"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
De la gloire sportive à l’horreur des camps
C’est à travers un graphisme charbonneux tout en noir et blanc que cet album retrace la vie de Victor Young Perez. Juif tunisien, il connaît la gloire sur les rings lors des années folles à Paris pour ensuite sombrer dans l’enfer d’Aushwitz. Sombrer ? Pas vraiment... car tout du long, il reste digne et fait preuve d’une grande humanité. Généreux, empathique, il nous montre la part de lumière au milieu de cette obscurité.
Boxeur reconnu mondialement, ce statut ne lui épargnera pas la déportation mais lui procurera une place à part dans le camp. Les nazis aiment s’offrir des distractions. La boxe en fait partie. Pas suffisamment pour permettre à Young de survivre à la guerre.
Le récit est fait d’allers/retours entre la vie avant le camp - de son enfance à son ascension - et le temps de la déportation. Les époques alternent permettant des temps de respiration au milieu du quotidien en plein d’horreur et de désespoir des prisonniers.
Un bel hommage émouvant. Reste cependant une impression d’avoir quelques peu survolé le sujet. Un récit plus ample aurait eu toute sa place pour que le lecteur puisse appréhender pleinement le parcours hors norme de cet homme.
Ducoudray nous livre un polar sombre au cœur de la Chine profonde. Nous y découvrons le commerce du charbon, ses rouages, ses risques et ses acteurs prêts à tout pour (sur)vivre.
A travers le terrible parcours de notre héros nous sommes confrontés à un récit dur et touchant à la fois. Cet album nous ouvre les yeux sur la cruauté et la froideur de la vie dans certaines régions pauvres de l'empire du milieu.
Graphiquement, j'apprécie le trait semi-réaliste de Druart tout comme ses belles mais sombres couleurs qui l'accompagne. Un résultat qui illustre à merveille l'ambiance sombre qui se détache du récit !
En bref, un polar social prenant et surtout extrêmement enrichissant sur des pratiques du bout du monde.
Yuan joue avec sa petite avant de partir pour un nouveau chargement.
Au volant de son camion, il transporte et tente de tirer le meilleur prix du minerai extrait des mines clandestines de charbon avant leur fermeture ou leur épuisement.
On le surnomme le Flingueur, il est le seul à travailler sans binôme, le meilleur pour graisser la patte des fonctionnaires ou dégoter les filons les moins appauvris, aidé seulement par Wei qui se charge de trouver de potentiels acheteurs pour lui. Il connaît le charbon.
Mais les jalousies irritent, et cette fois Wei le double. Ce qu'il veut c'est son camion.
Yuan, laissé pour mort, n'a plus qu'un objectif : retrouver son camion, son honneur et enfin sa famille.
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Je me suis lancée dans Les Âmes Noires sans trop savoir ou je mettais les mirettes.
D'abord interloquée par le trait abrupt des gueules de Fred Druart, je me suis laissée happer par l'ambiance sombre et obscure de ce polar poussiéreux.
Dans cette région de Chine que l'on ne nomme pas, la pugnacité de cet homme tenu aux tripes qui, avec une abnégation sans borne sait ses priorités pour sauver les siens, on découvre ces mines de charbon à ciel ouvert, cette mafia ancestrale qui garde main mise sur une ressource inépuisable d'un pays ou lois et réglementations sont difficilement applicables.
~
L'ambiance est noire comme le minerai si précieux qui imprègne tout, couvre de sa poussière tenace paysages, coeurs et âmes.
Sous la surface palpite le cœur de la terre, la survie des hommes, la rage de vivre dans cette partie de la Chine contrainte à survivre dans un monde dur, où la violence et la loi du plus fort règnent.
Ce récit, qui prend clairement un nouvel élan en deuxième partie, tient en haleine, veritable course poursuite pour un honneur bafoué, comme un polar, presque un western dans les plaines noircies de charbon d'une Chine désœuvrée.
Une belle surprise.
Chine, de nos jours.
Yuan est routier. Demain, il va laisser sa femme et sa fille pour 4 jours. Il part vers les mines, souvent clandestines, charger du charbon puis va ensuite le revendre en espérant en tirer un bon prix. Sur son chemin, il ne croise pas que des gens recommandables... Il faut graisser quelques fonctionnaires, se montrer inflexible et prudent, au risque d'y perdre son camion, voire la vie.
Le prolifique scénariste Aurélien Ducoudray nous immerge dans une Chine méconnue. Une face cachée grise, morne, où le charbon est la pépite noire qui fait vivre les petites gens. Les enfants y trainent leurs guêtres, espérant y trouver quelques morceaux de bonne qualité à revendre, les hommes se battent pour les transporter en grande quantité et gagner leur croûte.
Un monde dur, violent très bien représenté par Fred Druart dont je découvre le travail. Il met en scène un espace lunaire, caillouteux, misérable seulement traversé par des camions. Ses cases silencieuses plantent un décor sans concession avec Yuan comme héros singulier.
"Les âmes noires" tend vers le roman noir ou le polar social. En s'appuyant sur une réalité bien documentée, cet album montre la dureté d'un commerce frauduleux au travers d'un homme qui ne cherche qu'à faire vivre sa famille.
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