À vrai dire, la tempête semble avoir pris possession de sa vie, les interrogations muettes ne peuvent plus continuer (la vie du couple est menacée par l'échec de sa mise en scène, l'argent nerf de la guerre, et puis, que va-t-il faire maintenant ?).
En même temps, cette journée qui tourne à l'orage est aussi l'occasion de se questionner sur l'art, sa fonction, sur le métier d'artiste, d'intermittent du spectacle ou même la difficulté à créer…
Nous sommes deux créatifs à la maison, j'ai pu constater à quel point l'art en effet ne payait pas toujours ses fichues factures…
Touchée par ce texte d'une beauté sombre (mais non dépourvue d'éclaircies) qui est évidemment un bel hommage au théâtre et à la puissance de l'art quel qu'il soit.
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