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Que peuvent bien avoir en commun une petite fille à qui l'on confisque sa barrette, un étudiant qui manque de vocabulaire, un écrivain primé dont la machine à écrire n'en fait qu'à sa tête, une femme de ménage qui essaie les chaussures de sa patronne ou un flic qui aime les cigarettes américaines ?
De faits réels en contes tragi-comiques, L'ours de Ceausescu dresse le portrait d'une dictature terrible et absurde et d'une humanité pas toujours héroïque, en sept tableaux qui montrent combien le diable se cache dans les tout petits détails...
Chronique précédemment parue sur le blog www.sambabd.net
Bon, eh bien ce n’est pas avec cette BD que mon excellente appréciation de Steinkis va se dégrader, bien au contraire. En effet, une fois de plus, l’éditeur parisien nous offre un regard original sur une région dont on ne parle peut-être pas assez (quoique, ces derniers temps…) : L’Europe de l’Est. Après le sympathique Goodbye Ceausescu, on nous parle donc ici de l’ours du dictateur… Enfin, cet ours n’est qu’un prétexte, bien sûr… D’ailleurs, il ne s’agit pas vraiment de SON ours… mais bon…
Ce que nous raconte cette BD, c’est, une fois de plus, toute l’absurdité de ces régimes ubuesques où tout n’est que corruption, obéissance plus ou moins aveugle aux ordres, d’où qu’ils viennent (il faut d’ailleurs toujours se demander d’où viennent ces ordres pour être bien certain que l’on est dans le bon camp… En tout cas, dans le camp qui détient le pouvoir au moment où l’ordre en question est émis…), et autres flagorneries d’une hypocrisie magistrale. C’est bien sur ce dernier point que l’on retrouve notre pauvre ours, victime de la vanité sans fin du Conducator autoproclamé Danube de la pensée (rien que ça…!).
C’est donc au crépuscule de ce régime que se déroule ce conte tragi-comique, mêlant une trame fictive (la réunion de ce groupe de personnage et leur « but » supposé) à des éléments bien plus réels comme la collection de chaussures d’Elena, les enlèvements d’opposants, leurs interrogatoires musclés par la Securitat ou encore les visites du couple Ceausescu dans les usines et autres écoles modèles.
Le tout est accompagné d’un très bon dessin entre Blain et Pierre-Henry Gomont dont la mise en couleur par Paul Bona est particulièrement réussie.
Voilà donc une lecture très agréable que je vous recommande si vous êtes un tantinet curieux…
Le portrait tragi-comique d’une dictature en huit personnages.
Que peuvent bien avoir en commun une petite fille à qui l’on confisque sa barrette, un étudiant qui manque de vocabulaire, un écrivain primé dont la machine à écrire n’en fait qu’à sa tête, une femme de ménage qui essaie les chaussures de sa patronne ou un flic qui aime les cigarettes américaines ?
De faits réels en contes tragi-comiques, L’ours de Ceausescu dresse le portrait d’une dictature terrible et absurde et d’une humanité pas toujours héroïque, en sept tableaux qui montrent combien le diable se cache dans les tout petits détails…
Comme le présente le résumé, cette histoire « dresse le portrait d’un régime ubuesque à la manière des grandes comédies sociales italiennes (Le pigeon, Les monstres ou plus récemment des Nouveaux sauvages) ». Car c’est l’absurdité d’une situation après le démantèlement si soudain du régime dictatorial des époux Ceausescu qui est décrit ici. La trame narrative est rondement menée car on est déroutés dès le début mais tout se dénoue à la fin.
Les illustrations sont très colorées avec des personnages très « ordinaires » et attachants dans le portrait qui est fait d’eux. L’alternance des chapitres entre ces portraits et les épisodes absurdes de la dictature donne une respiration dans notre indignation et l’envie de tourner les pages rapidement pour connaître la suite. Et qu’ont en commun tous ses personnages, c’est vraiment la question…
L’ours de Ceausescu n’est pas une BD sur un animal sauvage des forêts profondes de Roumanie tué par le dictateur, Ceaucescu avec sa femme, Eléna. Même si le dictateur était réputé, une légende, savoir tuer n’importe quel ours qui passait dans son viseur. Non, l’ours représente le peuple, qui même sous le joug de la dernière dictature d’Europe de l’Est du XXè siècle, a su sortir ses griffes dès que l’occasion s’est présentée.
La Roumanie, un soir de fin décembre, en 1989, oui, je m’en rappelle ! Un vieux couple aux yeux terrifiés, dans un coin d’une pièce, et en voix-off, l’explication du procès et leurs peines de mort annoncées. Après l’effondrement du Mur de Berlin, la même année, ce régime des sanguinaires dictateurs de l’Est prenait fin. Des jours après, des images d’enfants aux corps nus, malades, dits déficients, qui baignaient dans leurs excréments, au coin d’une pièce vide m’ont longtemps obsédés. Enfermés là, car dégénérés… Impossible de les oublier !
Alors, est-ce-qu’une bande dessinée peut aider à comprendre ce qu’était cette dictature terrible ? L’ours de Ceausescu choisit de nous raconter le parcours de sept personnages, tous opposants « gentils » au régime, tant la censure était dur car efficace. Et, par la magie des auteurs, ils vont illustrer par leurs actions ce moment de l’histoire mondiale du XXè siècle.
La suite ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2022/07/01/lours-de-ceausescu/
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, un régime communiste, est mis en place en Roumanie. Nicolae Ceausescu arrive au pouvoir en 1965. Mais il n’est pas totalement seul à la tête du pays. Sa femme Elena Ceausescu est associée au culte de la personnalité du dictateur poussé à son paroxysme.
Le “Danube de la pensée” va, pendant près de 25 ans, diriger avec une poigne de fer la Roumanie, aidé par la Securitate, la police politique. Le “Génie des Carpates” instaure dans son pays un régime à deux vitesses. La nomenklatura disposera de conditions de vie privilégiées, alors que la population connaîtra un quotidien rythmé par les privations et les pénuries.
En 1985, Mikhaïl Gorbatchev fait souffler un vent de renouveau en URSS avec ses politiques de la Perestroïka et de la Glasnost.
À la fin des années 80, des manifestations anticommunistes ont lieu dans les pays du bloc de l’Est. Les populations réclament plus de libertés et des conditions de vie meilleures.
L’ours de Ceausescu débute le 21 décembre 1989 à Bucarest alors que Nicolae et Elena Ceausescu affrontent une manifestation depuis leur balcon du palais présidentiel.
S’ensuivent sept histoires, avec à chaque fois des protagonistes différents qui se retrouvent au fur et à mesure enfermés, sans explications, dans une pièce.
Qu’ont donc en commun Irina la vengeresse, Nicolae le refoulé de la Securitate, Radu le poète, Gluma le clown, Ana la femme de ménage du palais présidentiel, un policier amateur de films occidentaux et Florica le chasseur ? Les récits semblent n'avoir aucun lien entre eux, ce qui suscite la curiosité.
Aurélien Ducoudray a réussi à tisser son scénario en ajoutant, petit à petit, des informations jusqu'à faire éclater une issue à laquelle on ne s'attend absolument pas.
Et c’est avec humour qu’il nous entraîne dans ce voyage en absurdie où l’étonnement côtoie les éclats de rire.
Les dessins de Gaël Henry et Paul Bona complètent parfaitement la vision comique de ce régime placé sous le signe de la décrépitude.
Un tableau tellement incroyable qu’on se demande s’il reflète vraiment ce qui a été une réalité. Une réussite d’humour et d’absurdité !
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