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"Elle mettait sa main sur ma nuque quand nous marchions ensemble et j'avais l'impression de lui appartenir. D'avoir tendu toute ma vie à cette appartenance. Ces bouts de moi, je les lui donnais sans aucune résistance parce qu'elle était tout ce que j'attendais de l'amour.".
E. et la narratrice se rencontrent à la sortie de l'adolescence. Pour l'une et l'autre, il s'agit de leur première histoire. Pendant quinze ans, elles se quittent, se retrouvent, s'aiment intensément mais toujours à distance. Jusqu'à l'ultime rupture et l'effondrement de la narratrice.
Dès lors, l'écriture s'impose. Pour s'assurer que tout a véritablement existé. Pour retenir les souvenirs avant qu'ils ne s'évaporent. Pour avancer et garder la raison.
Aurélie Lacroix ravive l'intimité de cette relation aussi puissante que chaotique, épaulée par les êtres chers qui l'entourent, convoquant les oeuvres d'art qui l'accompagnent et la consolent depuis toujours. Entre emprise et passion, elle renouvelle l'imaginaire de la rupture amoureuse et prouve de manière lumineuse et sensible que la création peut littéralement sauver la vie.
Cernée par le malheur, la narratrice nous conte les heures sombres de sa vie. Après avoir succombé à une passion amoureuse aussi intense que délétère, aussi folle que toxique, elle sombre dans une profonde dépression, alimentée par une série de deuils.
Ce parcours mortifère sur plusieurs années tisse les liens entre Eros et Thanatos, sur le fil entre obstination et abandon sans jamais envisager la résignation.
On ne connaitra d’E., objet de cette passion, que ce que la narratrice nous en dit. Cette relation tumultueuse s’est nourrie des névroses de chacune, pour finir dans un mur. Il ne pouvait en être autrement.
C’est sombre, plombant, malgré l’évocation d’être chers qui ont compté dans la vie de la narratrice, ceux-là justement que la maladie a ravis, et malgré le parcours artistique fait de nombreuses références littéraires, de vernissages, de performances que l’autrice met en lien avec des épisodes de leur histoire ou des évocations de moments clés.
Aurélie Lacroix raconte avec une émotion que traduit bien son écriture, qui tente de donner un sens au chaos que son personnage a traversé.
176 pages 23 août 2023 Cambourakis
https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2023/09/lunique-objet-de-mon-regard-daurelie.html
" L'amour ne rend pas aveugle, il contraint à une vision unique. Je l'ai tellement aimée. Elle était l'unique objet de mon regard."
E. et la narratrice se rencontrent à la sortie de l'adolescence. Pour l'une et l'autre, il s'agit de leur première histoire. Pendant quinze ans, elles se quittent, se retrouvent, s'aiment intensément mais toujours à distance. E. est instable, insaisissable, dépressive, atteinte d'un profond mal-être. Leur relation chaotique se termine par une ultime rupture et l'effondrement de la narratrice.
C'est l'histoire d'un amour intense, un amour interdit, une relation toxique faite de séparations et de retrouvailles " Nous n'étions plus vraiment ensemble, elle m'avait quittée une fois de plus. Mais nous n'étions pas vraiment séparées non plus. Nous étions ce que nous avions toujours été. En attente... Nous revoir, c'était toujours succomber, toujours recommencer."
Une histoire d'amour complexe et destructrice. C'est son effondrement, "sa disparition", qui conduira la narratrice à une hospitalisation en clinique psychiatrique et à une reconstruction par le biais de l'écriture. Puiser dans ses souvenirs pour tenir debout et peu à peu renaître.
L'emprise passionnelle a déjà fait l'objet de nombreux romans, l'originalité de celui d'Aurélie Lacroix réside dans ses références aux lectures, performances, œuvres, photos, musiques... qui ont accompagner sa relation avec E. Passionnée par la lecture et l'art contemporain, Aurélie Lacroix nous offre une plongée dans l'univers de nombreux artistes, notamment Joan Didion et Sophie Calle.
Un roman intime qui remue.
Je n'aurais certainement pas lu ce récit si je ne l'avais pas reçu dans le cadre du jury du roman FNAC et ce fut une belle découverte.
Un roman intime sur une histoire d'amour qui connait des hauts et des bas, surtout des bas, et qui va entrainer la narratrice dans les affres de la dépression.
Il est question de deuil, des êtres chers qui disparaissent, de relation toxique et de la difficulté à grandir et se reconstruire.
L'auteure décortique cette passion sans voyeurisme.
Les références aux romanciers, à la littérature, aux œuvres d'art donnent un peu de légèreté à cette confession assez sombre.
L'écriture est douce et sensible.
Un premier roman tout en délicatesse.
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